Andreï Averianov

officier russe (1967- )

Andreï Averianov
Nom de naissance Andreï Vladimirovitch Averianov
Андрей Владимирович Аверьянов
Naissance (56 ans)
Achgabat (république socialiste soviétique du Turkménistan)
Allégeance Russie
Unité GRU
Grade Général
Commandement Unité 29155 (GRU)
Conflits Guerre d'Afghanistan
Guerre des Balkans
Première guerre de Tchétchénie
Deuxième guerre de Tchétchénie
Faits d'armes Explosions des entrepôts de munitions de Vrbětice
Tentative de coup d'État au Monténégro
Empoisonnement de Sergueï et Ioulia Skripal
Distinctions Héros de la fédération de Russie

Andreï Averianov (en russe : Андрей Владимирович Аверьянов), né le à Achgabat en URSS, est un officier russe, ancien commandant de l'unité 29155 du GRU, chargée de la planification et de l'organisation des opérations du renseignement militaire russe à l'étranger[1]. Il est pressenti pour reprendre les activités du groupe Wagner en Afrique[2].

Biographie modifier

Formation et service modifier

Andreï Vladimirovitch Averianov est né le à Achgabat, capitale de la république socialiste soviétique du Turkménistan (actuel Turkménistan). Il étudie à l’Académie militaire de Tachkent en république socialiste soviétique d'Ouzbékistan, dont il est diplômé en 1988[3].

Andreï Averianov est déployé lors de la guerre d'Afghanistan, puis lors de la guerre des Balkans[3] et aurait participé à la première et à la deuxième guerre de Tchétchénie[1].

À la tête de l'unité 29155 du renseignement militaire russe modifier

De 2013 à 2019, Andreï Averianov dirige l'unité 29155 du 161e centre de formation spéciale du service de renseignement militaire russe[4].

Lors de son commandement, l'unité est liée à de multiples assassinats et campagnes d'ingérence à l'étranger. Notamment l'acte de sabotage contre un dépôt de munitions tchèque perpétré en 2014[5] ayant coûté la vie à deux personnes — qu'il supervise en se déplaçant personnellement[6] ; l'empoisonnement au Novitchok du marchand d'arme bulgare Emilian Guebrev à Sofia en 2015[7] ; la tentative de coup d'État au Monténégro en octobre 2016 ; et l'empoisonnement de l'ancien agent de renseignement militaire Sergueï Skripal et de sa fille en mars 2018, avec le même agent neurotoxique, à Salisbury en Angleterre[8].

Entre 2014 et 2018, Andreï Averianov établit une base arrière et logistique de l'unité 29155 en Haute-Savoie, à proximité de Genève (Annemasse, Évian et Chamonix), pour servir d’étape dite « de sécurité » afin de lancer des opérations secrètes – dont des assassinats ciblés – dans toute l’Europe[9].

En janvier 2015, il reçoit le titre de héros de la fédération de Russie pour sa participation à l'opération d'annexion de la Crimée[3].

Il devient par la suite le directeur adjoint du GRU[10].

Reprise des activités russes en Afrique modifier

Lors du sommet Russie-Afrique de juillet 2023 à Saint-Pétersbourg, Andreï Averianov participe aux rencontres avec les délégations officielles, dont la délégation de la junte malienne, autour de Vladimir Poutine[2],[11].

D'après les services de renseignement occidentaux — rapporté par le journal Le Monde — il serait impliqué dans le crash de l'avion d'Evgueni Prigojine et de Dmitri Outkine en août 2023[12].

Début septembre 2023, Andreï Averianov et le vice-ministre de la Défense Iounous-bek Evkourov entament une tournée des anciennes opérations du groupe Wagner en Afrique[13]. Ils rencontrent en Libye le maréchal Khalifa Haftar, puis au Burkina Faso le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, avant de se rendre en République centrafricaine et de rencontrer la junte militaire au Mali[14]. Lors d'un voyage ultérieur au Niger, ils rencontrent le ministre de la Défense, le général Salifou Modi[13].

Distinctions modifier

Références modifier

  1. a et b (en-US) Michael Schwirtz, « Top Secret Russian Unit Seeks to Destabilize Europe, Security Officials Say », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  2. a et b « Un cadre des services secrets russes pourrait remplacer Prigojine en Afrique », sur Les Echos, (consulté le )
  3. a b c et d (ru) Марк Крутов et Сергей Добрынин, « Чепига на берегу Сенежа и безликий генерал ГРУ », Радио Свобода,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Moscou tente de réactiver des réseaux d’espionnage en Europe », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Des barbouzes russes et un mystérieux marchand d’armes bulgare », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  6. (en-GB) Bellingcat Investigation Team, « Senior GRU Leader Directly Involved With Czech Arms Depot Explosion », sur bellingcat, (consulté le )
  7. (en-US) Michael Schwirtz, « How a Poisoning in Bulgaria Exposed Russian Assassins in Europe », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  8. (en-GB) Bellingcat Investigation Team, « Russia’s Clandestine Chemical Weapons Programme and the GRU’s Unit 29155 », sur bellingcat, (consulté le )
  9. « La Haute-Savoie, camp de base d’espions russes spécialisés dans les assassinats ciblés », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (ru) « Unraveling Havana Syndrome: New evidence links the GRU's assassination Unit 29155 to mysterious attacks on U.S. officials and their families », sur The Insider (consulté le )
  11. (ru) « В саммите "Россия – Африка" участвовал начальник Чепиги и Мишкина », Радио Свобода,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « Andreï Averianov, le général russe de l’ombre dans le viseur des services occidentaux », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. a et b (en) « Wagner in Africa: How the Russian mercenary group has rebranded », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Evkourov et Averianov : un général et un espion pour l’après-Prigojine en Afrique ? », sur France 24, (consulté le )