Alfred Maliu est un homme politique vanuatais.

Alfred Maliu
Fonctions
Vice-Premier ministre de Vemarana
Premier ministre Jimmy Stevens
Prédécesseur fonction créée
Successeur fonction abrogée
Député au Parlement de Vanuatu
Circonscription Espiritu Santo rural
Biographie
Date de décès
Nationalité vanuataise
Parti politique Nagriamel

Biographie modifier

Candidat du Parti fédéral des Nouvelles-Hébrides (francophone, favorable à un État fédéral plutôt qu'à un État unitaire au pouvoir centralisé), il est élu député de la partie rurale d'Espiritu Santo à l'Assemblée représentative de la colonie franco-britannique des Nouvelles-Hébrides aux élections législatives de 1979[1],[2].

Ces élections de 1979 sont remportées par les indépendantistes anglophones du Vanua'aku Pati, menés par Walter Lini, qui forme le gouvernement qui doit mener la colonie à l'indépendance, avec un État centralisé. À Espiritu Santo, début 1980, des francophones dont Alfred Maliu proclament la sécession de l'île vis-à-vis des Nouvelles-Hébrides, déclarant le la « république de Vemarana ». Jimmy Stevens, du mouvement Nagriamel, est le chef de ce mouvement sécessionniste, dont Alfred Maliu, Georges Cronsteadt et Albert Ravutia sont les autres « piliers ». Jimmy Stevens se déclare « Premier ministre », et fait d'Alfred Maliu son « vice-Premier ministre » ; les autres ministres sont Ravu Panpan (Finances), Timothy Wallis (Intérieur), Albert Ravutia (Ressources naturelles) et Jean Sevoa (Affaires sociales)[3],[4]. Les Nouvelles-Hébrides deviennent indépendantes en juillet, avec le nom de république de Vanuatu, et Walter Lini obtient que soient déployés à Espiritu Santo des soldats de la Force de Défense de Papouasie-Nouvelle-Guinée ; le mouvement sécessionniste est réprimé et vaincu. Le Vemarana disparaît avec la reddition de Jimmy Stevens le [5]. Alfred Maliu est passé à tabac par des milices du Vanua'aku Pati après son arrestation, et se trouve plusieurs jours entre la vie et la mort. Rétabli, il souffre dès lors de séquelles sous la forme de céphalées[6], et est condamné en septembre à cinq ans de prison[7].

Il est relâché de prison en [8]. Il ne se représente plus à des élections nationales, mais demeure actif dans le mouvement Nagriamel, dont il est le vice-président au moment de sa mort début [9].

Références modifier

  1. Zorian Stech, Une confrontation comme nulle autre dans le Pacifique : la France, la Grande-Bretagne et la vie politique au condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides (1945-1980), thèse de doctorat, université de Montréal, avril 2017, p.280
  2. (en) "Members of the 1st legislature", Parlement de Vanuatu
  3. (en) "Land rights issue behind the bloodless coup", The Bulletin, 17 juin 1980, pp.97-103
  4. Zorian Stech, Une confrontation comme nulle autre dans le Pacifique, op. cit., pp.316, 319
  5. (en) Marcellin Abong, "Metamorphoses of Nagriamel"], dans Marcellin Abong et Marc Tabani (dir.), Kago, Kastom and Kalja: the study of indigenous mouvements in Melanesia today, Pacific-Credo Publications, 2013, pp.59-84
  6. Jean-Michel Charpentier, « Compte rendu : Marc Kurt Tabani, Les pouvoirs de la coutume à Vanuatu, Traditionalisme et édification nationale », Journal de la Société des Océanistes, vol. 116, n°1, 2003, p.111
  7. Howard Van Trease, La politique mélanesienne: Stael Blong Vanuatu, 1995, Université du Pacifique Sud, pp.55-56
  8. (en) "Prisoners -and two ministers- out in Vanuatu", Pacific Islands Monthly, février 1982, p.33
  9. (en) "Nagriamel Mourns Maliu", The Vanuatu Daily Post, 11 janvier 2020