Alfred Clunies-Ross

joueur de rugby écossais

Alfred Clunies-Ross (îles Cocos, ca. 1851 - îles Cocos, 1903) est un joueur international écossais de rugby.

Alfred Clunies-Ross
Alfred Clunies-Ross en 1871.
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
Sport
Équipe
Position

Il fait partie de l'équipe d'Écosse de rugby qui affronte l'Angleterre dans ce qui constitue le tout premier match international de rugby de l'histoire, en 1871. Cocos Malays (en), il devient à cette occasion le premier joueur international de rugby non Blanc.

Biographie modifier

Jeunesse et famille modifier

Alfred Clunies-Ross naît vers 1851 à Home Island, dans les îles Cocos[1]. Métis indo, il est le fils de l'Écossais John George Clunies-Ross et de S'pia Dupong de Surakarta[2]. Son père est le second souverain-propriétaire des îles Cocos, appelé par la presse le « Roi » de ces îles[a].

La famille Clunies-Ross est originaire des îles Shetland et tant Alfred que ses frères sont envoyés en Écosse pour leur éducation : Alfred fréquente le Madras College, à St Andrews[3]. Il y excelle dans le sport. Dans le compte-rendu de la St Andrews Gazette d'un match de cricket joué entre l'Université de St Andrews et le Madras College en (duquel Madras ressort victorieux avec 21 runs), on peut lire ce qui suit à propos d'Alfred : « La frappe et le jeu de terrain très intelligents d'Affie Ross, un petit garçon vif et intelligent, qui, selon toute apparence, n'a pas encore atteint l'adolescence ». Une autre référence est faite à sa participation à un match de football le au Baxter Park (en), à Dundee, contre l'Université d'Aberdeen. Son frère Alex fait également partie de l'équipe, et Alfred est alors appelé Alf Ross. Il poursuit ses études de médecine à Édimbourg[3].

Carrière en rugby modifier

 
La première équipe nationale de rugby d'Écosse, lors du match de contre l'Angleterre à Édimbourg.

Alfred Clunies-Ross joue pour l'University of St Andrews RFC[4],[5],[6].

Ses performances en club sont remarquées, et Clunies-Ross est sélectionné comme full-back (arrière) pour faire partie de la toute première équipe d'Écosse qui va affronter l'Angleterre lors du tout premier match international de rugby de l'histoire, le [7]. Clunies-Ross se distingue par une tentative de drop, manquée, et le match se conclut par une victoire des Écossais 1 à 0[8],[9],[10]. Il devient à cette occasion le premier joueur non Blanc à jouer lors d'un match international de rugby[11].

Il ne joue pas d'autre match international[1].

Après avoir déménagé à Londres l'année suivante, il joue pour les London Wasps de 1874 à 1880[3].

Vie personnelle et carrière professionnelle modifier

Alfred Clunies-Ross quitte l'université de St Andrews pour Londres vers 1872, avant d'obtenir un premier diplôme. Bien qu'il travaille à l'hôpital St George de Londres en 1873, il n'obtient toujours pas de diplôme de médecine, ce qui est confirmé en 1885 lorsque E. W. Birch, dans son rapport gouvernemental, écrit à propos de Clunies-Ross : « Il était étudiant en médecine mais n'a pas obtenu de diplôme ». Birch poursuit : « Il vit aux îles Cocos et est le médecin de l'endroit. Il est célibataire, extrêmement cultivé, parle bien de la plupart des sujets et est très populaire auprès des indigènes. C'est un excellent charpentier »[3].

Il épouse plus tard sa cousine Ellen à Cocos en 1886 et ils ont ensemble cinq enfants[3].

On dispose de très peu d'informations sur le reste de sa vie. En 1888, Alfred Clunies-Ross part travailler dans le Bornéo du Nord. En 1901, il tombe gravement malade et s'installe à Singapour. Ne s'étant pas remis de sa maladie, il retourne aux îles Cocos pour se rétablir l'année suivante, mais meurt le [1],[3].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Découvertes en 1609 par William Keeling, de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, qui lui donne leur premier nom, îles Keeling, l'archipel des îles Cocos sont ensuite ignorées par les Occidentaux jusqu'à ce que le , le capitaine John Clunies-Ross, lors d'une courte escale dans les îles, défriche une zone sur les îles Direction et Horsburgh et y plante des céréales et des légumes. À l'époque, le capitaine Ross naviguait sur un navire de commerce appelé le Borneo pour la compagnie commerciale d'Alexander Hare. Ce n'est que l'année suivante qu'une colonie est établie par Alexander Hare. Avec lui, il a amené un équipage composé principalement de marins et de femmes de diverses nationalités, originaires de Sumatra et de Java. John Clunies-Ross s'installe alors sur l'île du Sud et est déterminé à établir une bonne réputation dans le commerce. Hare et Clunies-Ross ont tous deux revendiqué la propriété des îles. Cependant, en 1831, Hare partit et mourut peu après à Batavia. Devenu propriétaire d'une grande exploitation de coprah, ses ouvriers malais l'appelaient Tuan (équivalent de « sir ») et c'est ce terme qui a été traduit à tort par « roi ». C'est ainsi qu'est né le mythe des « monarques des îles Cocos » : à John succède son fils John George, auquel succède à son tour son fils aîné John, frère d'Alfred Clunies-Ross[3].

Références modifier

  1. a b et c (en) « Notice de Alfred Clunies-Ross », sur ESPNscrum (consulté le ).
  2. (en) F. Wood-Jones, Coral and Atolls: A History and Description of the Keeling-Cocos Islands, with an Account of Their Fauna and Flora, and a Discussion of the Method of Development and Transformation of Coral Structures in General (Classic Reprint), Forgotten Books, (ISBN 9781332116812).
  3. a b c d e f et g (en) « The Clunies Ross Family », sur madras.fife.sch.uk (consulté le ).
  4. (en) « Match report - The Great Game - 27 March 1871 », sur edinburghaccies.com (consulté le ).
  5. Bath 2007, p. 4-5.
  6. Massie 1985, p. 5.
  7. Massie 1985, p. 7.
  8. Bath 2007, p. 4-5, 37.
  9. (en) Martin Williamson, « Scotland win rugby's first international », sur ESPNscrum, (consulté le ).
  10. (en) « Compte-rendu du match Écosse-Angleterre de 1871 », sur ESPNscrum (consulté le ).
  11. (en) Andy Mitchell, « James G Robertson - the first black rugby player? », sur scottishsporthistory.com, (consulté le ).

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Richard Bath (dir.), The Scotland Rugby Miscellany, Vision Sports Publishing, (ISBN 1-905326-24-6).
  • (en) Allan Massie, A Portrait of Scottish Rugby, Édimbourg, Polygon, (ISBN 0-904919-84-6).

Liens externes modifier