Albert Boekholt

éditeur français

Albert Boekholt dit Wébé[1], est un auteur et éditeur français né à Nantes le et mort à Paris le .

Albert Boekholt
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Éclaireurs unionistes de France (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conflit

Ingénieur des Arts et Métiers, il était passionné par les activités manuelles et s’est fait connaître comme auteur et dessinateur spécialisé dans le travail manuel pour adolescents.

Biographie

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Le père d’Albert Boekholt fit des études de médecine aux Pays-Bas dont il était originaire. Il décède à 36 ans de la tuberculose, alors qu'Albert n'a que 6 ans. Avec sa mère, de nationalité anglaise et qui est secrétaire bilingue, Albert passe son enfance et son adolescence à Bordeaux.

À la fin des années 1920, membre de l’équipe dirigeante des Éclaireurs unionistes de France[2], il crée et dirige les éditions La Flamme (nom inspiré du totem de son épouse) en vue de promouvoir la littérature scoute. Jusqu'en 1939, les éditions publient une série d’ouvrages sur des techniques diverses de travaux manuels, ses propres œuvres et celles d’amis dont Pierre Joubert, Marcel Temporal[3], Jean Droit, André Thiebault et Léon Haffner[4]. C'est également la même année qu'il fonde la revue La Vie active.

En 1923, il a fait une partie de son École d'officier de réserve en participant à l'Occupation de la Ruhr au cours de laquelle il est blessé. En 1939, il est mobilisé avec le grade de lieutenant et est affecté à l'École de chars de Versailles pour former les soldats conduisant ces engins. Après la débâcle, il doit conduire les chars à Bourges où il est démobilisé, en .

En 1940, l'occupation et l'interdiction du scoutisme, ruinent son activité d'éditeur. Ces circonstances et la nécessité de subvenir aux besoins de sa famille de quatre enfants, l'amènent à accepter un poste au ministère de l’Instruction publique pour la formation des cadres de la jeunesse (travaux manuels), tout d’abord au Fort Carré d'Antibes à École normale d'instituteurs, puis en 1942 à Paris. À la Libération en 1944, son poste est transféré à l’Éducation nationale.

En , il crée l’association La Vie Active pour le Développement du Travail Manuel dans l'Éducation[5], en vue de financer l'extension de son activité, pour laquelle les crédits promis par le Ministère faisaient défaut. Il crée le premier centre de travaux manuels de l'association au château de Claireau[6], à Chevreuse. L’expérience s'interrompra fin 1949 à la suite d'une importante divergence de vue avec René Dieleman, chef de centre. Dans le cadre de l'association, il relance en 1949 la revue du même nom[7] dont la parution avait été interrompue pendant la guerre et dont il sera l’éditeur et l'éditorialiste pendant 25 ans.

En 1951, à la suite de la suppression de son poste par le Ministère, il reprend son ancienne activité d’éditeur, auteur et dessinateur. Il demande alors au comité directeur de La Vie Active de lui concéder l’exploitation de la revue. Une part des cotisations des membres lui est versée.

Un deuxième centre de l’association La Vie Active est créé en 1953 dans un immeuble parisien au 20 rue Guersant (17e). Albert Boekholt y organise des stages d’initiation et de perfectionnement pour éducateurs et animateurs, enseignants, débutants ou confirmés, ainsi que des cours du soir. À cette époque de pénurie d'institutions spécialisées, son enseignement a également été fort apprécié des personnels de rééducation fonctionnelle, d'ergothérapie. En 1956, l’École de Moniteurs de Travaux Manuels Éducatifs est ouverte, avec des cours d'une durée de 9 mois.

Il est décoré de l’ordre du Mérite en 1963.

Sa pensée

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Sa pensée est proche de celle de Maria Montessori, de Célestin Freinet et de la pédagogie nouvelle. Albert Boekholt, mettant en exergue la phrase de Bergson « l'intelligence montera des mains vers la tête », voudrait instituer le travail manuel dans l'éducation. Ce n'est pas l'objet qui compte, encore moins l'occupationnel disait-il, mais « celui qui fait ». La technique, le savoir-faire, l'apprentissage n'étant que des étapes pour progresser dans la découverte, la connaissance, la prise de conscience d'un réel pouvoir sur les choses et l'affirmation de sa capacité de pensée!

En France comme à l’étranger, sa ténacité a fait de lui un spécialiste reconnu du "travail manuel éducatif". Il a beaucoup voyagé, visité de nombreux établissements et laissé une importante documentation sur la technique et la pédagogie du travail manuel.

Bibliographie

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  • Mains habiles : Bucheronnage et travaux manuels de camp et colonie de vacances, Vie Active
  • Mon local, Vie Active
  • Tipi, décoration et mobilier scout, Vie Active
  • Ouvrages en cuir, Vie Active
  • Tours de mains, Vie Active
  • Carnet d'établi : Simples travaux et jouets en bois, Vie Active
  • Quatre murs : Installation et décoration d'intérieur, Vie Active
  • Formes et montages pour papier et carton, Vie Active
  • Plans pour planches : Jouets et petits meubles, Vie Active
  • Coupez, pliez, collez : Travaux en papier et carton, Vie Active
  • Bientôt Noël, Vie Active
  • Masques et marottes en carton et en feutrine, Vie Active
  • 50 meubles faciles à faire, Vie Active
  • Jouets et meubles en bois, Vie Active
  • Premiers tissages : Construction de métiers à tisser et tissage à la main, Vie Active
  • Levés de plan et plans en relief, Vie Active
  • Principes et exercices de décoration, Vie Active
  • Du papier plié au cartonnage, Vie active et Société suisse de travail manuel et de réforme scolaire (1979)
  • Des mains vers la tête : Réflexions sur le travail, à l'usage des éducateurs, Vie Active
  • Jeux et loisirs de la jeunesse, sous la direction d'André Roy, Vie Active

Sources

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Notes et références

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  1. Ce surnom lui vient de son totem scout « Vieux Bouc » (Scout Wiki)
  2. Nicolas Palluau, La fabrique des pédagogues : Encadrer les colonies de vacances. 1919-1939, Presses universitaires de Rennes,
  3. Marcel (1881-1964) Auteur du texte Temporal, Marottes et marionnettes / par Marcel Temporal, (lire en ligne)
  4. « Haffner Leon, peintre officiel de la Marine », sur peintres-officiels-de-la-marine.com (consulté le )
  5. Joël Lebeaume, L’enseignement ménager en France : Sciences et techniques au féminin, 1880-1980, Presses universitaires de Rennes, , 263 p., p. 136
  6. Claude LECOMTE, « Histoire du château de Claireau », sur claireau.eklablog.fr, (consulté le )
  7. Cataloque BNF