Affaire Louvet-Sajdi

affaire criminelle française

Affaire Louvet-Sajdi
Titre Affaire Émilie Louvet-Driss Sajdi
Fait reproché Homicide
Chefs d'accusation Assassinat
Pays Drapeau de la France France
Nombre de victimes 1 : Maryse Louvet
Jugement
Statut Affaire jugée

L'affaire Louvet-Sajdi est une affaire criminelle française dans laquelle Maryse Louvet a été assassinée à Mareuil-lès-Meaux le par sa fille Émilie et le compagnon de celle-ci, Driss Sajdi.

Biographies modifier

Maryse Louvet modifier

Maryse, 51 ans, est veuve depuis six mois, son mari étant décédé d'un cancer généralisé. Mère très autoritaire en son foyer, elle est néanmoins très appréciée des patients dont elle s'occupe en qualité d'auxiliaire de vie. Ayant eu plusieurs amants, Maryse est une épouse volage qui vit une relation très conflictuelle avec l'une de ses filles, Émilie.

Émilie Louvet modifier

Émilie, la plus jeune des trois filles de Maryse, est une jeune femme de 23 ans sans emploi qui vit avec sa mère dans un pavillon de Mareuil-lès-Meaux. Cette dernière, désespérée par le manque de motivation de sa fille, la met souvent à la porte espérant la faire réagir. Mais les choses finissent toujours par s'arranger entre la mère et la fille. Émilie a une voix et un visage d'enfant dans un corps de cent kilos. Elle est qualifiée par son entourage de naïve, d'immature et en décalage avec les autres. C'est une enfant perturbée qui allait parfois chez sa cousine ou d'autres fois faisait appel au 115, le numéro d'hébergement des SDF. D'après des études psychologiques, Émilie a un quotient intellectuel très faible. Par ailleurs, dans son enfance Émilie est décrite par ses sœurs comme la préférée de ses parents ; elle a dormi avec eux dans leur lit jusqu'à l'âge de 14 ans. Au niveau scolaire, elle décroche en primaire et n'a jamais trouvé d'emploi. Elle souffre jusqu'à ses 18 ans d'énurésie.

Driss Sajdi modifier

Driss Sajdi est le compagnon d'Émilie. Il est âgé de 37 ans et d'origine marocaine. Il a auparavant été condamné à vingt ans de prison assortis d'une peine de sûreté des 2/3 pour le meurtre et le viol d'une femme de 21 ans nommée Valérie Grand en . Le corps de cette dernière est retrouvée par un agriculteur dans un champ avec seize coups de tournevis près du cœur. De plus, Driss l'a étranglée, a défoncé son crâne à coup de marteau et mutilé son visage. C'est en qu'il sort de prison après avoir fait douze ans de détention. Il débute sa liaison avec Émilie quelques mois plus tard.

Enquête judiciaire modifier

Début , les deux filles de Maryse Louvet, Angélique et Annabelle, s'inquiètent de la disparition de leur mère. Cette dernière ne répondant plus au téléphone depuis quelques jours, les deux jeunes filles se rendent au commissariat de Meaux le pour signaler sa disparition et leur inquiétude.

Le , les filles retournent chez Maryse. C'est alors qu'elles font la découverte des morceaux du corps de leur mère, découpées en onze morceaux, déposés dans des sacs et placés dans le réfrigérateur.

Le rapport d'autopsie révèle la présence de sperme et de lésions dans le vagin de la victime. Les enquêteurs sont intrigués par le compagnon d'Émilie, Driss Sajdi, qui en plus d'avoir déjà commis un crime en 1991 à Mareuil-Lès-Meaux, a pris la fuite au Maroc quatre jours après le meurtre de Maryse Louvet.

Les filles de Maryse sont placées en garde à vue. Émilie Louvet avoue au cours de son interrogatoire que Driss Sajdi a violé et tué sa mère avec un foulard, avant de découper le corps en morceaux le surlendemain. Émilie Louvet avoue qu'elle a aidé Sajdi à mettre ces morceaux dans les sacs placés dans le réfrigérateur. Elle a par ailleurs fait le nécessaire pour nettoyer totalement les traces de sang.

Procès et condamnations modifier

Émilie Louvet n'a pas d'antécédents judiciaires avant ces faits. Elle est condamnée le à 20 ans de réclusion criminelle, avec une peine de sûreté des deux tiers par la cour d'assises de Seine-et-Marne, à Melun pour assassinat. Elle ne fait pas appel de cette condamnation. Elle sort en 2019 de prison, au grand désespoir de ses sœurs qui vivent aujourd'hui dans la peur[1].

Driss Sajdi possède quant à lui des antécédents judiciaires. En août 1991, il est jugé coupable du meurtre de Valérie Grand, une jeune femme de 21 ans du quartier de Beauval, à Meaux. En 1995, il est condamné à 20 ans de réclusion criminelle dont 2/3 de sûreté par la cour d'assises de Seine-et-Marne[2].

En 2007, Sajdi est arrêté au Maroc après le viol d'une Marocaine.

Il est condamné à la perpétuité au Maroc le . Jugement auquel sont présentes les deux filles de Maryse Louvet, Angélique et Annabelle, avec leur avocate. Il a par la suite cependant formulé un appel malgré le risque de se voir condamner à mort. Le dernier verdict intervient en , l'assassin récidiviste est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité définitivement sachant qu'au Maroc les peines de perpétuité sont presque toujours effectives. Driss Sajdi ne peut plus faire d'autres recours. Cette condamnation soulage les filles de Maryse Louvet, Angélique et Annabelle[3],[4].

Notes et références modifier

  1. {{Lien web|langue=fr|titre=Assassinat de Maryse Louvet : Sajdi fait appel de la peine capitale|url=http://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/mareuil-les-meaux-77100/assassinat-de-maryse-louvet-sajdi-fait-appel-de-la-peine-capitale-03-02-2009-396332.php%7Csite=leparisien.fr%7Cdate=2009-02-03%7Cconsulté le=2019-11-14}}
  2. Guénaèle Calant Calante, « L'assassin de Maryse avait déjà tué en 1991 », sur leparisien.fr, (consulté le )
  3. Louis Étienne Albrand, « Conséquences psychosomatiques de la réclusion criminelle à perpétuité », Etudes sur la mort, vol. 141, no 1,‎ , p. 33 (ISSN 1286-5702 et 1961-8654, DOI 10.3917/eslm.141.0033, lire en ligne, consulté le )
  4. Ondine Millot, « Emilie, la mère à mort », sur Libération (consulté le )

Voir aussi modifier

Article connexe modifier

Documentaires télévisés modifier