Le genre Aeromonas regroupe des bactéries de la classe des Gammaproteobacteria appartenant à la famille des Aeromonadaceae. Ce sont des bacilles droits à extrémités arrondies, à coccoïdes, à coloration Gram négatif, mobiles, anaérobies facultatifs, chimioorgano-hétérotrophes, oxydase positive et catalase positive. Quelques souches d’Aeromonas sont responsables de gastroentérites et d'infection de plaies chez l'être humain[1], et de nombreuses espèces vivantes peuvent être infectées par ces bactéries.

Réservoir naturel, habitats modifier

Le réservoir des Aeromonas dans la nature est dulçaquicole : la bactérie est présente dans les eaux douces et notamment dans les eaux d'égouts, les sédiments anoxiques[1].

Les Aeromonas sont donc sans surprise retrouvées chez de nombreux animaux aquatiques ou des zones humides comme les sangsues, les grenouilles, les poissons, les reptiles, les oiseaux ou les moustiques (en particulier les chironomes dont les larves, utilisées par les pêcheurs sous le nom de "vers de vase", se développent dans le sédiment) qui peuvent contaminer les réservoirs d'eau potable notamment si leur eau est eutrophe et susceptible de nourrir d'importantes populations bactériennes) et indirectement divers aliments[1].

Biologie modifier

Leur multiplication est fonction de la température, du pH et de la teneur en éléments nutritifs.

Écologie modifier

Cette bactérie très ubiquiste dans les milieux aquatiques interagit probablement avec un grand nombre d'espèces, et de manière parfois complexe. Ainsi plusieurs espèces d’Aeromonas sont assez souvent retrouvées dans le microbiote endogène de moustiques non-piqueurs du groupe des Chironomidés (Diptera : Chironomidae), au stade œuf, larve et pupe, et adulte trouvées dans 1,63 % des pontes de chironomes et 3,3 % des larves)[1]. Certaines espèces d’Aeromonas isolées chez ces chironomes sont pathogènes pour le moustique (dégradation des œufs et de la chitine grâce à une enzyme, la chitinase), mais les chercheurs ont aussi isolé dans le microbiote de ces moustiques des espèces d’Aeromonas qui les protègent d'intoxications par les métaux lourds[1].

Les larves de ces insectes sont très communes dans les eaux douces du monde entier (qui sont aussi l'un des réservoirs dans certains pays du Vibrio cholerae) ; elles sont mangées par de nombreux poissons (également souvent infectés par des Aeromonas) et amphibiens, et l'adulte peut être abondamment consommé par de nombreux oiseaux et des chauve-souris.

Risques sanitaires modifier

La présence d'Aeromonas a été signalée dans divers aliments : huîtres, moules, coquillages, crevettes, volailles, viandes, lait cru, crèmes glacées et crudités, contaminés par le portage intestinal de l'animal ou par les eaux souillées.

Aeromonas hydrophila isolée d'eau douce et d'eaux usées, est pathogène des animaux à sang froid (serpents, poissons) et des mammifères. C'est un pathogène humain opportuniste provoquant notamment des gastro-entérites infectieuses[2].

Liste d'espèces modifier

Selon la LPSN (3 novembre 2022)[3] :

Trois espèces ont été reclassées au sein du genre Aeromonas :

De plus, l'espèce Aeromonas sharmana a été reclassée en Pseudaeromonas sharmana (Saha & Chakrabarti 2006) Padakandla & Chae 2017

Notes et références modifier

  1. a b c d et e Laviad S & Halpern M (2016) Chironomids’ Relationship with Aeromonas Species ; Frontiers in Microbiology 7(40) ; mai 2016 ; DOI: 10.3389/fmicb.2016.00736 (résumé)
  2. Les bactéries pathogènes d'origine hydrique : micro-organismes préoccupants courants et émergents sur le site Santé Canada
  3. List of Prokaryotic names with Standing in Nomenclature (LPSN), consulté le 3 novembre 2022

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Bibliographie modifier