Aepophilus bonnairei

espèce d'insectes
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Aepophilidae, Aepophilus

Aepophilus bonnairei, la punaise des estrans, est une espèce de petits insectes hétéroptères (punaises) brachyptère, la seule de la famille monotypique des Aepophilidae et du genre monotypique Aepophilus.

Description modifier

Cette petite punaise à pigmentation générale jaunâtre à brunâtre, parfois rougeâtre, a des antennes bien visibles, de quatre articles, le premier court et les trois autres plus longs, de diamètre plus ou moins égal; contrairement aux autres Leptopodomorpha, les yeux sont très petits, rouges, touchant le pronotum, et les ocelles non visibles. Le pronotum est transverse, légèrement plus court que la tête, ses bords antérieurs et latéraux sont droits, le bord postérieur légèrement concave. Les sternites sont couverts d'une pubescence longue et dense, le vertex et les tergites abdominaux d'une pubescence courte et inclinée. Brachyptère, les hémélytres jaune noirâtre sont courtes, terminées en pointe du côté externe, concaves du côté interne, et recouvertes de soies fortes et peu denses; les ailes sont sans nervures. Les tarses médians et postérieurs sont formés de trois articles. Taille: environ 2-3.5 mm[1],[2].

Distribution et habitat modifier

Elle se rencontre sur la côte de l'océan Atlantique et de la Manche, du Maroc jusqu'à la côte sud-ouest de la Grande-Bretagne, de la Cornouailles, du Pays de Galles et de l'Irlande[3]. En France, elle a été mentionnée Saint-Malo, Saint-Servan, Lancieux, Roscoff, et de l'île de Ré (localité-type à sa découverte en 1878)[2]. Elle est également mentionnée des départements des Côtes d'Armor[4] et de la Manche[5].

Elle vit au niveau de la zone de balancement des marées des côtes rocheuses granitiques ou calcaires, assez bas, entre la zone à Fucus spiralis et la zone à Fucus serratus, sans atteindre la ceinture à laminaires[6],[7]. Elle s'installe dans des fissures de quelques millimètres d'ouverture maximum, dans lesquelles des bulles d’air restent emprisonnées quand la marée les recouvre, leur permettant de respirer[8]. Il est possible qu'elle soit peu observée en raison des difficultés à la trouver. Il faut en effet ouvrir les fissures à l’aide d’un burin et d’un marteau, ce qui est très destructeur[8].

Biologie modifier

À marée basse, elle se rencontre sur les frondes d'algues (Fucus, laminaires). Lucifuges, elles se rencontrent souvent la nuit, la lumière semble bloquer le réflexe de ponte des femelles, ainsi que le développement embryonnaire[8]. À marée haute, elle se cache dans les fentes de rochers ou sous les pierres, en groupes[9],[8]. Elle respire l'air qui reste accroché dans ses zones pileuses ou dans des cavités sous les pierres formant comme des cloches de plongeurs[3],[9],[8].

Cette punaise est prédatrice de différents petits arthropodes à corps mou (vers, crustacés mais pas mollusques)[3],[8].

Pour le moment, aucun prédateur de cette espèce n'est connu[8].

L'adulte est rencontré toute l'année, les mues se font au fond des fissures[8].

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Notes et références modifier

Références taxonomiques modifier

Famille des Aepophilidae modifier

Genre Aepophilus modifier

Espèce Aepophilus bonnairei modifier

Références modifier

  1. Henri-Pierre Aberlenc, Les insectes du monde : biodiversité, classification, clés de détermination des familles, (ISBN 978-2-37375-101-7 et 2-37375-101-1, OCLC 1250021162, lire en ligne), tome 1, p. 514, tome 2 p. 246
  2. a et b Raymond Poisson, Faune de France n°61: Hétéroptères aquatiques, Paris, Éditions Paul Lechevalier, , 264 p. (lire en ligne), pp. 21-22 et 168-171
  3. a b et c « (Cimicidae) Aepophilus bonnairei », sur www.britishbugs.org.uk (consulté le )
  4. « Hexapodes », sur www.nature22.com (consulté le )
  5. « Aepophilus bonnairei Signoret, 1879 - Punaise des estrans », sur Inventaire National du Patrimoine Naturel (consulté le )
  6. « Aepophilidae », sur www.opie-benthos.fr (consulté le )
  7. (en) P. E. King et M. R. Fordy, « Observations on Aepophilus bonnairei (Signoret) (Saldidae: Hemiptera) an intertidal insect of rocky shores », Zoological Journal of the Linnean Society, vol. 80, nos 2-3,‎ , p. 231–238 (DOI 10.1111/j.1096-3642.1984.tb01975.x, lire en ligne, consulté le )
  8. a b c d e f g et h Jean Péricart, Hémiptères Saldidae et Leptopodidae d'Europe occidentale et du Maghreb, Fédération française des sociétés de sciences naturelles, , 238 p.
  9. a et b Michel Dethier, « Hétéroptères aquatiques et ripicoles. Genres et principales espèces (suite) », Publications de la Société Linnéenne de Lyon, vol. 55, no 1,‎ , p. 13 (DOI 10.3406/linly.1986.10744, lire en ligne, consulté le )