43e congrès de la Confédération générale du travail

Le 43e congrès de la Confédération générale du travail est réuni du 21 au 26 mai 1989 à Montreuil-sous-Bois en Seine-Saint-Denis.

Contexte modifier

En septembre 1986, est annoncée la démission de Gérard Gaumé, officiellement pour raisons personnelles, en fait pour cause de désaccords « politiques »[1],[2]. Le CCN élit son remplaçant : Daniel Angleraud, 49 ans, ancien ouvrier à l'EDF, ancien responsable national de la JOC[3].

Votants modifier

La Confédération annonce 1 030 843 syndiqués sous sa bannière. Mais les 981 délégués au Congrès[4] portent les voix de 563 304 adhérents. Les délégués proviennent à 38 % du « secteur privé », 46 % du « secteur public » et 21 % du « secteur nationalisé ». Les ICT (ingénieurs, cadres et techniciens) seraient 32 % des délégués. Curieusement le nombre des femmes déléguées n'est pas cité dans le rapport publié de la Commission des mandats[5].

Vote du document d'orientation modifier

Le document d'orientation est adopté par 558 292 voix, contre 1 058, et 4 054 abstentions.

Renouvellement de la commission exécutive modifier

Le vote pour l'élection de la CE livre les mêmes anomalies du Congrès précédent : si la grosse majorité des élus le sont dans une fourchette de 560/562 000 voix, plusieurs membres du Bureau confédéral subissent des votes hostiles. Les premiers mal-élus sont André Deluchat, 499 353 voix, suivi du secrétaire général lui-même, Henri Krasucki qui recueille 547 357 voix. Dans un cas similaire sont Gérard Alezard, Lydia Brovelli. Ces derniers payent-ils leur « capacité de tolérance » à la diversité d'opinions au sein de la CGT ? Le discours de clôture d'Henri Krasucki y appelle de façon appuyée : On a le droit de ne pas être du même avis que la majorité. On débat. Personne ne doit se sentir mal à l'aise et le syndicat doit développer le « vivre ensemble ». C'est la raison pour laquelle la même équipe de direction est reconduite, à l'exception de deux sortants, Daniel Angleraud, Thérèse Poupon. Mais la succession de Henri Krasucki se précise. Louis Viannet est « chargé au sein du Bureau confédéral d'accroître l'efficacité de ce collectif »[6].

Renouvellement du bureau modifier

Le nombre des membres du Bureau est ramené à 16 et sa composition est livrée selon l'ordre suivant[7] :

    • Henri Krasucki, secrétaire général, 65 ans, ajusteur métallurgiste (°)
    • Louis Viannet, directeur de la Vie ouvrière, 56 ans, postier (°)
    • Gérard Alezard, 53 ans, technicien supérieur en électronique (°)
    • Lydia Brovelli, 40 ans, cadre d'assurance,
    • André Deluchat, 45 ans, postier
    • François Duteil, 45 ans, technicien à EDF (°)
    • Johannès Galland, 55 ans, chef de division PTT
    • Pierre Koehler, 56 ans, typographe
    • Bernard Lacombe, 54 ans, prêtre ouvrier
    • Jean-Claude Laroze, 48 ans, agent de maîtrise à EDF
    • Jacqueline Léonard, 44 ans, employée de bureau (°)
    • René Lomet, 56 ans, contrôleur PTT (°)
    • Jeanine Marest, 48 ans, chimiste
    • Alain Obadia, 40 ans, cadre à la RATP, secrétaire général de l'UGICT-CGT (°)
    • Alphonse Veronèse, 47 ans, chaudronnier
    • Michel Warcholak. 50 ans, chaudronnier (°)

Notes et références modifier

  1. Cf. Andolfatto-Labbé.
  2. « M. Gérard Gaumé, socialiste, démissionne du bureau confédéral de la CGT », Michel Noblecourt, Le Monde (archives), 4 octobre 1986.
  3. Notice « Daniel Anglerand », in le Maitron en ligne.
  4. La Vie ouvrière, no 2335, du 29 mai 1989.
  5. Les documents sur la composition du 43e congrès sont d'une opacité telle qu'ils font s'interroger l'historien : travail bâclé ou travail cherchant à minorer, voire taire des évolutions ?
  6. l'Humanité, 27 mai 1989. Ce passage de phrase ne figure pas dans le compte-rendu de La Vie ouvrière
  7. Les âges et professions (d'origine) sont donnés par l'Humanité, mais ne figurent pas sur la liste publiée par La Vie ouvrière. Le journal Le Monde, (Archives), 28-29 mai 1989, quant à lui donnent les précisions sur le positionnement politique des élus. Les membres du PCF sont signalés (°)