Ōkuma

ville japonaise

Ōkuma-machi
大熊町
Ōkuma
Mairie d'Ōkuma.
Drapeau de Ōkuma-machi
Drapeau
Administration
Pays Drapeau du Japon Japon
Région Tōhoku
Préfecture Fukushima
Code postal 〒979-1308
Démographie
Population 733 hab. ()
Densité 9,3 hab./km2
Géographie
Coordonnées 37° 24′ 16″ nord, 140° 59′ 01″ est
Superficie 7 870 ha = 78,70 km2
Localisation
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Ōkuma-machi
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Ōkuma-machi
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Ōkuma-machi
Liens
Site web site officiel

Ōkuma (大熊町, Ōkuma-machi?) est un bourg japonais (?, machi ou -chō) situé dans la préfecture de Fukushima. C'est une ville fantôme qui comptait 11 000 habitants avant d'être évacuée en 2011 à la suite de l'accident nucléaire de Fukushima.

Situation d'Ōkuma dans le district de Futaba (en jaune), au sein de la préfecture de Fukushima.

Gravement irradiée, il était envisagé que ses habitants n'y reviennent jamais[1].

Toutefois, à la suite d'importants travaux de décontamination, le gouvernement japonais considère qu'une partie de la ville est sûre et lève en avril 2019 les restrictions qui interdisaient aux gens d'y vivre[2].

Géographie modifier

Histoire modifier

La commune située à proximité de la côte a été touchée par le tsunami qui a suivi le séisme de 2011 de la côte Pacifique du Tōhoku. Le bilan au est de 11 morts et une disparue[3].

Le territoire de la municipalité abrite les unités 1 à 4 de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi et la ville a été entièrement évacuée à la suite de l'accident nucléaire de Fukushima du .

Accident nucléaire de Fukushima modifier

Les tranches endommagées de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi sont situées sur le territoire municipal, à seulement quelques kilomètres du centre-ville. De plus, l'ensemble du territoire municipal est situé dans la zone d'exclusion nucléaire des 20 km.

L'évacuation d'Ōkuma commence donc rapidement à la suite de l'accident nucléaire de Fukushima[4], et la ville est entièrement évacuée dès le au matin[5].

Malheureusement, l'évacuation de l'hôpital de Futaba et de l'hospice pour personnes âgées voisin, situés à Ōkuma, se fait dans le plus grand désordre ; des patients ou personnes âgées sont laissés sur place ou transportés sans leurs dossiers médicaux, et 45 décèdent[6].

La commune est fortement contaminée par les retombées de l'accident et il y subsiste une concentration surfacique élevée en césium 134 et 137[7]. La radioactivité mesurée en 2011 en certains points est plusieurs milliers de fois supérieure à la normale, et le gouvernement japonais admet en août 2011 que les zones à proximité immédiate de la centrale seront probablement maintenues hors d'accès « pour une longue période, peut-être plusieurs décennies[8] ».

Le maire de la commune, Toshitsuna Watanabe, se bat pour la réhabilitation d'Ōkuma, et déclare : « Ici ce n'est pas comme à Tchernobyl, nous sommes déterminés à rentrer chez nous, et le Japon a la volonté et la technologie pour le faire[9]. » Lors des élections municipales du , il est réélu par 3 451 voix contre 2 343 (soit 68 % de participation) face à un candidat prônant le relogement par le gouvernement de tous les habitants[10].

Le , le gouvernement japonais démarre des essais de décontamination dans plusieurs municipalités, dont Ōkuma[11]. Le , la presse est invitée à un test de décontamination du toit de la mairie. La radioactivité à 1 cm du toit, initialement de 16 microsieverts par heure, est rapidement ramenée à 10 μSv/h, mais se stabilise ensuite vers 9 μSv/h, soit encore 90 fois la radioactivité naturelle[12],[13].

Le , le gouvernement japonais annonce son intention de redécouper la zone d'exclusion en trois aires avec des statuts différents en fonction de leur niveau de radioactivité, ce qui permettrait le retour d'une partie des habitants[14]. Cette annonce inquiète notamment les autorités d'Ōkuma et de Futaba, car une grande partie du territoire de ces communes sera probablement classée comme interdite au retour pour plusieurs années[15].

Le , le ministre japonais de l'Environnement Gōshi Hosono demande aux autorités locales du district de Futaba qu'une décharge y soit aménagée à titre temporaire pour le stockage de la terre contaminée et des autres déchets radioactifs issus des travaux de décontamination, probablement à Ōkuma ou à Futaba[16] : « On trouve dans ce district de nombreuses zones où les doses annuelles de radiations vont dépasser 100 millisieverts, et il va être difficile d'y abaisser les niveaux de radioactivité par des méthodes conventionnelles. » Le problème de l'installation d'une telle décharge était en suspens depuis des mois et la mairie s'y était toujours fermement opposé[17].

À la suite d'importants travaux de décontamination, le gouvernement japonais considère que 40 % de la ville sont désormais sanitairement sûrs et autorise à partir d'avril 2019 les anciens habitants à revenir s'y installer[2]. Cependant, la décision est très critiquée par de nombreux observateurs qui pointent du doigt les seuils très élevés de radiations qui persistent dans la ville[2]. Selon des sondages, seule une petite minorité des anciens habitants de la ville désire retourner y vivre[2].

Économie modifier

Notes et références modifier

  1. Philippe Pons, « Dans les villes mortes autour de Fukushima », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b c et d (en) « Fukushima Japan nuclear fallout: Okuma residents encouraged home / DW / 10.04.2019 », sur dw.com (consulté le ).
  3. (en) Eric Talmadge, Associated Press, « Villagers hold memorial in nuke plant's shadow », The Jakarta Post, (consulté le ).
  4. (en) Nuclear Emergency Response Headquarters, Government of Japan, Report of Japanese Government to the IAEA Ministerial Conference on Nuclear Safety : The Accident at TEPCO's Fukushima Nuclear Power Stations, (présentation en ligne, lire en ligne), chap. V (« Response to the nuclear emergency »), p. V-6 à V-7.
  5. (en) Nuclear Emergency Response Headquarters, Government of Japan, Additional Report of the Japanese Government to the AIEA : The Accident at TEPCO's Fukushima Nuclear Power Stations (Second Report), (présentation en ligne, lire en ligne), p. 6.
  6. (en) « Families want answers after 45 people die following evacuation from Fukushima hospital », The Mainichi Daily News, (consulté le ).
  7. Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, Synthèse des informations disponibles sur la contamination radioactive de l'environnement terrestre japonais provoquée par l'accident de Fukushima Dai-ichi, (lire en ligne).
  8. Yves Miserey, « Fukushima : certaines zones durablement évacuées », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « We are different from Chernobyl. We are determined to go back. Japan has the will and the technology to do this. » Source : (en) Martin Fackler, « Japan Split on Hope for Vast Radiation Cleanup », The New York Times, (consulté le ).
  10. (en) « Fukushima town re-elects mayor », World Nuclear News, (consulté le ).
  11. (en) « Main Points of the Progress Status of the “Roadmap for Immediate Actions for the Assistance of Residents Affected by the Nuclear Incident”: Main details of the progress made during the term (from mid-November to mid-December) », Nuclear Emergency Response Headquarters, Government of Japan, (consulté le ).
  12. (en) « Decontamination project tests high-pressure sprays: Nuclear cleanup effort under way in Okuma »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), The Japan Times, (consulté le ).
  13. (en) Shunsuke Kimura, « No simple steps to carrying out decontamination work »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), The Asahi Shimbun, (consulté le ).
  14. LeMonde.fr avec AFP, « Fukushima : l'État prépare le retour d'habitants dans la zone évacuée », Le Monde, (consulté le ).
  15. (en) « Local mayors discontent with plan to reclassify no-entry zones »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), The Yomiuri Shimbun, (consulté le ).
  16. « Areas where annual radiation doses are expected to exceed 100 millisieverts are concentrated in the county, and it is difficult to lower the radiation levels there through normal decontamination efforts », source : (en) « Gov't asks Fukushima to host interim waste storage facility »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), The Mainichi Daily News, (consulté le ).
  17. (en) « Mayor outraged by radioactive waste storage request »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Majorix News, (consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier