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Le Dr Donald Adamson à Londres en septembre 2014

Donald Adamson, né le à Culcheth dans le Cheshire en Angleterre, est un historien et biographe britannique.

Adamson est un critique littéraire et le traducteur de bien des chefs-d’œuvre de la littérature française, on lui doit surtout “Blaise Pascal: Mathematician, Physicist, and Thinker about God[1], ainsi qu’une étude approfondie du roman majeur de Honoré de Balzac, Illusions perdues[2].

Biographie modifier

Adamson passa sa jeunesse à Lymm dans le Cheshire où son père était agriculteur[3]. De 1949 à 1956 il étudia au Lycée de Manchester (MGS)[4], avant de poursuivre ses études au Magdalen College à Oxford où il fut nommé B.A. (licencié ès lettres) en 1959. Il fut « Zaharoff Travelling Scholar » de l’université d’Oxford en 1959–60. À Paris-Sorbonne il eut le privilège de préparer, sous la direction de Pierre-Georges Castex, une étude génétique et littéraire de cet autre roman de Honoré de Balzac, Le Cousin Pons[5]. Jean Seznec, de l'All Souls College d'Oxford, dirigea ses recherches à cette université, où il soutint triomphalement une thèse doctorale (D.Phil.) sur le thème de “Balzac et les Beaux-arts[6]. De 1964 à 1965 il fut lecteur d’anglais au Lycée Louis-le-Grand à Paris.

Il exerça ensuite les fonctions de professeur de Littérature française à l’université de Londres. À l’université de Cambridge il participe, en tant qu’agrégé externe, à l’activité intellectuelle de Wolfson College de Cambridge[7].

Adamson est Fellow de la Royal Society of Literature[8], de la Royal Historical Society[9], de la Society of Antiquaries de Londres[10], du Chartered Institute of Linguists[11] et, enthousiaste de vins fins, il est aussi chevalier du Tastevin de Bourgogne[12].

En Angleterre de 1983 à 2009 il servit comme Juge de paix (J.P.)[13].

Portée de travail modifier

Sa thèse complémentaire sur Le Cousin Pons, d’où s’est développé un livre, s’appuie entièrement sur le manuscrit, les épreuves et l’édition préoriginale de ce roman, conservés à cette époque à la bibliothèque Spoelberch de Lovenjoul à Chantilly: il s’agit, autrement dit, d’une étude de genèse. Adamson y démontre que la première intention de Balzac était de faire du Cousin Pons (dénommé à l’origine Le Bonhomme Pons, Le Vieux Musicien, Le Parasite, Les Deux Musiciens[14]) un conte ou une nouvelle. Faisant preuve d’une ingéniosité narrative éblouissante, le narrateur en écrivit pourtant un roman à l’instar de La Cousine Bette, ouvrage avec lequel cette première ébauche se trouvait jumelée dans son diptyque, Les Parents pauvres. D’où certaines contradictions narratives[15], que Balzac n’a pu surmonter; d’où également l’assombrissement – voire, le clair-obscur – qui caractérisent les deux tiers ultimes de cette dernière fiction magistrale de La Comédie humaine.

Dans son ouvrage sur Illusions perdues Adamson, sans vouloir en faire une étude génétique, contraste les procédés narratifs fort différents dont se sert Balzac pour représenter la capitale et la province (angoumoise): c’est, en 1981, la première fois que la critique littéraire aborde Illusions perdues de ce point de vue. Adamson en souligne l’ambiguïté de la perspective narrative[16], à tel point (pour H. de Balzac) que "la fiction" se révèle être "la vérité" tandis que "la vérité" s’avère appartenir au domaine de "la fiction" (apparences trompeuses desquelles le théâtre est la représentation métaphorique). Il y démêle aussi les effets réciproques du déterminisme et du hasard[17]. Mettant en évidence les éléments autobiographiques du roman, il défriche le rôle équivoque de la loi et du journalisme dans Illusions perdues: il examine l’influence néfaste qu’y exerce le journalisme sur l’opinion publique.

Dans sa biographie intellectuelle de Blaise Pascal, Adamson analyse l’apport scientifique de ce polymathe à la pensée européenne, tant pour la physique que pour les mathématiques, ainsi que son activité de moralisateur (Les Lettres provinciales)[18], de moraliste (Les Pensées)[19] et d’apologiste chrétien, sinon de théologien tout court[20]. Il y explore la perception que se fait Pascal des contradictions de la nature humaine, et la profonde érudition de cet écrivain pour tout ce qui regarde les traditions chrétiennes, judaïques et rabbiniques[21]. Il y consacre un chapitre au pari de Pascal[22].

Adamson est également le traducteur de deux romans de Honoré de Balzac (La Rabouilleuse et Ursule Mirouët) et d’un choix de 26 contes de Guy de Maupassant[23].

En ce qui concerne l’influence et la renommée de Honoré de Balzac à l’extérieur de la France, Adamson a publié deux études de littérature comparée, dont l’une se consacre exclusivement au Père Goriot[24] tandis que dans l’autre il analyse le rayonnement de La Comédie humaine en général[25].

Reprenant l’un de la dizaine des thèmes de sa thèse doctorale, Adamson a aussi étudié la découverte de l’Espagne par les voyageurs français et l’influence de la peinture espagnole (El Greco, Francisco de Zurbarán, José de Ribera, Diego Vélasquez, Francisco de Goya) sur les ouvrages des écrivains romantiques français (Théophile Gautier, Prosper Mérimée, Edgar Quinet, Victor Hugo). Il en existe un abrégé, “Interprètes français de la peinture espagnole à l’époque romantique”, « Ensayos de Literatura Europea e Hispanoamericana » (éd: Profesor Félix Menchacatorre[26]).

Au Reference Guide to World Literature (2e édn), publié en 1995, il a contribué les articles sur La Cousine Bette, Eugénie Grandet, Illusions perdues, Les Trois Mousquetaires, Anatole France, Théophile Gautier, Edmond de Goncourt et Jules de Goncourt, L'Abandonné et La Parure de Guy de Maupassant, et sur Blaise Pascal.

Pour « L'Année balzacienne » il était, de 1972 à 1992, le rapporteur britannique de l’activité critique et littéraire des chercheurs balzaciens .

Adamson travaille à une biographie d’Alfred de Vigny et l'histoire des grands maîtres de l'ordre souverain de Malte et les activités de l'Ordre en France.

Principaux écrits d'Adamson relatifs à la littérature française modifier

(Sélect)


Distinctions honorifiques modifier

Article connexe modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. Macmillan: Londres et New York, 1995
  2. Grant & Cutler: Londres, 1981
  3. www.thepeerage.com
  4. www.mgs.org
  5. Oxford University Press, 1966
  6. Université d'Oxford, 1971
  7. www.wolfson.cam.ac.uk
  8. www.rslit.org
  9. www.royalhistoricalsociety.org
  10. www.sal.org.uk
  11. www.iol.org.uk
  12. Confrérie des Chevaliers du Tastevin
  13. Burke's Peerage|Burke's Peerage & Baronetage - BOOTH, Bt
  14. The Genesis of Le Cousin Pons”, 1966, p. 26–34
  15. The Genesis of Le Cousin Pons”, 1966, p. 53–59.
  16. Illusions perdues”, (Dr Adamson) 1981, p. 58–64
  17. Illusions perdues”, 1981, p. 65–75
  18. Blaise Pascal”, (Dr Adamson) 1995, p. 85–114.
  19. Blaise Pascal”, 1995, p. 143–160, 215-219.
  20. Blaise Pascal”, 1995, p. 161–188, 227-232.
  21. Blaise Pascal”, 1995, p. 175–188.
  22. Blaise Pascal”, 1995, p. 161–173: voir aussi “Pascal’s Views on Mathematics and the Divine” du Dr Adamson, 2005.
  23. Ce recueil par Dr Adamson se compose de La Main d'écorché, Le Papa de Simon, En Famille, Une Partie de campagne, La Bûche, Un Vieux, Aux Champs, Nuit de Noël, À Cheval, En Mer, Apparition, Le Baptême, Un Lâche, Le Parapluie, Le Bonheur, Le Petit Fût, Le Lit 29, L’Aveu, La Dot, La Chambre 11, Les Prisonniers, Voyage de santé, Le Fermier, La Morte, Duchoux et Après.
  24. Le Père Goriot devant la critique anglaise”, « L'Année balzacienne », 1986.
  25. La Réception de La Comédie humaine en Grande-Bretagne au XXe siècle”, « L'Année balzacienne », 1992.
  26. Prof. Félix Menchacatorre: Ensayos de Literatura Europea e Hispanoamericana, 605 pp., Universidad del País Vasco (UPV) de San Sebastián, 1990, p. 1–5
  27. www.tandfonline.com
  28. www.oup.com
  29. Nineteenth-century Literature (presented to Herbert J. Hunt)
  30. www.london.ac.uk
  31. Essays in Honour of Brian Juden
  32. www.oxfordjournals.org