Jacques Myard

homme politique français

Jacques Myard
Illustration.
Jacques Myard en 2017.
Fonctions
Maire de Maisons-Laffitte
En fonction depuis le
(35 ans, 1 mois et 5 jours)
Élection 12 mars 1989
Réélection 18 juin 1995
18 mars 2001
16 mars 2008
23 mars 2014
28 juin 2020
Prédécesseur Pierre Duprès
Député français

(24 ans, 2 mois et 18 jours)
Élection 28 mars 1993
Réélection 1er juin 1997
16 juin 2002
10 juin 2007
17 juin 2012
Circonscription 5e des Yvelines
Législature Xe, XIe, XIIe, XIIIe et XIVe (Cinquième République)
Groupe politique RPR (1993-2002)
UMP (2002-2015)
LR (2015-2017)
Prédécesseur Alain Jonemann
Successeur Yaël Braun-Pivet
Conseiller général des Yvelines

(4 ans, 5 mois et 29 jours)
Élection 2 octobre 1988
Circonscription Canton de Maisons-Laffitte
Prédécesseur Pierre Duprès
Successeur Joël Desjardins
Biographie
Date de naissance (76 ans)
Lieu de naissance Lyon 6e (France)
Nationalité Française
Parti politique RPR (jusqu'en 2002)
UMP (2002-2015)
DLF (2018-2020)
LR (2015-2018 ; depuis 2020)
Diplômé de IEP de Lyon
Université Panthéon-Assas
IHEID Genève
Profession Conseiller des affaires étrangères du cadre d'Orient

Jacques Myard
Maires de Maisons-Laffitte

Jacques Myard, né le dans le 6e arrondissement de Lyon (Rhône)[1], est un homme politique français.

Membre des Républicains, il est maire de Maisons-Laffitte depuis 1989.

Il a été député de la 5e circonscription des Yvelines de 1993 à 2017 et conseiller général des Yvelines de 1988 à 1993. Il fait partie des membres fondateurs de La Droite populaire, courant situé à l'aile droite des Républicains.

Biographie modifier

Formation et carrière professionnelle modifier

Il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Lyon[2], titulaire d'un diplôme d'études supérieures de droit public (Lyon), d'un diplôme d'études approfondies de propriété intellectuelle (université Paris II[3]) et également ancien élève (doctorat[réf. nécessaire]) de l'Institut de hautes études internationales (Genève)[2].

Conseiller des affaires étrangères, il débute en 1973 après son service national à Alger. Il est nommé secrétaire d'ambassade à Lagos[2] puis, en 1977, officier de liaison à la division politique du Gouvernement militaire français de Berlin[2]. En 1980, il rejoint la direction des affaires juridiques au ministère des Affaires étrangères. De 1986 à 1988, Jacques Myard est conseiller technique auprès de Michel Aurillac, ministre de la Coopération[2].

Depuis de nombreuses années (au moins 2005), il participe chaque mois sur Radio Courtoisie au Libre journal de la France Libre animé par Henri Fouquereau (auparavant intitulé Pionniers de la radio libre), afin d'y commenter l'actualité politique[4].

Maire de Maisons-Laffitte modifier

En 1983, Jacques Myard est élu conseiller municipal de Maisons-Laffitte, puis maire en 1989[3].

Il a fait procéder au classement du parc de Maisons-Laffitte et de nombreux bâtiments au titre du patrimoine[évasif]. Il a fait adopter en 1993 un plan d'occupation des sols (POS) restrictif, prévoyant notamment une zone hippique pour l'ensemble des écuries et du centre d'entraînement.

Il a été à l'origine d'un partenariat signé en 2002 avec Jean-Luc Lagardère, président de France Galop, Franck Borotra, président du Conseil général des Yvelines, et Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d'Île-de-France, pour un programme d'investissements destiné à moderniser et développer les installations hippiques de Maisons-Laffitte.

Opposé à la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains qui impose un quota de 20 % de logements sociaux dans toutes les communes, il a triplé le parc de logements sociaux à Maisons-Laffitte pour arriver à un total de 7 % du nombre de logements[5].

Députation modifier

1993-2002 modifier

Jacques Myard est député de la cinquième circonscription des Yvelines à partir de 1993[6]. Il siège au sein du groupe RPR de 1993 à 2002.

D'après l'historien Christophe Le Dréau, il « joue un rôle déterminant dans le lancement et la réussite initiale » de l’Alliance pour la souveraineté de la France créée en 1997 ; il « participe aux réunions et apporte un soutien logistique non négligeable (octroi de locaux pour les réunions à l’Assemblée nationale, envoi du courrier, etc.). Il met également à la disposition de l’Alliance une liste de personnalités à contacter pour assurer les premiers recrutements »[7].

2002-2017 modifier

Jacques Myard siège au sein du groupe parlementaire UMP après 2002.

En 2003, il fonde le Cercle nation et République, dont il prend la présidence.

Comme tous les députés, Jacques Myard fait partie de commissions et de missions à l'Assemblée nationale. Il a été membre de la Mission d'information sur les signes religieux à l'école, puis de la commission d'enquête parlementaire sur le port du voile intégral sur la voie publique. Il appartient à la Commission chargée des affaires européennes de l'Assemblée nationale. Il préside également le groupe d'études « Cheval » de l'Assemblée nationale, qui concerne la filière hippique et les courses de chevaux en France. Il a participé aux travaux préparatoires au projet de loi sur les jeux en ligne qui met fin au monopole du PMU et de la Française des Jeux, conformément aux règles de concurrence établies dans ce domaine par l'Union Européenne.

À partir de , Jacques Myard fait partie, avec une trentaine d'autres députés UMP, du mouvement politique La Droite populaire, qui souhaite peser sur le gouvernement afin de défendre les « valeurs qui font la France », prônant une plus grande fermeté sur les questions de sécurité et d'immigration[8]. en ce qui concerne la répression routière, il est favorable à une certaine tolérance pour les infractions routières mineures[9].

Le , il se déclare candidat à la primaire présidentielle des Républicains en vue de l'élection présidentielle de 2017[10], mais n'obtient pas les parrainages d'élus et adhérents lui permettant de se présenter[11].

Au second tour des législatives 2017, il est battu par la candidate de La République en marche !, Yaël Braun-Pivet[12].

Après la députation modifier

Il mène une liste LR dissidente pour les élections sénatoriales de 2017 dans les Yvelines[13], où il obtient 5,33% des voix et n'est pas élu.

En 2018, à l'approche des élections européennes, il rejoint l'éphémère coalition de Nicolas Dupont-Aignan : Les Amoureux de la France[14].

Travaux et prises de position modifier

Politique étrangère et francophonie modifier

Il prône une politique étrangère indépendante[6], fondée sur la multiplication des coopérations multilatérales et bilatérales. En , il défend la position française sur l'Irak, estimant que l'invasion américaine qui démarre est une « folie »[15]. Quelques mois plus tard, il considère que l'occupation américaine est incapable de pacifier le pays et conduit à une « impasse », « conséquence logique d'une guerre unilatérale », et « échec politique »[16].

Jacques Myard s'est engagé en faveur du « non » lors de la campagne du référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe (2005). Il est également l'un des six députés du groupe UMP (sur 317) qui ont voté contre la loi autorisant la modification de la Constitution en vue de la ratification du traité de Lisbonne le [17], soulignant que ce dernier était identique au traité constitutionnel[réf. nécessaire]. Le chercheur Pascal Perrineau le situe dans la famille souverainiste[18].

Partisan du principe de la dissuasion nucléaire, et en particulier de la politique gaullienne quant à la question, il a rédigé avec Jean-Michel Boucheron un rapport sur l'avenir des négociations du TNP et de l'avenir nucléaire de l'Iran.

Vice-président du groupe d'Amitié France-Syrie[19], il s'oppose à une intervention armée occidentale contre le régime de Bachar Al-Assad ainsi qu'à la livraison d'armes aux rebelles syriens, précisant que ces armes tomberont aux mains des groupes islamistes. Il souligne l'aspect de poudrière que représente le Levant actuel et considère qu'une attaque ne fera qu'aggraver la situation. Il a également rappelé l'importance des négociations à Genève avec Moscou[réf. nécessaire].

Il est critiqué pour avoir rendu visite en au président syrien Bachar el-Assad et Agnès-Mariam de la Croix, propagandiste du régime soupçonnée d'être impliquée dans l'assassinat du journaliste Gilles Jacquier[20],[21].

Jacques Myard est membre de la section française de l'Assemblée parlementaire de la francophonie. Il a pris position au sujet de l'emploi de la langue française, et a notamment été à l'origine de la saisine du Conseil constitutionnel sur la ratification du Protocole de Londres sur la non traduction des brevets en Europe, qu'il qualifia de « grave menace pour l'usage du français »[22].

Jacques Myard est membre du CF2R, un think-tank pro-russe créé par Éric Denécé et critiqué pour son relai de la désinformation concernant l'invasion de l'Ukraine par la Russie. En 2016, il choque crée la polémique en se rendant en Crimée occupée aux côtés de Thierry Mariani, où on le voit embrasser une statue célébrant l'annexion de la Crimée par la Russie[23],[24].

Droits des couples LGBT modifier

Jacques Myard s'oppose à la création du PACS lors des débats à l'Assemblée nationale. Le , alors qu'Élisabeth Guigou lit à voix haute une lettre du Père Benéteau sur les drames causés par le Sida dans les couples homosexuels, Jacques Myard intervient : « Et alors ? Et le cancer ? Faut-il légaliser le sida ?»[25] . Le , il déclare au groupe socialiste, à propos du Pacs : « L'objectif de votre projet a été avoué avec franchise par M. Michel, c'est la reconnaissance par la société de l'union des homosexuels. C'est cela que nous combattons. »[26]. Enfin, considérant les homosexuels comme « des personnes qui n'apportent rien à la société »[27], et tandis que le député Alain Tourret justifie le projet du Pacs, Jacques Myard déclare : « Il y a les zoophiles aussi »[26].

Le , dans une émission radiodiffusée sur Le Mouv, il tient des propos de même nature, dressant un parallèle entre la reconnaissance de l'homosexualité et celle des perversions sexuelles : « On me dit qu'il faut prendre l'homosexualité en compte parce qu'elle existe, mais à ce moment-là toutes les perversions sexuelles... » (propos coupés par les animateurs)[28]. L'association GayLib, apparentée au même groupe politique que le député, demande à Valérie Pécresse, présidente de la fédération du parti dans les Yvelines, des excuses publiques de la part de Jacques Myard. Ce dernier reconnaît une phrase « peut-être un peu maladroite » mais ne renie pas le fond de sa pensée : « Je ne m’occupe pas des homos mais ce que je leur reproche c’est d’être devenus un lobby, une secte, de pratiquer le terrorisme intellectuel... Alors moi je leur dis : "Messieurs (sic) les homos des deux sexes, foutez-nous la paix" »[29].

Le , sur France 2, au sujet de l'introduction de la notion de famille homoparentale dans les programmes des terminales littéraires, dans les manuels de « Droit et grands enjeux du monde contemporain », Jacques Myard déclarait : « On essaie d'influencer les têtes jeunes, à former, en présentant l'homoparentalité comme quelque chose qui va de soi. C'est une imposture intellectuelle. ».

Pacte budgétaire européen modifier

En , il fait partie des dix-sept députés du groupe UMP (sur 195) à voter contre la ratification du pacte budgétaire européen[30].

Peine de mort modifier

Jacques Myard est partisan du rétablissement de la peine de mort pour les auteurs d'actes terroristes (proposition de loi 1521 du ).

Salaire parental d'éducation modifier

En 2007, Jacques Myard a signé la proposition de loi de M. Jacques Le Nay pour le salaire parental d'éducation[31].

Nationalisation d'Internet modifier

Jacques Myard a déclaré qu'il fallait « nationaliser l'internet » car « les États-Unis sont totalement maîtres du système et peuvent ainsi espionner le monde entier... », ajoutant que « les Chinois l'ont bien fait »[32]. Benjamin Bayart a publié une réponse, démontrant les erreurs factuelles de cette déclaration dans un long texte argumenté[33]. Le député a par la suite nuancé et recontextualisé ses propos.

Réserve parlementaire modifier

En 2016, il a alloué 57 500 euros à sa ville de Maisons-Laffitte au titre de la réserve parlementaire ainsi que 10 000 euros à une association de parents d'élèves d'une école française à Damas[34],[35], Interrogé par Quotidien sur l'usage qu'il fait de sa réserve parlementaire, il estime que « le peuple n'a pas à savoir » comment les députés dépensent l'argent public[36].

Ouvrages modifier

Rapports d'information :

  • Les Enjeux de la Méditerranée (1995)
  • L’adhésion de la Roumanie à l’UE, c'est la famille (2004 et 2006)
  • La Langue française dans l’Europe et le monde (2006)
  • Le Nécessaire Renouveau de la politique industrielle (2007)
  • La Politique des jeux: pour une ouverture maîtrisée (2008)

Synthèse des mandats modifier

Notes et références modifier

  1. Archives municipales de Lyon, 6e arrondissement, tables décennales des naissances 1943-1952, cote 2E2854
  2. a b c d et e http://www.iris-france.org/docs/kfm_docs/docs/evenement/intervenants/jacques-myard.pdf
  3. a et b « Biographie et actualités de Jacques Myard France Inter », sur France Inter (consulté le ).
  4. Libre journal de la France libre ; Libre journal des pionniers de la radio libre.
  5. « Transparence logement social - Ministère de la Cohésion des territoires », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le )
  6. a et b « lci.tf1.fr/biographies/jacques… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  7. Christophe Le Dréau, « L’Alliance pour la souveraineté de la France et l’émergence du militantisme souverainiste (1997-2002) », Cahiers de l'IRICE, vol. 4, no 2,‎ , p. 129-146 (DOI 10.3917/lci.004.0129, lire en ligne)
  8. « Cette droite qui pousse Sarkozy à droite », site de LCI-TFI, 29 juillet 2010.
  9. L'Assemblée assouplit le permis à points, mais exclut les infractions graves Libération, 16 décembre 2010
  10. « Jacques Myard candidat à la primaire de la droite », sur Le Monde, (consulté le ).
  11. Le Parisien, « Primaire à droite : «Je ne me faisais guère d’illusions», confie Myard après son abandon », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Législatives 2017 : dans les Yvelines, Yaël Braun-Pivet efface Jacques Myard, Le Parisien, 18 juin 2017
  13. Éric Hacquemand, « Recyclage au palais du Luxembourg », Paris Match, semaine du 14 au 20 septembre 2017, page 44.
  14. Tristan Berteloot, « Leadership à droite : Dupont-Aignan se voit déjà en grand remplaçant », sur Libération, (consulté le ).
  15. « Les réactions en France (2) », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. « Les réactions en France », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. « Séance du 21/07/2008 - Sénat », sur www.senat.fr (consulté le )
  18. Pascal Perrineau, « Les droites en France à l’horizon de 2017. Fractures, diversités et unité », Le Débat, vol. 4, no 191,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. http://www.iris-france.org/docs/kfm_docs/docs/evenement/intervenants/jacques-myard.pdf
  20. Libération 6 mars 2015, un gueulard chez Bachar
  21. Le JDD, « Voyage des parlementaires en Syrie : les dessous d'une instrumentalisation », sur lejdd.fr (consulté le )
  22. Les députés français adoptent le protocole de Londres sur les brevets européens sur EurActiv.fr du 27 septembre 2007
  23. « VRAI OU FAKE. Les membres du CF2R véhiculent-ils un message pro-russe ? », sur Franceinfo, (consulté le )
  24. « C médiatique Émission du dimanche 19 février 2023 », (consulté le )
  25. http://www.assemblee-nationale.fr/11/cri/html/19980013.asp
  26. a et b Jean-Benoît Richard, « Pacte civil de solidarité », sur qrd.org via Internet Archive (consulté le ).
  27. http://www.assemblee-nationale.fr/11/cri/html/19990071.asp
  28. « Jacques Myard (UMP) "l'homosexualité est une perversion" dans la matinale du Mouv. » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
  29. Jacques Myard, député UMP : "Messieurs les homos des deux sexes, foutez-nous la paix" sur lemonde.fr du 27 janvier 2011
  30. « Analyse du scrutin n° 30 - Première séance du 09/10/2012 : Scrutin public sur l'ensemble du projet de loi autorisant la ratification du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union économique et monétaire (1re lecture) », sur www.assemblee-nationale.fr, Assemblée nationale, (consulté le ).
  31. http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion0337.asp
  32. « Le député UMP Jacques Myard veut une loi pour "nationaliser Internet" », sur Numerama, (consulté le ).
  33. http://blog.fdn.fr/?post/2009/12/18/Il-faut-r%c3%a9pondre-%c3%a0-Jacques-Myard
  34. LCI Qu'ont fait les députés de leur réserve parlementaire cette année
  35. Assemblée nationale, répartition réserve parlementaire
  36. Video Quotidien 15 février 2017

Liens externes modifier