Wikipédia:Wikipompiers/Incendies éteints/Septembre-Décembre 2005/Catastrophe de Tchernobyl

La catastrophe de Tchernobyl est le nom donné à un accident nucléaire particulièrement grave survenu le 26 avril 1986 dans la centrale nucléaire de Tchernobyl située en Ukraine à 60km de Kiev, près de la frontière avec la Biélorussie.

Causes de la catastrophe modifier

La catastrophe de Tchernobyl est due à la fusion par élévation excessive de température des barres constituantes du combustible d'un réacteur, l'accident le plus grave qui peut survenir dans une centrale nucléaire électrique. Lorsque la chaleur produite par le réacteur n'est plus évacuée en quantité suffisante par le système de refroidissement, le combustible nucléaire se met à fondre, ce qui provoque la libération de grandes quantités de gaz radioactifs. C'est ce phénomène qui s'est produit à Tchernobyl sur le réacteur numéro 4.

L'accident s'est produit suite à une série d'erreurs commises par les techniciens de la centrale et d’une conception non sécurisée. Les opérateurs ont notamment violé des procédures garantissant la sécurité du réacteur et donc de la centrale.

Une expérience était en cours pour tester un cas très particulier de fonctionnement : la disparition de la tension sur le réseau et l'absence du courant de contrôle-commande dans la centrale.

  • Ce cas ne peut se produire de fait que si la centrale est l’objet d’une impulsion électromagnétique nucléaire. L’essai était donc un essai de « défense passive » destiné à montrer que l’énergie contenue dans le groupe turbo-alternateur était suffisante pour pouvoir relancer le fonctionnement du réacteur.
  • La puissance thermique(*) du réacteur avait été réduite de 3 200 MW à 1 000 MW dans le cadre de ce test. Cependant, la puissance de sortie a chuté brutalement à 30 MW, ce qui a provoqué un empoisonnement du réacteur au xénon. Les opérateurs essayèrent alors de rétablir la puissance, mais le Xénon-135 accumulé absorbait les neutrons et limita la puissance à 200 MW. Pour débloquer la situation, les opérateurs retirèrent les barres de carbure de bore, qui servent à contrôler la température du réacteur, au-delà des limites de sécurité autorisées.

(*) Les réacteurs nucléaires visant à la production d’électricité ont un rendement approximatif d’un tiers (entre la puissance thermique et la puissance électrique) ; la puissance d'une centrale est exprimée en mégawatt (1 MW = 1 million de watts).

Cet accident est de magnitude 7 selon l’échelle INES. Ce qui correspond à l’accident le plus grave et le plus meurtier qui puisse être mesuré par cette échelle.


Conséquences de la catastrophe modifier

 
La ville fantôme de Pripiat

La pression des gaz provenant de la fusion du réacteur a fait exploser la dalle de béton couvrant le réacteur car l'enceinte n'était pas conçue pour résister à une telle pression, si bien que les gaz brûlants composés d'isotopes radioactifs se sont échappés et se sont condensés dans l’atmosphère pour former un nuage radioactif. La chaleur résiduelle a vitrifié une partie des matériaux se trouvant à proximité immédiate du cœur du réacteur.

Le nuage radioactif s’est déplacé sous l’effet du vent vers l’ouest et le sud-ouest sur plusieurs milliers de kilomètres pendant les jours qui ont suivi. Les particules radioactives sont retombées sur une large zone géographique couvrant une grande partie de l’Europe.

Conséquences humaines et matérielles modifier

 
Village fantôme près de Pripiat

Le réacteur numéro 4 a complètement fondu et l'enceinte du réacteur a été détruite lors de la catastrophe.

Une noria d’ouvriers, les "liquidateurs", a été employée pour collecter les débris radioactifs sur le toit et aux alentours immédiats de la centrale. Chaque ouvrier ne disposait que de quelques minutes pour effectuer sa tâche, pendant lesquelles il était exposé à des niveaux de radiations extrêmement élevés en raison d'équipements de protection dérisoires, en fait principalement destinés à l’empêcher d’inhaler des poussières radioactives. Nombre d’entre eux ont développé par la suite des cancers et beaucoup en sont décédés dans les années qui ont suivi.

La population locale n’a pas été prévenue immédiatement et a poursuivi ses activités habituelles plusieurs heures, sans prendre de précautions particulières ni être évacuée. Elle a finalement été évacuée, et la zone a été interdite, mais quelques personnes y sont retournées pour y vivre.

Conséquences sanitaires modifier

Rapport commun de l'OMS, de l'AIEA, de l'UNDP et autres agences (05/09/2005) modifier

D'après le rapport, L'héritage de Tchernobyl : impacts sanitaires, environnementaux et socio-économiques, rédigé par plusieurs agences de l'ONU, daté du 5 septembre 2005, la catastrophe de Tchernobyl serait moins importante que les premières estimations. Ainsi, d'après le résumé de l'AIEA : Au total, 4 000 personnes pourraient mourir pour avoir été exposées aux radiations après l'accident [...]. Le bilan est donc bien en deçà de spéculations antérieures qui parlaient de dizaines de milliers de morts possibles. Michael Repacholi, responsable de l'OMS cité dans le rapport a déclaré : les effets de l'accident sur la santé ont été horribles mais au total [...] les effets en termes de santé publique n'ont pas été aussi graves - et de loin - qu'on avait pu le craindre initialement Ce résumé est disponible :

Ces résumés précisent que parmi les 4.000 personnes qui pourraient mourir de la radio-exposition, 2.200 font parties des 200.000 personnes des équipes d'interventions chargées de sécuriser le site.

L'association Greenpeace a critiqué les conclusions de ce rapport. Ses principaux arguments sont les suivants :

  • L'OMS, dans une étude de 1998, aurait annoncé 212 morts sur 72.000 liquidateurs et n'en annonce plus que 59 alors qu'il y aurait eu 600.000 liquidateurs;
  • L'étude ne prend pas en compte en Europe Occidentale les effets des faibles doses;
  • L'étude fait le distingo entre les malades du stress (du à l'évacuation ou à la perte de situation) et les autres, ce que Greenpeace réfute;
  • L'une des deux méthodes, la méthode épidémiologique, est remise en cause par Greenpeace car elle ne serait pas adaptée à l'Europe.

Rapport 2 modifier

Rapport 3 modifier

Conséquences sur l’environnement modifier

La radioactivité libérée par l’explosion contamina une superficie d’environ 160 000 km² au nord de Kiev et aussi au sud de la Biélorussie, détruisant toute végétation aux alentours.

Une large zone autour de la centrale est fortement contaminée et la plupart des espèces vivantes ont été atteintes. Cela a pris du temps pour que les animaux reprennent le cours de leur vie. Fin 1987, on mesura un taux de césium 137 radioactif encore des milliers de fois supérieur à la normale sur le site de Tchernobyl.

Conséquences politiques et économiques modifier

Un sarcophage de béton a été coulé autour des restes du réacteur détruit, pour confiner la radioactivité résiduelle. Ces travaux ont été financés principalement par l’Union européenne, en échange de quoi l’exploitation de la centrale devait être abandonnée. Bâtie à la hâte, cette carcasse tombe en ruine. Un appel d’offres pour des travaux de consolidation est en cours.

Voir aussi modifier

Liens externes modifier

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