Werner Seelenbinder

champion de lutte allemand
Werner Seelenbinder
Une délégation de boxeurs syriens examine le buste de Seelenbinder exposé au Werner-Seelenbinder-Halle (en), 1963
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Hall of Fame des deutschen Sports (en) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Plaque commémorative
Vue de la sépulture.

Werner Seelenbinder ( - ) est un champion de lutte allemand, également militant du Parti communiste d'Allemagne, né le à Stettin. Il participa à la résistance allemande au nazisme et mourut décapité par une guillotine (ou par une hache[1]) le à Brandebourg-sur-la-Havel dans la prison de Brandebourg-Görden.

Biographie modifier

La famille Seelenbinder arrive à Berlin en 1909 et aménage dans un appartement à Friedrichshain. Ses parents tiennent une épicerie orientale[2]. Après une formation de menuisier, Werner Seelenbinder occupe des emplois occasionnels et traverse une longue période de chômage[3].

Il a rejoint un club de sport ouvrier et s'entraine comme haltérophile et lutteur. Il étudie les écrits de Karl Marx et de Lénine et adhère aux idées communistes.

À l'Olympiade ouvrière de 1925 à Francfort, il est victorieux à la lutte gréco-romaine dans la catégorie des mi-lourds.

En 1928, il remporte la Spartakiade à Moscou où plus de 200 sportifs allemands ont été interdits du concours. Mais, grâce à son intérêt pour le marxisme, il peut y participer. Au retour de ce voyage à Moscou, il adhère au Parti communiste d'Allemagne (KDP)[4].

En août 1933, il remporte la première place du championnat d’Allemagne de lutte dans la catégorie des mi-lourds. Lors de la remise des médailles, il refuse de faire le salut nazi. En représailles, il est interdit d'entrainement et d'événements sportifs pendant 16 mois[4].

En 1936, il se qualifie pour les Jeux olympiques d’été de Berlin, il projette, en accord avec le KPD, de protester contre la dictature nazie lors de la cérémonie de remise des prix. Il n'obtient que la quatrième place et ne monte pas sur le podium. L’action politique envisagée ne peut être exécutée. La même année, il adhère au groupe de Robert Uhrig, qui vient d’être libéré de la prison[5],[3].

En 1937 et 1938, il termine troisième de sa catégorie aux championnats d’Europe de lutte et profite de ses voyages sportifs pour servir d'agent de liaison au KDP, bien qu'il soit sous la surveillance de la Gestapo.

En 1939, Werner Seelenbinder est obligé de travailler dans l’usine sidérurgique de Berlin-Tempelhof. Il y organise une cellule de résistance communiste avec des travailleurs forcés polonais et des communistes allemands en concertation avec le groupe de Robert Uhrig et Alfred Kowalke[4],[3]. Lorsque ce groupe est démantelé, la Gestapo arrête Werner Seelenbinder le . Après avoir été torturé pendant huit jours, et avoir séjourné dans différentes prisons et camp de concentration pendant deux ans et demi, il est condamné à mort par le Volksgerichtshof. Il est exécuté, par décapitation, pour trahison le à la prison de Brandebourg-Görden[6].

Références modifier

  1. (en) Ingar Solty, « The Wrestler Who Took on Nazi Germany », sur JacobinMag.com, (consulté le )
  2. Michaela Behrens: Stadtgespräche aus Neukölln, Berlin 2014, S. 138
  3. a b et c Walter Radetz: Werner Seelenbinder. Leben Haltung Wirkung. Berlin 1968, S. 11 f.
  4. a b et c Hans Maur: Gedenkstätten der Arbeiterbewegung in Berlin-Friedrichshain, hrsg. von der Bezirksleitung der SED, Bezirkskommission zur Erforschung der Geschichte der örtlichen Arbeiterbewegung in Zusammenarbeit mit der Kreiskommission zur Erforschung der Geschichte der örtlichen Arbeiterbewegung bei der Kreisleitung Berlin-Friedrichshain der SED, 1981; S. 64–66
  5. Klaus Huhn, Sie spielten gerade Carmen ..., (ISBN 978-3-933544-25-4 et 3-933544-25-4, OCLC 76117855, lire en ligne)
  6. Karl Heinz Jahnke, Ermordet und ausgelöscht : zwölf deutsche Antifaschisten, Ahriman, (ISBN 978-3-89484-553-7 et 3-89484-553-8, OCLC 33049033, lire en ligne)

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Stephan Hermlin: Werner Seelenbinder, in: Ders.: Die erste Reihe. Verlag Neues Leben, Berlin 1951, S. 83–89.
  • Walter Radetz: Werner Seelenbinder. Leben Haltung Wirkung. Sportverlag Berlin 1968.
  • Rote Sportler im antifaschistischen Widerstand. Band 1: Biografisches über Ernst Grube, Bernhard Almstadt, Werner Seelenbinder, Fritz Lesch und Paul Zobel, hrsg. v. Bundesvorstand des DTSB der DDR. Berlin 1978.
  • Walter Radetz: Der Stärkere. Neuer Weg, 1981, (ISBN 3-88021-035-7) (Erstausgabe: Sportverlag Berlin 1961).
  • Karl Heinz Jahnke: Ermordet und ausgelöscht. Zwölf deutsche Antifaschisten. Ahriman, Freiburg i. Br. 1995, (ISBN 978-3-89484-553-7), S. 106–114.
  • Friedel Schirm: 33 Monate. Erinnerungen an Werner Seelenbinder. Militärverlag der DDR: Berlin 1984.
  • Michaela Behrens: Widerstand bis zum Schluss: Werner Seelenbinder wurde im Sportpark beigesetzt, in Michaela Behrens: Stadtgespräche aus Neukölln. Gmeiner Verlag, Berlin 2014, (ISBN 978-3-8392-1559-3), S. 136–141.
  • James McNeish: Seelenbinder the Olympian who defied Hitler. Steele Roberts Aotearoa, Wellington (New Zealand) 2016, (ISBN 978-0-947493-01-1)
  • Matthias Heisig, Frieder Boehne: Schwieriges Gedenken. Werner Seelenbinder und Neukölln. In: Frieder Boehne, Bernhard Bremberger, Matthias Heisig (Hrsg.): „Da müsst ihr euch mal drum kümmern“ – Werner Gutsche (1923–2012) und Neukölln. Spuren, Erinnerungen, Anregungen. Metropol Verlag, Berlin 2016, (ISBN 978-3-86331-322-7), S. 259–277.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier