Vanessa Tsehaye

journaliste, juriste et militante érythréenne

Vanessa Tsehaye, née Vanessa Berhe, est une journaliste, juriste et militante érythréenne pour les droits humains. Tsehaye est son patronyme et non un nom de famille et ne doit pas être utilisé seul.

Biographie modifier

Vanessa Tsehaye naît en 1996 en Suède de parents érythréens[1]. En 2001, elle apprend l'arrestation de son oncle maternel Seyoum Tsehaye (en)[2], anciennement à la tête de la télévision publique érythréenne Eri-TV[1],[3]. Ne comprenant pas les raisons de l'arrestation, Vanessa Tsehaye lance une collecte de dons à son lycée, espérant financer une opération de secours en Érythrée[1],[4]. Elle s'intéresse alors aux droits humains en Érythrée et commence à militer[5].

En 2013, Vanessa lance la campagne One Day Seyoum pour les droits humains en Érythrée et pour la libération des prisonniers politiques du pays, dont son oncle fait partie[1],[6],[7]. Elle critique régulièrement l'utilisation d'une rhétorique postcoloniale pour dédouaner l'Érythrée de ses abus[4],[8]. En 2018, sa campagne gagne en ampleur après le sommet Érythrée-Éthiopie de 2018 (en)[4]. Elle critique l'instrumentalisation de la guerre entre l'Érythrée et l'Éthiopie pour « transformer [l'Érythrée] en dictature ». Elle s'oppose au service militaire à durée indéfinie de l'Érythrée, aux viols et tortures systémiques, au fait que l'Assemblée nationale ne s'est pas réunie depuis 2002, au non-respect de la constitution de l'Érythrée et aux arrestations sans procès[9].

En 2019, le média érythréen Asmarino (en) la présente comme une des plus grandes militantes pour les droits humains que l'Érythrée a jamais connue[6].

En 2021, elle lance le magazine 2001, qui parle de la vie en Érythrée[3]. En parallèle, elle est ambassadrice d'Amnesty International pour la corne de l'Afrique[4]. En 2021, elle s'oppose à l'arrêt de l'accès humanitaire dans la guerre du Tigré, affirmant que la bureaucratie ralentit certaines demandes et en refuse d'autres, violant ainsi le droit humanitaire international. Elle affirme de plus que le blocus des communications empêche d'attirer l'attention internationale sur le conflit[10].

Notes et références modifier

  1. a b c et d (en) Greg Marinovich, « Tales of an Eritrean fighter-photographer », sur www.aljazeera.com (consulté le )
  2. « Summer Fayre - 1 July 2017 », sur www.amnesty.org.uk (consulté le )
  3. a et b (en) Feven Merid, « A Return to Independent Eritrean Journalism », sur Columbia Journalism Review (consulté le )
  4. a b c et d (en-GB) Georgia Cole, « Thirty Years after Eritrean Independence: Youth Activist Vanessa Tsehaye Talks to Georgia Cole », sur African Arguments, (consulté le )
  5. (en-GB) « BBC World Service - Focus on Africa, Vanessa Tsehaye: the woman campaigning for imprisoned Eritreans », sur BBC, (consulté le )
  6. a et b (en-GB) « Eritrea: Vanessa Tsehaye, the Indomitable Eritrean Human Rights Cam... », sur [AIM] Asmarino Independent Media, (consulté le )
  7. (en-US) Condé Nast, « I'm Speaking Up for Ciham Ali Ahmed, the 15-Year-Old Who Disappeared in an Eritrean Prison », sur Teen Vogue, (consulté le )
  8. (en-GB) « Breaking Binaries: Necolonial/Postcolonial with Vanessa Tsehaye on Apple Podcasts », sur Apple Podcasts (consulté le )
  9. (en) Vanessa Berhe, « Opinion: Why I'm staging 17 minutes of silent protest for Eritrea », sur CNN, (consulté le )
  10. (en) Vanessa Tsehaye, « Ethiopian Government Must Allow Full Humanitarian Access to Tigray »  , sur AllAfrica, (consulté le )