Vague d'étrave

vague qui se forme à l'avant d'un bateau quand l'étrave fend l'eau en avançant

La vague d'étrave est une vague qui se forme à l'avant d'un bateau quand l'étrave fend l'eau en avançant. À l'arrière, le bateau est suivi par la vague de poupe.

Vague d'étrave du pré-dreadnought USS Connecticut (BB-18) lors de ses essais de vitesse en 1906.

Description modifier

L'apparition de vagues autour d'une coque de navire en déplacement est synonyme de dépense d'énergie.

Certains dessins de coque permettent une diminution de ce gaspillage d'énergie : on peut citer les bulbes d'étrave (dits Maier-form d'après le nom de leur créateur), inaugurés sur les paquebots allemands des années 30 Bremen et Europa, détenteurs du Ruban Bleu, l'affinement des lignes de coque à certains endroits critiques, qui fut étudié notamment par Vladimir Yourkévitch, un ingénieur naval russe qui émigra en France et travailla à la conception de la coque T6 (le futur Paquebot Normandie) aux Chantiers de l'Atlantique, ou encore les récentes coques perce-vague type SWATH.

Le gain en énergie peut être illustré par la lutte pour le Ruban bleu entre le Normandie et le Queen Mary : le navire anglais était nettement plus puissant que le Normandie (même après la modification des machines pour fonctionner en "super-surcharge", le temps d'un record) mais les formes de coque plus travaillées du navire français réduisaient l'écart de vitesse à très peu de chose.

L'officier mécanicien principal du Normandie, Maurice Coquin indique que : « Les pêcheurs ne craignaient pas de s'approcher après avoir constaté le peu de vagues engendré par l'étrave et disaient : “Il glisse sur l'eau comme une mouette” », tandis que pour le Queen Mary, il précise que : « sa haute étrave droite, classique, déplaçait une énorme moustache d'eau »[1].

Notes et références modifier

  1. Jean Hazard & Maurice coquin, Atlantique nord dix mètres sous la flottaison, Paris, Louis Soulanges : coll. le livre ouvert,

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Pierre-Yves Bély, Deux cent cinquante réponses aux questions du marin curieux, Paris, Le gerfaut, (lire en ligne)