Utilisatrice:DeuxPlusQuatre/Kim Bok-dong

Kim Bok-dong, née en 1926 en Corée du Sud, est une activiste coréenne. Elle fait partie des 200 000 femmes qui ont été contraintes à l'esclavage sexuel par l'armée japonaise, pendant la seconde Guerre Mondiale[1]. Depuis 1992, elle demande justice et réparation au gouvernement japonais pour la reconnaissance des victimes[2].

Biographie

modifier

Kim Bok-dong est née à Yangsan, près de Busan, en Corée du Sud en mars 1926. Sa famille d'abord riche doit ensuite faire face à la pauvreté, ce qui contraint Kim Bok-dong a arrêté ses études. Son père décède quand elle a huit ans. Elle est la quatrième de six filles.

La Corée est une colonie japonaise depuis 1910. Entre 1931 et 1945, l'armée japonaies a systématiquement recruté, enlevé, prostitué des femmes des pays occupés pour les mettre à disposition de ses troupes[3]. Depuis 1992, elle demande justice et réparation au gouvernement japonais pour les femmes coréennes qui ont été contraintes à l'esclavage sexuel pendant la guerre[2].En 1941, un japonais et deux chefs de villages coréens proposent à Kim Bok-dong, alors âgée de quinze ans, de soutenir l'effort de guerre en travaillant dans une usine de confection de vêtement militaire, pour une durée de trois ans. Si elle ne s'y soumet pas, les membres de sa famille seront considérés comme traîtres et déportés. Les autorités japonaises font signer un document à sa mère qui ne sait pas lire[4]. Pendant un mois, Kim Bok-dong avec d'autres jeunes femmes est envoyée à Taiwan. Puis, elle est envoyée dans une maison de réconfort, ianjo en japonais, dans la province du Guangdong, dans le sud de la Chine. Elle est contrainte de servir sexuellement tous les jours les soldats de l'armée nippone. Toujours contrainte à l'esclavage sexuel, elle est ensuite envoyée dans différents territoires occupés par les japonais  : Hong Kong, Singapour, l'Indonésie et la Malaisie[5]. Cinq ans plus tard, à l'âge de 20 ans et après la guerre, Kim Bok-dong est de retour dans sa ville natale. Après la Guerre de Corée, elle possède et exploite avec succès un restaurant à Busan, où ses sœurs plus âgés se sont installées. Kim Bok-dong se marie. Elle n'a pas d'enfant et pense que les violences sexuelles subies en sont la cause. Ce n'est qu'après la mort de son mari, qu'elle commence à parler du calvaire qu'elle a vécu[6].

Lutte pour la reconnaissance des victimes

modifier

Kim Bok-dong déclare «Même quand je suis retourné dans mon pays cela n'a jamais été une véritable libération pour moi»[7]. En 1991, Kim Hak-sun rompt le silence et raconte le calvaire des femmes de réconfort. Un an après, Kim Bok-dong détaille ce qui lui est arrivé quand elle était une esclave sexuelle, au service des soldats nippons. Depuis 1992, elle participe à la manifestation du mercredi, qui a lieu chaque mercredi à midi en face de l'Ambassade du Japon, à Séoul. Elle a pour but d'obtenir justice et réparation du gouvernement japonais pour les femmes coréennes qui ont été contraintes à l'esclavage sexuel pendant la guerre. Plus de 200 000 femmes ont été contrainte de servir l'armée japonaise. En 2014, il ne reste que 50 survivantes[8].

En 1993, Kim Bok-dong assiste et témoigne à la Conférence des droits humains à Vienne, en Autriche. Elle travaille avec le Korean Council for the Women Drafted for Military Sexual Slavery by Japan (KCWD). Kim Bok-dong et Gil Won-ok proposent de consacrer l'argent qu'elles ont reçu pour réparation, afin de venir en aide à toutes les femmes victimes de violences sexuelles en temps de guerre. Avec le la KCWD, elles créent la fondation Butterfly. En 2012, Rebecca Masika Katsuva, victime de viol pendant la guerre du Congo est la première femme que la fondation soutient[8]. La fondation vient en aide aux femmes vietnamiennes victimes de viols par les soldats coréens entre 1964 et 1973. Elle intervient en Bosnie auprès des femmes victimes de viols systématiques de la population musulmane par les soldats serbes[9].

Création artistique

modifier

En 1992, Kim Bok-dong vit dans la Maison du Partage dans la ville de Busan. Ayant participé à un programme d'art-thérapie, elle commence à peindre[10]. Son œuvre raconte son histoire pour les générations futures. Ses créations artistiques de la Maison de Partage font partie du programme de sensibilisation et d'éducation sur la question des femmes de réconfort[11]. Dans sa démarche artistique elle aborde les thèmes suivants : souvenirs d'enfance, l'esclavage sexuel dans l'armée Japonaise, sa vie actuelle et des sentiments. Elle travaille la peinture, la gravure sur bois, et le fusain. Ses œuvres comprennent Le Jour où une Fille de 14 ans est enlevée (1998), Que les Jeunes se dérobent, et soudain, je suis vielle et grise (1998), le Japon n'ont pas d'intrusion - Dok Île est notre terre (1998), et Les feuilles de cet arbre décharné fleurira un Jour (1998)[12].

Références

modifier
  1. Rapahelle Brillaud, « Femmes de réconfort : «Nous "servions" quinze soldats japonais par jour» », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a et b (en) « Moon meets 'comfort women' [PHOTOS] », koreatimes,‎ (lire en ligne)
  3. (en-GB) « South Korea's 'comfort women' demand apology from Japan for wartime abuse », Sky News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Bogyean Ok, « Humanistic Globalization, Womanhood, and Comfort Women in South Korea », ProQuest Dissertations Publishing,‎ (lire en ligne)
  5. (en) « Kim Bok-dong still fighting for sex slave victims », koreatimes,‎ (lire en ligne)
  6. (en) « Kim Bok-dong still fighting for sex slave victims », koreatimes,‎ (lire en ligne)
  7. (en) Mari Yamaguchi, « THE WORLD; Ex-Sex Slaves Fight for Japanese Apology; Now Elderly, the Remaining WWII-Era 'Comfort Women' Continue to Press for a Resolution », The Los Angeles Times,‎ (lire en ligne)
  8. a et b (en) Claire Lee, « In solidarity with wartime rape victims », The Korea Herald,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Young-Hee Shim, « Metamorphosis of the korean 'comfort women': How did han ... turn into the cosmopolitan morality? », Development and Society, vol. 46(2),‎ , p. 251-278 (lire en ligne)
  10. (en) Lauren Hansen, « Touching portraits of former 'comfort women' », The Week,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. (en) « Korean-American woman donates artwork on 'comfort women' », koreatimes,‎ (lire en ligne)
  12. (ko) A Collection of Paintings from Comfort Women, Korea, Hye-jin,

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier