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Ioan Popa
Description de l'image Ioan Popa 2019.jpg.
Naissance (68 ans)
Negreni, Argeș, République populaire roumaine
Nationalité Drapeau de la Roumanie Roumanie roumaine
Activité principale
poète, romancier
Autres activités
officier dans l᾽armée, pamphlétaire, journaliste, philologue
Auteur
Langue d’écriture française, roumaine

Œuvres principales

Robi pe Uranus (1992, 2012) ; Terre du salut (2019)

Valy3D/Ioan Popa
une illustration sous licence libre serait bienvenue

Ioan Popa (né le à Negreni, Argeș, Roumanie) est un écrivain roumain, membre de l'Union des écrivains de la Roumanie, qui habite Bucarest. Il est le dernier écrivain européen qui fut libéré dans un camp communiste de travaux forcés. Il quitte le camp de travaux forcés Uranus au mois de mars 1990.

Il a publié neuf livres, dont deux écrits en français et sept en roumain. Il est l'auteur du célèbre roman Robi pe Uranus (écrit en roumain et traduit en russe et en français, sous le titre Esclaves sur Uranus) et du roman-fleuve Terre du salut, écrit en français, une œuvre dont l'action se déroule en Roumanie et qui est le plus étendu roman écrit en français par un écrivain roumain et ayant comme sujet la Roumanie. Ce roman voit le jour au mois d᾽octobre 2019, à la maison d᾽édition Non Lieu de Paris, dirigée par l᾽homme de lettres et l᾽historien français Michel Carassou.

Biographie

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Ioan Popa est né le , dans une famille de travailleurs, dans le village de Negreni, commune rurale de Dârmănești, département d'Argeș, Roumanie.

Ses mère et père (Petre et Maria), paysans collectivistes,  deviendront plus tard des travailleurs à l'Usine Dacia, de Pitesti (aujourd᾽hui Automobile Dacia S.A. filiale du groupe français Renault).

Ioan Popa suit les cours (finis en 1974) du lycée Nicolae Bălcescu de Pitești, où il devient en 1972 un  membre de l᾽Union de la jeunesse communiste de la Roumanie.

Il est licencié ès lettres à l᾽Université de Bucarest et diplômé de l᾽École militaire d᾽officiers actifs de chars de combat Mihai Viteazul de Pitești (en 1984). Il suivit pendant quatre ans les cours du doctorat à l᾽Université de Bucarest, finis d᾽une manière brillante , mais il ne deviendra docteur ès lettres : par une erreur d᾽information, il se présent à l᾽éxamen de doctorat dans un autre jour que le jour où s᾽était tenu l᾽examen et apprit qu᾽il avait été exclu de l᾽examen.

À partir de 1974 il sera pour une courte période de temps travailleur à une entreprise de transport de Bucarest (ITB).

Entre 1975-1976 il  est , pour un an et demi ,  soldat  dans l᾽armée (le service militaire obligatoire) . En 1979 il épouse Carmen Iosub. Du mariage résulteront deux enfants.

Entre 1976-1981 Ioan Popa est  travailleur sérrurier-mécanique, tourneur ou répartiteur à l᾽Usine d᾽automobile Dacia, Pitești (aujourd᾽hui Automobile Dacia S.A. filiale du groupe français Renault).

Dans cette fabrique Ioan Popa deviendra à l᾽âge de 23 ans candidat et ensuite membre du Parti Communiste Roumain.

Entre 1981-1984 Ioan Popa suit les cours de l᾽École militaire d᾽officiers actifs de chars de combat Mihai Viteazul de Pitești.

Sitôt diplômé de l'école militaire, il est nommé lieutenant de chars d᾽assaut dans un régiment de tanks à Bucarest.

Ioan Popa publie intens, dans les années 1976-1983, de nombreuses poèsies, récits, nouvelles qui verront la lumière du jour dans les plus grands périodiques du pays : Luceafărul, Magazin, Almahahul Anticipația, Argeș, Suplimentul literar al Scânteii Tineretului etc.  Le nom Ioan Popa devient un nom littéraire bien connu. Il connais les écrivains Alexandru Mironov, Dorel Dorian, Vasile Preda, Radu Voinescu et d᾽autres, avec lesquelles il deviendra ami.

Sitôt nommé commandant de peloton de tanks dans le régiment de tanks Pantelimon de Bucarest, Ioan Popa se rend compte de l᾽état déplorable de l᾽armée socialiste et du fait que la démagogie, l᾽hypocrisie et le cynisme étaient devenus des instruments de travail dans la vie militaire et politique.

En peu de temps il devient, pour le staff du régiment, un élément incomode, étant rapidement muté dans les unités militaires travaillant dans le domaine des bâtiments de logis. Enfin, il arrive dans le camp militaire de travaux Uranus, ou le chantier Uranus de Bucarest, où on construisait la célébre Maison  du Peuple. C᾽est dans ces lieux que Ioan Popa  connaît l᾽épouvantable déclin du pays et le marasme où  sombrait le socialisme hérétique du Parti Communiste Roumain.

Ici il commence à écrire, en cachette, son roman Robi pe Uranus.

Délivré en mars 1990 du camp Uranus, Ioan Popa est nommé journaliste dans la presse militaire et il y travaille en tant que rédacteur à la revue hebdomadaire La Datorie (Au Devoir), publication appartenant à l᾽Appareil Central du Minister de la Défense.  

Au printemps de l᾽année 1992 il publie le roman Robi pe Uranus à la maison d᾽édition  Humanitas. Le livre critique l᾽exces de zèle des anciens dirigeants militaires communistes, généraux et colonels, pendant le communisme et peint l᾽image terrifiante de l᾽ancien camp miltaires de travaux forcés Uranus.

Le roman Robi pe Uranus connait un succès fulminant, les publications les plus importantes de la Roumanie accordent dans leurs pages des espaces où le roman est commenté. L᾽auteur est surnomé par les critiques littéraires «un Soljenitsyne  roumain».

Dans le mois de juillet 1992, après quelques mois de silence, le staff militaire de l᾽armée réagit. Une équipe de contrôle du Ministère de la Defense arrive dans la rédaction de La datorie. L᾽écrivain est soumis à une ample recherche. Les membres de la rédaction (beaucoup d᾽eux des anciens activistes communistes) réclament que l᾽officier et l᾽écrivain Ioan Popa soit enlevé de l᾽armée. Le lieutenant Ioan Popa est enquêté, interrogé et, ensuite enlevé du service pour comparer devant la justice militaire sous l᾽accusation d᾽avoir comis le crime de trahïr la Roumanie et le peuple roumain.

Par un communiqué officiel transmis au public, le Bureau de Presse du Ministère du Defense de 1992 fait savoir que  «Le travail de ”Robi pe Uranus” est un travail de fiction. L'exclusion de Ioan Popa de l'éditorial "Au devoir" est la conséquence des  graves déviations de la discipline militaire et d᾽un comportement incivilisé. Parmi eux, nous mentionnons: de nombreuses absences inexpliquées au programme, une attitude arrogante et offensante, des faux dans les actes publics, des invectives grossières et la déclaration selon laquelle on lui promettrait le prix Herder. Ce serait, à notre avis, des arguments suffisants pour que l'officier soit placé en réserve et renvoyé devant les organes de justice militaire. Quant au rapport entre réalité et fiction du livre, nous nous réservons toujours le droit d'être surpris par l'amateurisme de l'auteur» (Revue 22, 31 juillet 1992, Bureau de Presse du Ministère du Défense).

Les journaux et les journalistes roumains changent d᾽atitude envers Ioan Popa : le nom d᾽Ioan Popa et le titre de son roman Robi pe Uranus et de ses livres disparaîtront pour toujours de mass-media roumains. Personne ne s᾽interroge si les affirmations et les accusations du Bureau de Prese de l᾽armée contre Ioan Popa étaient vraies ou inventées.

L᾽écrivain, lui-même (marié et père de deux enfants) attend pour être jugé par la justice militaire et condamné à la prison perpetuelle (c᾽était la peine pour trahison contre le pays et contre le peuple.

Mais l᾽armée n᾽engagera jamais une procédure contre l᾽écrivain Ioan Popa qui deviendra un journalist de la publication «La police roumaine » appartenant au Ministère des Affaires Intérieures. De plus, le Ministère des Affaires Intérieures accepte que l᾽officier garde son grade militaire de lieutenant, preuve que les accusations contre lui étaient inventées.

Cependant, la carrière littéraire de l᾽écrivain est tout à fait détruite. Les grandes maisons d᾽édition privées de la Roumanie (maison Humanitas en tête) et les maisons d᾽édition d᾽état refuseront avec rudesse de publier plus un autre livre de l᾽écrivain et cela même trente ans plus tard, quand le roman Robi pe Uranus de l᾽écrivain était traduit à l᾽étranger, hors des frontières de la Roumanie et quand l᾽écrivain publiait déjà le roman Terre du salut en français.

Àprès sa retraite, en 2001, Ioan Popa travaillera pendant 14 ans à son chef-d᾽œuvre : le roman Terre du salut, écrit en français et qui sera publié à la maison Non Lieu de Paris.

Activité littéraire

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Ioan Popa fait son début littéraire avec la poèsie  Vis (en français Rêve) publiée sous le pseudonyme Emil Georgius dans la revue littéraire Luceafărul (numéro 746 du 14 août 1976). Dans la même revue Luceafărul (no. 1163 du 16 août 1984) Ioan Popa publie un groupage de 5 poésie sous le même pseudonyme, Emil Georgius.

Deux œuvres seront publiées dans l'Almanah Anticipația  en 1982 et 1983, dont une, la nouvelle Comando connîtra un grand succès et deviendra sujet de bande dessinée dans de certaines publications.

Il a publié des nouvelles et des récits fantastiques dans des magazines littéraires tels que Magazin,  Argeș, Viața Militară, Suplimentul literar-artistic al Scânteii Tineretului  (SLAST), Police-Magazine etc.

Il est présent dans des anthologies de prose SF comme O planetă numită Anticipația (Editura Junimea, 1985) ou de poésie, comme Sub flamură de tricolor (Editura Militară, 1987).

Dans l᾽année 1990, il devient membre de l᾽organisation Uniunea Jurnaliștilor Profesioniști din România ( l'Union des journalistes professionnels de Roumanie). Entre 1992 et 2001 il travaille en tant que rédacteur à la revue Poliția Română, du Ministère Roumain de l'Intérieur.  En 1993, il est devenu membre de la société   Uniunea Scriitorilor din România (l'Union des écrivains de Roumanie)

Ioan Popa a également publié en tant que journaliste, sous son propre nom ou pseudonymes, presqu᾽une mille d᾽articles journalistiques (voir les collections de 1990-1992 des revues Viaţa Armatei,  La datorie,  Observatorul militar, Poliția română, Supliment Police Magazin,  Universul Românesc). Il a aussi  écrit des livres de poésie.

Bibliographie

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Livres publiés en roumain:

  • Dincolo de timp (Au-delà du temps, récits,  Editura Militară, 1989)
  • Negustorii de război (Les marchands de guerre, récits,  Editura Aldomars, 1990
  • Robi pe Uranus (Esclaves sur Uranus, roman, Editura Humanitas 1992, 2012)
  • Întoarcerea din exil (Le retour de l᾽exil, récits, Editura Rotary,1994)
  • Scrisoare către Pacepa (Lettre pour Pacepa, poésies, Editura Universul românesc, 2006)
  • A șaptea dictatură (La septième dictature, sociologie, Editura Universul românesc, 2007
  • Poetul și imperiul (Le poète et l᾽empire, poésies, Editura eLiteratura, 2014)
  • Regii romanelor de zece sfanți (Les rois des romans de dix sous, étude d᾽histoire de l᾽ancienne littérature roumaine, Editura Betta, 2014)
  • Soldatul din Afganistan (Le soldat d᾽Afghanistan, poésies, Editura eLiteratura, 2016)


Livres publiés en français:

Terre du salut, roman, la maison d᾽éditions Non Lieu, 2019


Livres traduits en français:

Esclaves sur Uranus, roman, la maison d᾽éditions Non Lieu, 2014, traduit en français par Florica Ciodaru-Courriol


Anthologies en français:

Bucarest, promenades littéraires, textes réunis par CécileFolschweiller et Andreia Roman, France, Paris, Les éditions Non Lieu, 2017

Appréciation critique

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  • Diplômé de l'École militaire d'officiers de Pitești, poète et auteur de six livres à ce jour, Ioan Popa livre une image convaincante de l'enfer dans les camps de travail de la Roumanie communiste. Cette descente aux enfers, le lieutenant Popa a vécu dans sa chair comme dans son âme en tant que commandant de peloton dans un camp de travail militaire sur la plate-forme Uranus, de 1985 jusqu'à la chute du régime communiste. Le roman "Les esclaves sur Uranus" est une sorte de journal de campagne qui décrit la promiscuité des chantiers de construction, des dortoirs et des réfectoires, peuplée de soldats habiles avec 18 heures de travail quotidien et des ordres faibles des politiciens . Certes, Ioan Popa est une graphiste appliquée, méticuleuse, capable de détails d'une tendresse atroce » (Literary News, Cristina Hermeziu, Le Jugement dernier des esclaves sur Uranus, en Roumanie, Cristina Hermeziu, 22.06.2015) [1]
  • L'auteur-narrateur n'avait pas la langue en poche pour dresser le portrait rhétorique de cet absurde camp de travaux forcés. Ionesco nage à plein régime, mais le train insolent le lui dirait. Un vrai roman dont l'écriture factuelle accentue encore le côté dramatique . . ". (Le Monde, Florence Noiville, À ne pas oublier, 19 décembre 2014)
  • "Comment survivre dans un tel monde? Par l'oubli de soi. La mémoire d'un passé ou d'une aspiration endormit l'intellect  : Contrairement aux blessures physiques, les blessures morales ne guérissent pas. Certains esprits parviennent à ridiculiser l'absurdité de leur existence  : Nous commençons à rire des blagues. L'humour, la fuite heureuse, régénère le pacte avec la vie; il redonne le goût de la liberté. La libération d' esclaves sur Uranus vaut pour l'auteur, le lieutenant Ioan Popa, une exclusion de l'armée roumaine  : Personne n'est prêt à entendre la terrible vérité du régime communiste. Sommes-nous en France? " (Two Worlds Review, Aurélie Julia, Slaves on Uranus, mars 2015)

Liens externes

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{{Portail|littérature|Roumanie}} {{CLEDETRI:Popa, Ioan}} [[Catégorie:Écrivain roumain de science-fiction]] [[Catégorie:Naissance en août 1955]]