Utilisateur:Vache-crapaud/Brouillon/Eugénisme en Suisse

https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/017429/2006-03-27/ :

Réductionnisme biologique fondé sur le principe de la sélection naturelle, l'eugénisme - terme créé par l'Anglais Francis Galton en 1883 - désignait une science appliquée de l'hérédité visant à améliorer l'humanité. Il alliait des mesures tant positives, en faveur de la postérité des individus doués, que négatives, contre la propagation des inaptes (lois sur la stérilisation ou sur l'interdiction de mariage des malades mentaux). L'eugénisme se développa d'abord en Angleterre et aux Etats-Unis dans le sillage du darwinisme social, auquel il s'opposait néanmoins par son interventionnisme. Le mouvement évolua ensuite en fonction des contextes sociopolitiques des pays où il était introduit.

Au début du XXe siècle, la Suisse comptait des adeptes de l'eugénisme, comme les psychiatres Auguste Forel et Eugen Bleuler, mais ce n'est qu'à partir des années 1920, parallèlement à l'essor de l'hygiène mentale, qu'il pénétra largement les milieux scientifiques suisses. Des médecins, des biologistes, des anthropologues, des psychologues se joignirent aux psychiatres pour prôner l'instauration de mesures eugénistes. Peu d'entre eux s'engagèrent au niveau international, hormis Ernst Rüdin qui dirigea à Munich un département de psychiatrie génétique dès 1928. Se fondant sur la peur de la dégénérescence, l'eugénisme fut populaire dès les années 1920 aussi bien à droite, par ses aspects élitistes, qu'à gauche, par son appui au contrôle des naissances et à l'antialcoolisme (Alcoolisme). Des mesures comme la loi vaudoise de 1928 sur la stérilisation des handicapés et malades mentaux en étaient inspirées. Toutefois l'opposition de l'Eglise catholique et de la droite libérale, la mise en doute de sa valeur scientifique et les outrances de l'eugénisme nazi le discréditèrent. A la faveur des récents progrès des biotechnologies (Biotechnique), le problème de l'eugénisme a ressurgi dans le public. Les perfectionnements du diagnostic prénatal posent la question de possibles dérives d'un eugénisme privé vers un eugénisme étatique.


(en) Hansjakob Müller, Annals of the History and Philosophy of Biology, vol. 23, Deutsche Gesellschaft für Geschichte und Theorie der Biologie, , 111 p., « Eugenik in der Schweiz, gestern und heute » [1] [2] [3] Joschka Meier, « Eugenik, Rassentheorie und völkische Ideologie. Zwei Beiträge zur Rolle der schweizerischen Forschung. Teil I: Schweizer Schädelsammler. Eugenische Ansätze und Rassentheorien in der Archäologie und Anthropologie der Schweiz im 19. und 20. Jahrhundert. Teil II: Braune Erde, braunes Denken? Die Schweizerische Gesellschaft für Urgeschichte, Hans Reinerth und die Rezeption von völkischer Ideologie », (consulté le ) [4] [5] [6] [7] [8] [9] [10]

  1. Gisela Hauss, Béatrice Ziegler et Karin Cagnazzo, Eingriffe ins Leben: Fürsorge und Eugenik in zwei Schweizer Städten (1920-1950), Chronos, (ISBN 978-3-0340-1135-8, lire en ligne)
  2. (de) Pascal Germann, Laboratorien der Vererbung: Rassenforschung und Humangenetik in der Schweiz, 1900-1970, Wallstein Verlag, (ISBN 978-3-8353-4042-8, lire en ligne)
  3. (en) Joel M Walder, Daniel Gregorowius, Ruth Baumann-Hlzle et Jacqueline Binswanger, « Die Frage nach einem «eugenischen Impuls» gegenüber psychisch kranken Frauen mit Kinderwunsch in der Schweiz », Swiss Archives of Neurology, Psychiatry and Psychotherapy,‎ (ISSN 2297-7007, DOI 10.4414/sanp.2021.03186, lire en ligne, consulté le )
  4. Eugenik und Sexualität: die Regulierung reproduktiven Verhaltens in der Schweiz 1900 - 1960, Chronos, (ISBN 978-3-0340-1131-0)
  5. Véronique Mottier, « Eugenics, politics and the state: social democracy and the Swiss ‘gardening state’ », Studies in History and Philosophy of Science Part C: Studies in History and Philosophy of Biological and Biomedical Sciences, vol. 39, no 2,‎ , p. 263–269 (ISSN 1369-8486, DOI 10.1016/j.shpsc.2008.03.010, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) G. Hauss et B. Ziegler, « City Welfare in the Sway of Eugenics: A Swiss Case Study », British Journal of Social Work, vol. 38, no 4,‎ , p. 751–770 (ISSN 0045-3102 et 1468-263X, DOI 10.1093/bjsw/bcn019, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Véronique Mottier, « From Welfare to Social Exclusion: Eugenic Social Policies and the Swiss National Order », dans Discourse Theory in European Politics, Palgrave Macmillan UK, , 255–274 p. (ISBN 978-1-4039-1719-5, DOI 10.1057/9780230523364_11, lire en ligne)
  8. Jacques Gasser, Geneviève Heller et Gilles Jeanmonod, « Dégénérescence de l’eugénisme ? Autour de la stérilisation non volontaire en Suisse romande durant le 20e siècle », Psychiatrie et violence, vol. 2,‎ (ISSN 1702-501X, DOI 10.7202/1074757ar, lire en ligne, consulté le )
  9. Geneviève Heller, Gilles Jeanmonod et Jacques Gasser, Rejetées, rebelles, mal adaptées: débats sur l'eugénisme : pratiques de la stérilisation non volontaire en Suisse romande au XXe siècle, Georg, coll. « Bibliothèque d'histoire de la médecine et de la santé », (ISBN 978-2-8257-0807-1)
  10. (en) N. Gerodetti, « From Science to Social Technology: Eugenics and Politics in Twentieth-Century Switzerland », Social Politics: International Studies in Gender, State & Society, vol. 13, no 1,‎ , p. 59–88 (ISSN 1072-4745 et 1468-2893, DOI 10.1093/sp/jxj001, lire en ligne, consulté le )