Utilisateur:Tayou974/Module projectif

En mathématiques, et plus particulièrement en algèbre commutative, les modules projectifs sont des généralisations des modules libres. La notion apparaît pour la première fois en 1956 dans le livre Homological algebra de Cartan et Eilenberg.

Dans la suite, A désigne un anneau commutatif unitaire.

Caractérisation des modules projectifs modifier

Soit P un A-module.

Les conditions suivantes sont équivalentes :

  • Pour tout morphisme surjectif   et tout morphisme  , il existe (au moins) un morphisme   tel que   :
 


  • Le module P est un facteur direct d'un module libre, c'est-à-dire qu'il existe un module N tel que P\oplusN soit libre;
  • Pour toute suite exacte de A-modules  , la suite   est aussi exacte;
  • Le foncteur (covariant)   est exact à droite;

Définition — Un module est dit projectif s'il vérifie l'une de ces propriétés (et il les vérifie alors toutes).


Liens avec la liberté et la platitude modifier

Généralités modifier

  • Un module libre est projectif;
  • Un module projectif est plat.

Les réciproques sont fausses en général :

  • (module projectif non-libre) Le  -module   est projectif mais pas libre.
  • (module plat non-projectif) Le groupe abélien   est un  -module plat qui n'est pas projectif.

Réciproques partielles modifier

Exemples modifier

Le groupe de Picard d'un anneau modifier

Soit L un A-module. On dit que L est fibré en droites s'il est projectif et localement libre de rang 1.

L'ensemble des classes d'équivalences de fibrés en droites forme un groupe pour le produit tensoriel. On l'appelle groupe de Picard de A et on le note Pic(A).

  • Si   est un anneau principal ou un anneau local alors  .
  • Si A est un anneau de Dedekind tel que Pic(A)=0 alors A est principal.
  • Soit   l'anneau des entiers d'un corps de nombre  . Alors un résultat fondamental de la théorie algébrique des nombres est que   est un groupe fini.


En topologie modifier

Soit   un espace topologique compact. On note   l'anneau des fonctions continues sur  .
Le théorème de Swan fait le lien entre les fibrés vectoriels sur   et les  -modules projectifs de type fini.

Définition — Soit   est un fibré vectoriel sur  .
Une section   de   est une application continue   telle que  .
On pose   l'ensemble des sections de  .

Théorème (Swan) — Avec les notations précédentes :

  • Pour tout fibré vectoriel  , le  -module   est projectif de type fini;
  • Si   est un  -module de type fini, alors il existe un fibré vectoriel   tel que  .


Résolution projective modifier

Motivation modifier

Dualité modifier

Soit  . Le  -module   a pour dual   et donc pour bidual  .

En particulier,  . Ainsi, contrairement à ce qu'il se passe pour les espaces vectoriels de dimension finie, les modules de type fini ne sont pas isomorphes à leur biduaux.

Le coeur du problème, ici, est que le foncteur (contravariant) de dualité   n'est pas exact (à gauche) et on "perd" ainsi de l'information à chaque itération. On aimerait trouver un moyen de surmonter cette difficulté.

Intersection modifier

Définition modifier

Applications modifier