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Sinuessa (grec moderne : Σινούεσσα or Σινόεσσα) était une ville du Latium, au sens le plus large du terme. Elle était située au bord de la mer Tyrrhénienne, à 10 kilomètres au nord de l'embouchure du Volturno (l'antique Vulturnus). La ville était sur le trajet de la via Appia ; c'est à Sinuessa que la route quittait le bord de mer[1]. Les ruines de cette ville sont situées sur le territoire de l'actuelle Mondragone, en Campanie.

Histoire modifier

On n'a retrouvé aucune trace de l'existence d'une cité italique à l'emplacement de Sinuessa ; le lieu n'était donc sans doute pas occupé avant la fondation de la colonie romaine. Certains auteurs[2] mentionnement une tradition obscure selon laquelle il y aurait eu une cité grecque appelée Sinope à cet endroit, mais on ne peut guère attacher de valeur à cette affirmation. En tout cas, si cette cité a existé, elle a disparu sans laisser de trace, et le site appartenait au territoire de la cité ausonienne de Vescia quand les Romains décidèrent de fonder simultanément les deux colonies de Minturne et de Sinuessa[3].

D'après Strabon[4], le nom de Sinuessa vient de sa situation au bord du golfe (latin sinus) que l'on appelle aujourd'hui le golfe de Gaète. La fondation de ces colonies avait principalement pour but de rendre plus sûre l'étendue de terre voisine, qui avait déjà, à plusieurs reprises, été victime des incursions samnites. C'est précisément pour cette raison que peu de plébéiens souhaitèrent y partir, et que la fondation de la colonie fut difficile. Cette fondation eut tout de même lieu en -296[5].

Sinuessa est, semble-t-il, rapidement devenu un lieu important, mais son territoire fut pillé par Hannibal en -217 ; la cavalerie carthaginoise alla jusqu'aux portes de la ville[6]. En conséquence, la ville, alliée pour l'occasion avec Minturne et d'autres coloniae maritimae, tenta d'être exemptée de fournir des soldats à l'armée romaines, mais cette demande fut rejetée, comme des ennemis étaient toujours présents sur le territoire italien. Plus tard, en -191, ils tentèrent une démarche similaire, cette fois pour la flotte, et ce fut de nouveau un échec[7]. La place de Sinuessa sur la Voie appienne contribua très certainement beaucoup à sa prospérité. C'est pour cette même raison qu'elle est fréquemment mentionnée, notamment dans les textes de la fin de la République. On la retrouve plusieurs fois dans la correspondance de Cicéron ; on apprend par exemple que César s'y est arrêté, au cours de son trajet entre Brindes et Rome, en -49[8]. Horace en parle également dans la satire où il relate son voyage à Brindes[9].

La fertilité de son territoire, surtout dans la zone du mont Massicus, réputé pour son vin, a largement contribué à la prospérité de Sinuessa ; on entend peu parler de la ville sous l'Empire. Elle reçut un corps de colons militaires, apparemment à l'époque du triumvirat[10], mais ne gagna pas le rang de colonia, et est simplement appelée oppidum par Pline le jeune, soit une ville municipale ordinaire[11].

Sinuessa était aux confins du Latium, au sens qu'avait ce terme à l'époque de Strabon et Pline, ou faisait partie du Latium adjectum, pour reprendre l'expression d'auteurs plus tardifs. Son territoire s'étendait jusqu'au Savo, qui servait de frontière entre le Latium et la Campanie[12]. Un peu plus tôt, cependant, Polybe la considérait comme une ville de Campanie, de même que Ptolémée ; pour lui, c'est le Liris qui constitue la frontière sud du Latium[13], mais les critères de Strabon et Pline sont probablement les plus corrects. Les Itinéraires mentionnent tous Sinuessa comme une ville existant encore le long de la voie Appienne, et la situent à 15 kilomètres de Minturne ; cette estimation est très en-deça de la vérité[14]. La date de sa destruction est inconnue.

Ruins modifier

The ruins of Sinuessa are still visible on the seacoast just below the hill of Mondragone, which forms the last underfall or extremity of the long ridge of Monte Massico. The most important are those of an aqueduct, and of an edifice which appears to have been a triumphal arch; but the whole plain is covered with fragments of ancient buildings. (Cluver. Ital. p. 1080; Romanelli, vol. iii. p. 486.)

Baths modifier

At a short distance from Sinuessa were the baths or thermal springs called Aquae Sinuessanae which appear to have enjoyed a great reputation among the Romans. Pliny tells us they were esteemed a remedy for barrenness in women and for insanity in men. They are already mentioned by Livy as early as the Second Punic War; and though their fame was eclipsed at a later period by those of Baiae and other fashionable watering-places, they still continued in use under the Empire, and were resorted to among others by the emperor Claudius. (Liv. xxii. 13; Tac. Ann. xii. 66; Plin. xxxi. 2. s. 4.) It was there, also, that the infamous Tigellinus was compelled to put an end to his own life. (Tac. Hist. i. 72; Plut. Oth. 2.) The mild and warm climate of Sinuessa is extolled by some writers as contributing to the effect of the waters (Tac. Ann. xii. 66); hence it is called Sinuessa tepens by Silius Italicus, and mollis Sinuessa by Martial. (Sil. Ital. viii. 528; Mart. vi. 42.) The site of the waters is still called I Bagni, and the remains of Roman buildings still exist there.

Notes modifier

  1. Strabon V. p. 233.
  2. Tite-Live 10, 21 ; Pline l'Ancien 3, 5, 59.
  3. Tite-Live 10, 21.
  4. Strabon v. p. 234.
  5. Tite-Live 10, 21 ; Velleius Paterculus 1, 14.)
  6. Tite-Live 22, 13, 14.
  7. Tite-Live 7, 38 et 36, 3.
  8. Cicéron ad Att. 9, 1, 5, 16 ; 14, 8 ; ad Fam. 12, 20.
  9. Sat. i. 5. 40.
  10. (Lib. Col. p. 237)
  11. Plin. iii. 5. s. 9
  12. Strab. v. pp. 219, 231, 233; Plin. iii. 5. s. 9; Mel. ii. 4. § 9
  13. Pol. iii. 91; Ptol. iii. 1. § 6
  14. Itin. Ant. p. 108; Itin. Hier. p. 611; Tab. Peut.