Utilisateur:Saskia 21/Brouillon

Laurent Marquart est né à Genève le 12 juillet 1937 et travaille en tant que designer graphique à Montréal, Canada depuis 1965. Il rejoint gsmprjct° en 1965 aux côtés de Jacques Guillon et Morley Smith, puis en devient le président de 1988 à 2002.

Biographie modifier

Laurent Marquart a effectué ses études à l’école des Arts Décoratifs de Genève. Il part ensuite travailler pendant deux ans à Milan où il est engagé en tant qu'affichiste, et deux ans à Londres en tant qu'illustrateur dans un studio de publicité. Il revient en Suisse pour participer à l'Expo 64 à Lausanne. C'est durant cette exposition qu'il découvre la troisième dimension, une révélation dont il va faire une passion et qui sera par la suite son principal atout dans le métier. [1] Cette exposition a été un déclic pour lui, car, travaillant avec d’autres designer pour l'Expo 64, il constata l’efficacité de créateurs travaillant tous ensemble. Ils ont utilisé alors des concepts qui étaient à l'avant-garde pour l'époque et les technologies les plus avancées. La création était "folle", tout était permis et envisageable, c'était des "explosions de partout"[2]. Cette première approche de la troisième dimension l’enthousiasma. Auparavant, il ne s'était occupé que de projets en 2D : penser en relief était donc un nouveau défi pour lui.

Laurent Marquart a toujours travaillé sur des projets d’avant-garde. Il a certes étudié le graphisme, mais n'a quasiment jamais fait de "graphisme" en tant que tel. Pour de nombreux projets, il n'avait au départ aucune expérience. Cela lui permit de ne jamais tomber dans la routine, et le conduisit à expérimenter sans cesse.

En 1965, après une année d'intérimaire en Haïti, il est engagé par GSM Design (ancien nom de gsmprjct°[3]) et part à Montréal pour un contrat de deux ans afin de préparer l'Exposition universelle de 1967. C'est grâce à l'Expo 67 que la muséographie et la muséologie québécoise provoquent un changement dans la vision que nous pouvions en avoir et avoir une influence dans le monde entier. [4]. C'est grâce à l'Expo 67 que la muséographie et la muséologie québécoises ont provoqué un changement dans la vision que l’on en avait jusqu’alors, et cette influence eut un impact dans le monde entier. En 1967, le domaine du design connu une période de pénurie d'offres : l'Expo étant terminée, le travail se fit plus rare. Laurent Marquart reçut alors la proposition d'être engagé en tant qu'administrateur chez gsmprjct°, un domaine totalement nouveau pour lui.

Il en devint l’associé en 1967, puis dirigea l'entreprise de 1988 à 2002. Durant cette période, il réalisa de nombreux projets (voir projets). De 2003 jusqu'à nos jours, il est nommé scénographe conseil au sein de gsmprjct°. [5]

Chez gsmprjct° l’équipe est pluridisciplinaire, ce qui permet à ses membres d'avoir accès à des projets variés. Au début, le bureau se divisait en quatre modules différents: design de production, design d'intérieur, design d'exposition et design graphique. Cette division ne put se maintenir, en raison des demandes spécifiques du marché et de son évolution. Le design de production fut le premier module à se séparer, puis le bureau se concentra uniquement sur le design d'exposition. Aujourd'hui, gsmprjct° s'occupe du design d'exposition en créant lui-même ses propres expositions, de la création au financement.

En 2004, il est élu membre honoraire de la Société des designers graphiques du Québec.

Sa vision modifier

Laurent Marquart a changé la vision que nous pouvons avoir des musées et des expositions. Il a transformé ces espaces en des lieux accueillants qui donnent envie d'apprendre et de jouer avec le thème qui est abordé. Pour cela, il considère le visiteur comme un acteur potentiel, un maître du jeu.[6] C'est le visiteur qui va "créer" l'exposition, son exposition, en se promenant dans l'espace et en participant activement. Il a utilisé le modèle nord-américain afin de donner une seconde vie aux musées, en Europe ou au Canada.

Il ne se considère pas comme un muséographe, mais plutôt comme un scénographe, car cette appellation permet une vision plus globale et plus théâtralisée. Pour Laurent Marquart, le visiteur doit être immergé au cœur de l'exposition, pour que celle-ci lui donne des émotions. Et ancrer ainsi ces souvenirs dans sa mémoire.

Laurent Marquart n'est pas quelqu'un que l'on va chercher pour sa seule signature, mais au contraire pour sa capacité à s'intégrer au sein d'une équipe, d'un univers. C'est en mixant ses idées, et celles des équipes même étrangères au milieu du design, que le projet prend forme dans sa forme la plus globale. Ce n'est pas les petits détails qui l'intéressent, mais savoir si l'ensemble à un sens, si le message est bien perçu.

Pour lui un musée doit s'occuper de plusieurs aspects. Il aime reprendre une phrase de Michel Còté (directeur de musée de la civilisation) : « Un musée doit être merveilleux, il doit être un lieu où on doit apprendre et développer et enfin un musée doit faire réfléchir. » Le musée est lieu où l'imaginaire rencontre l'apprentissage et la réflexion. Le visiteur doit éprouver du plaisir à venir, à s'y promener et doit en ressortir grandit dans sa réflexion.

Histoire de la Muséographie au Québec modifier

Quand Laurent Marquart arrive au Canada en 1965, la muséographie et la scénographie ne sont pas très développés. Ce n'est qu'avec l'Expo 67, que le Canada commence à faire renaître ces disciplines qui sont de nos jours réputées dans le monde. En 1965, le Québec est en pleine révolution tranquille[7], tout est en train de changer. Sauf les musées qui n'attirent pas beaucoup de visiteurs. La place est donc libre pour les créateurs, qui veulent redonner envie aux gens d'aller dans les musées.

Au début des années soixante-dix, l'organisation para-gouvernementale "Parc-Canada" décide de créer des Centres d'interprétation dans tous le pays. Ces centres ont pour but de faire découvrir ou redécouvrir l'histoire du pays, mais aussi la faune et la flore, ou encore les métiers. Il n'y a pas de collection à présenter à proprement parler, donc pas de structures comme dans des musées habituels. En revanche, des scientifiques, des communicateurs, des designers, des animateurs et d'autres corps de métier, se réunissent pour créer une nouvelle manière de communiquer auprès du public.

Par la suite, la ville de Québec créa un Musée de la civilisation et celle de Montréal, un Musée d'archéologie et d'histoire. Ces deux musées sont devenus des références dans le milieu muséographique en Europe, aux États-Unis et en Asie.

Travaux modifier

Laurent Marquart travaille sur de nombreux projets au retentissement international et dans des domaines très variés, allant de l'illustration à la gestion d'équipe en passant par la création d'exposition. En 1964, il participe à l'Exposition nationale suisse de 1964 à Lausanne, puis à l'Exposition universelle de 1967 à Montréal et l'Exposition spécialisée de 1986 à Vancouver.

Il travaille pour plusieurs entreprises au Canada tel que le Gouvernement du Québec, Montréal Trust, Bombardier, Musée de la Civilisation à Québec, Pointe-à-Callière, musée d'archéologie et d'histoire de Montréal et Air Canada. Laurent Marquart développe le marché en Europe à partir de 1995. Notamment pour le Musée Olympique à Lausanne en 2000, Musée EDF Electropolis à Mulhouse en 2001 et 2003, le Musée de la communication à Berne en 2003 et le Musée historique de Strasbourg en 2008.

Pour de nombreux projets, Laurent Marquart n'est pas le designer en charge du projet, mais il en est l’associé responsable. Il a donc une implication moindre, mais il suit les projets avec intérêt et leurs évolutions. Suivant les projets, il est connu comme l'administrateur, le designer, le responsable, etc.

Expo 67 modifier

 
Pavillon thématique L'homme et la vie, Expo 67

Laurent Marquart ne s’est pas largement impliqué dans ce projet, mais il fut toutefois important pour lui et le développement de la scénographie. L'Expo 67 avait pour thème "La Terre des Hommes", pour reprendre le roman de Saint-Exupéry, afin de mettre en relation les humains et notre environnement et quelques connexions existent entre eux. Gsmprjct° a travaillé sur le pavillon thématique "L'homme et la vie", pour comprendre les relations internes du corps humain et animal. Dans cette exposition, l'équipe de gsmprjct° propose une plongée au cœur du cerveau humain et de la pensée. L'objectif étant de montrer comment le cerveau dirigea les autres organes du corps, tout le jeu résidait dans l'aspect visuel, "on ne vous disait rien; on vous montrait tout." [8]

Dans une structure pyramidale, on retrouvait une cellule géante qui occupait les trois étages. Cette cellule est le centre de tout, tout commence par elle. Le spectateur gravite tout autour en parcourant les différents étages pour mieux comprendre le corps humain, son système nerveux, les manières de communiquer entre les organes, tout ça grâce à des ensembles de câbles, de jeux de lumières et d'ampoules, pour nous faire pénétrer dans une cellule, le cœur de la vie. [9]

À l'aide de photographies, de films, d'expériences interactives et autres, les enfants comme les adultes peuvent apprendre comment fonctionnes les connexions et les communications entre divers animaux ou dans le corps humain lui-même.

Site historique Louis Saint-Laurent modifier

 
Salle multimédia du Site historique national Louis St-Laurent

En 1982, à Compton dans la province du Québec, gsmprjct° a travaillé sur la reconstruction du site historique Louis Saint-Laurent, afin de familiariser le public au milieu de l'ancien premier ministre canadien, Louis Saint-Laurent.

Ils ont reconstitué le magasin de la famille du premier ministre, afin de montrer dans quelles conditions les gens à cette époque vivaient. Ils ont également restauré une maison en la transformant en un "musée vivant" dans un esprit contemporain, et créé un spectacle théâtral multimédia, le premier dans le genre. Le spectacle multimédia, situé dans l'entrepôt, comprend des diapositives, du son et de la lumière. La vie du premier ministre prend vie sous les yeux du spectateur grâce aux photographies des personnalités de l'époque, des slogans, ainsi que des documents importants de sa carrière. Tout est fait pour que les visiteurs aient l'impression de vivre à la même époque que Louis Saint-Laurent. Ils sont assis au centre de la pièce sur des sièges amovibles, l'histoire de Louis Saint-Laurent étant représentée sur de grands écrans vers lesquels les spectateurs doivent se tourner pour pouvoir suivre les grandes étapes de sa vie.

Dans le magasin, on trouve des extraits de conversations et des objets de la vie quotidienne de l'époque, afin de bien ressentir au spectateur l'ambiance des années 1900. La maison, quant à elle, abrite les photographies familiales et nous montre comment vivait la famille grâce à des panneaux explicatifs et des vitrines contenant les objets personnels.

Expo 86 modifier

À Vancouver, Laurent Marquart a participé à deux spectacles théâtraux multimédia, où "les visiteurs sont plongés dans un environnement scénique et multimédia qui les englobe complètement, sans une ligne de texte."[10] L'Expo 86, et plus spécifiquement le pavillon du Canada, a joué autour de quatre thèmes: le fond de l'océan, l’atmosphère, l'espace et l’Arctique. Laurent Marquart et gsmprjct° se sont intéressés à deux de ces thèmes, l’Arctique et une réunion entre l'océan et l'espace. Pour cela, trois équipes ont travaillé sur ces projets faisant appel aux technologies les plus avancées.

Dans la première exposition, "Nouveaux horizons", le visiteur était emmené dans un voyage qui partait du fond de la mer pour se retrouver dans l'espace en moins de 8 minutes. C'était un défi technologique de gérer autant de monde qui transitait dans ce voyage (400 visiteurs toutes les 11 minutes [11] ). Toute la structure était faite pour que le spectateur soit en immersion avec la projection: des sièges pivotant à 360°, des écrans individuels, des images virtuelles et des jeux de lumières et de sons. On retrouvait des informations complémentaire sur les écrans et on pouvait même voire de près deux scaphandres et une reproduction du Canadarm.

Lors de la deuxième exposition, "Vu du pôle", le visiteur pouvait mieux comprendre les enjeux et les difficultés que nous pouvons rencontrer dans le Grand nord canadien, tant du point de vue de la communication que des transports. L'un des problèmes rencontrés par l'équipe était qu'il fallait que le spectacle puisse fonctionner dès que le visiteur pénétrait dans la salle, tout en accueillant beaucoup de passages. Pour cela, on trouvait d'un côté de la salle, une maquette géante du Grand nord qui présentait les différents problèmes rencontrés au niveau de la communication. Chaque situation était représenté par un jeu de lasers situé au dessus. De l'autre côté, des films illustraient ces problèmes situés dans des paraboles grâce à un jeu de projection et de miroirs. [12]

Musée de la Civilisation modifier

"Mémoires" fut la première exposition permanente au Musée de la civilisation du Québec en 1988, prévue au départ pour une durée de huit ans. Or, elle est restée ouverte pendant une quinzaine d'années, suscitant l’enthousiasme du public. [13]À cette époque, les musées n'étaient pas d'accord sur la manière de présenter les oeuvres. Il y avait ceux qui voulaient un musée dit "traditionnel", et ceux qui étaient pour un musée "design". Laurent Marquart proposa une troisième voie, un musée théâtralisé avec un traitement de l'espace.

En se basant sur le principe que la mémoire est sinueuse et non en ligne droite, l'exposition permet au visiteur de se perdre dans les replis des œuvres présentées. Chaque objet n'est pas là pour illustrer un propos, mais "l'objet est le propos" [14], chaque objet est là pour nous rappeler quelque chose, ce qui nous amène à un autre souvenir et ainsi de suite. L'exposition est divisée en cinq thèmes: la nostalgie, l’adaptation, le refoulement, le pouvoir, la liberté. Chaque visiteur peut voir les objet selon sa propre perception et peut même, à la fin de l'exposition, faire un bilan par rapport à l'expérience qu'il vient de vivre.

"Elle a ouvert la voie à l'intégration des vitrines, de l'audiovisuel, du graphisme et des effets spéciaux dans un décors architectural symbolique à grande échelle"[15], souligne Laurent Marquart.

Musée de la Pointe-à-Calière modifier

 
Spectacle multimédia "Si Montréal m'était conté" à la Pointe-à-Callière

Au Musée de la Pointe-à-Calière, en 1992, gsmprjct° crée un spectacle multimédia afin de raconter l'histoire de la ville de Montréal à l'endroit même de sa création. Le spectacle est ensuite réactualisé en 2000, puis à nouveau en 2010. Laurent Marquart a mis ici en scène l'histoire de Montréal de manière interactive. Diverses animations nous emmènent dans le passé de la ville et nous racontent l'évolution qu'elle a connue.

Au début du projet, gsmprjct° a été appelé pour faire un bilan de pré-faisabilité afin de présenté les vestiges de Montréal. L'actuel bâtiment n'existait pas encore. Laurent Marquart proposa de construire, à cet emplacement, un bâtiment en sous-sol pour montrer un spectacle sur l'histoire de la ville. En creusant, ils ont découvert des vestiges encore plus anciens, prouvant que le site initial de la ville se trouvait à cet endroit précis. Ces vestiges devaient être préservés et ils ont été intégrés au spectacle, en tant que décors.

Le spectacle nous fait remonter le temps : 360 ans défilent en 17 minutes, de l'ère glaciale jusqu'à nos jours. Le spectateur est plongé dans l'histoire grâce à un écran panoramique où sont projetées notamment des vues des vestiges de l'église. Dans laquelle fut célébrée une messe le 17 mai 1642, pour marquer la fondation de la ville de Montréal.

The Mysterious Bog People modifier

Cette exposition, en 2002, a été importante pour Laurent Marquart. C'était la première fois que quatre musées travaillaient ensemble pour créer une même exposition, contrairement à l’habitude qui voit une exposition adaptée pour les autres musées. Cette exposition itinérante c'est déplacée au Drents Museum à Assen au Pays-Bas, au Niedersächsisches Landesmuseum à Hanover, en Allemagne, au Musée de la Civilisation à Québec au Canada et au Glenbow Museum à Calgary en Alberta au Canada.

La méthode de présentation retenue a été la manière canadienne. Il a donc fallu "vulgariser" le contenu, ce qui est contraire aux habitudes européennes. Cela a été un défi de trouver des accords entre quatre musées et quatre villes différentes. Des brainstormings ont été organisés dans toutes les villes, afin de tomber d'accord sur la partie à mettre en avant et savoir comment répartir l'information tout au long du parcours.

L'exposition raconte l'histoire des Bog people, ou peuple des tourbières, qui ont vécu entre la Hollande et l'Allemagne, de l'âge de pierre jusqu'au seizième siècle. Ce peuple vivait à proximité des tourbières, et, a priori, jetaient dans ces tourbières leurs objets les plus précieux ainsi que des corps en offrande à des Dieux. Ce peuple n'a laissé aucun écrit. On ne peut donc qu'émettre des suppositions sur leurs motivations, mais les anthropologues privilégient cette version.

L'exposition devait donc retracer cette histoire, mettre en avant les objets et les corps retrouvés et permettre au public de mieux connaître ce peuple. Comme le budget alloué n'était pas suffisant pour faire l’exposition idéale que souhaitait Laurent Marquart, les efforts se sont concentrés sur une partie plus importante, la présentation des objets. Le reste de l'exposition étant plus "graphique", à l'aide de panneaux explicatifs et de textes décrivant leurs vies et les théories existant à leur sujet. Les objets étaient présentés de façon que le visiteur cherche une explication et veuille en apprendre davantage, et non pas qu'il passe rapidement devant un silex sans comprendre la richesse de son message.

Musée de la communication modifier

Le Musée de la Communication à Berne à subit des changements en 2003 avec l'exposition permanente "L'aventure de la communication". Le studio gsmprjct° et plus particulièrement Laurent Marquart se sont occupé de rendre cette exposition ludique et inhabituelle.

Le principe est de faire découvrir au public, grands et petits, tous les moyens de communication que l'Homme a utilisé de tout temps. Pour cela, le visiteur peut manipuler certains appareils afin de comprendre leur fonctionnement, mais il peut aussi rencontrer virtuellement des personnages historiques qui vont conter une partie de cette histoire de la communication en apportant leurs témoignages. Il peut également partir à la découverte en fouillant dans des tiroirs [16], des albums ou grâce aux stations de jeux. L'exposition met l'accent sur l'expérimentation et centre son attention sur l'humain et pas seulement sur les aspects technologiques. Elle nous rappelle aussi qu’innombrables sont encore les personnes exclues de ces moyens de communication et marginalisées par le progrès technologique.

L'exposition est constituée de plusieurs parties, pour monter l'ampleur de l'évolution de la communication. Au début de la visite, dans la partie intitulée "Face à face", le visiteur est plongé dans un tunnel d'où sortent des voix et des silhouettes humaines pour symboliser la communication humaine de manière auditive. [17] Cette partie montre les différences culturelles qu'il peut exister entre des femmes de générations différents, ou reconstitue un dialogue virtuel entre cinq personnes pour expliquer la fameuse "barrière des röstis" ou Röstigraben. C'est une manière inhabituelle de présenter l'information et c'est ce qui fait la force de ce musée et du travail de Laurent Marquart.

Une deuxième partie de l'exposition intitulée "communication à distance", met le visiteur dans une situation embarrassante où il doit communiquer avec d'autres visiteurs sans mots ni signes et nous montre les problèmes qu'une personne peut rencontrer si elle ne parle pas la même langue. Cette partie permet aussi de présenter la plus grande partie des objets que possède le musée et met à la disposition du public des archives filmiques qui n'ont jamais été présentées grâce à la participation de la SRG/SSR idée suisse. L'innovation est que le public n'est pas un simple visiteur, mais qu’il devient acteur et participant.

La collaboration entre l'équipe du musée et l'équipe de Laurent Marquart a permis de mettre en avant certaines idées, comme le fait que le visiteur puisse apprendre tout en s'amusant, qu'il voyage à travers divers mondes qui sont planifiés dans les moindres détails, ou qu'il puisse interagir directement avec les objets, des personnages virtuels, ou dans des jeux. C'est la notion même du musée que Laurent Marquart a voulu transformer, afin de ne pas en faire un endroit ennuyeux et triste, mais au contraire donner envie aux enfants et aux adultes d'apprendre et de passer un bon moment, ludique et enrichissant.

Musée historique de Strasbourg modifier

 
Maquette de la ville de Strasbourg.

A Strasbourg en 2007, Laurent Marquart et gsmprjct° proposa une intrusion dans l'histoire de la ville de Strasbourg grâce à une exposition très théâtrale. L'exposition voulait plonger le visiteur au cœur même de la ville, grâce à un labyrinthe qui reproduisait les rues asymétriques dans les temps médiévaux. Des vitrines étaient insérées tout au long du parcours, afin qu'une relation d'intimité se crée entre le spectateur et les objets exposés. Le clou du spectacle était une maquette gigantesque de la ville, qui s'anime à l'aide de projecteurs, permettant au public de suivre l'histoire et l'évolution de la cité.

Afin de ne pas couper le visiteur de cet univers mystérieux, Laurent Marquart à choisit d'utiliser des audio-guides "conviviaux" qui se déclenchent automatiquement suivant l'emplacement du visiteur. [18] Il est donc allez chercher un autre système déjà présent au Biodôme de Montréal, qui permet de maintenir cette connexion. Le visiteur peut se balader dans l'exposition à sa guise et c'est l'audio-guide qui le suit et lui donne les informations nécessaires. Un discours entre un historien et un guide permet au visiteur d'en apprendre plus sur l'exposition, sans le noyer sous des informations superflues. Les interventions durent en moyenne 30 à 40 secondes, et si le visiteur désire une intervention plus ludique il peut y accéder en appuyant sur une touche. Un logiciel intégré enregistre quelles parties ont remporté le plus d’intérêt de la part des spectateurs afin de pouvoir ajuster les textes.[19]

L'exposition est constituée également de projections, de présentations auditives, d’animations interactives en trois dimensions et des bornes interactives pour que le spectateur puissent réagir directement avec les objets de la collection.

Laurent Marquart a voulu respecter différents principes en élaborant son exposition[20], comme le fait qu’une vitrine ne parle que d'un sujet, tous les objets contenus représentant un même aspect, parlent d'une seule thématique. Il a aussi imposé que les textes soient bien hiérarchisés, autant d'un point de vue textuel que auditifs avec les audio-guides. Un grand titre et un bref texte expliquent le thème en question, suit un texte plus long et plus détaillé pour ceux qui le souhaitent, ainsi que des cartes qui peuvent renvoyer le visiteur vers d'autres musées de la région pour approfondir le sujet.

Laurent Marquart a soigné le moindre détail pour que le visiteur ne s'ennuie pas tout au long de la visite. La lumière, le positionnement des objets, le nombre d’œuvres exposées, et même les couleurs utilisées, sont sélectionnés avec soin pour faciliter l'apprentissage de l'histoire de la ville de Strasbourg.[21]


Bibliographie modifier

- "Mémoire de Mémoires". Étude de l'exposition inaugurale du Musée de la Civilisation, Yves Bergeron, 2009, Les Presses de l'Université Laval

- "Le Graphisme de 1890 à nos jours", Richard Hollis, Editions Thames & Hudson, Paris, 2002.

Liens externes modifier

Notes et Références modifier

  1. Discours de Laurent Marquart, Musée de la communication à Berne, page 2, paragraphe "De l'Expo 64 de Lausanne à l'Expo 67 de Montréal, itinéraire de Laurent Marquart associé chargé de projet du plan directeur" [1]
  2. Interview de Laurent Marquart
  3. Article sur gsmprjct° [2]
  4. Discours de Laurent Marquart, Musée de la communication à Berne, page 2, paragraphe "De l'Expo 64 de Lausanne à l'Expo 67 de Montréal, itinéraire de Laurent Marquart associé chargé de projet du plan directeur"[3]
  5. Portrait de Laurent Marquart [4]
  6. Discours de Laurent Marquart, Musée de la communication à Berne, page 3, paragraphe "La richesse potentielle et l'unicité des musées d'aujourd'hui"[5]
  7. Discours de Laurent Marquart, Musée de la communication à Berne, page 3, "Révolution tranquille et révolution créatrice"[6]
  8. Projet "L'homme et la vie" de gsmprjct° [www.gsmprjct.com/creation/homme-vie/4c24e70811dcba6ad70965149b3ce325]
  9. Projet "L'homme et la vie" de gsmprjct° [www.gsmprjct.com/creation/homme-vie/4c24e70811dcba6ad70965149b3ce325]
  10. Mémoire de Mémoires, page 69.
  11. Mémoire de Mémoires, page 69.
  12. Projet "Vu du pôle" de gsmprjct° [7]
  13. Projet "Mémoires" de gsmprjct° [8]
  14. Projet "Mémoires" de gsmprjct°, premier paragraphe, ligne 11. [9]
  15. Discours de Laurent Marquart, Musée de la communication à Berne, page 3, paragraphe "Mémoires, première exposition permanante du nouveau Musée de la civilisation du Québec, 1988"[10]
  16. Communiqué de presse sur les matériaux de l'exposition [11]
  17. Communiqué de presse pour l'ouverture de l'exposition "L'aventure de la communication", page 2, paragraphe "Langage du corps et différences culturelles" [12]
  18. Vidéo de Laurent Marquart a propos des audio-guides [13]
  19. Monique Fuchs, « Le réaménagement du musée d’histoire de Strasbourg », paragraphe 39, Revue d’Alsace [En ligne], 136 | 2010, mis en ligne le 01 octobre 2010, consulté le 01 novembre 2012. [14]
  20. Monique Fuchs, « Le réaménagement du musée d’histoire de Strasbourg », paragraphe 38, Revue d’Alsace [En ligne], 136 | 2010, mis en ligne le 01 octobre 2010, consulté le 01 novembre 2012. [15]
  21. Monique Fuchs, « Le réaménagement du musée d’histoire de Strasbourg », paragraphe 41, Revue d’Alsace [En ligne], 136 | 2010, mis en ligne le 01 octobre 2010, consulté le 01 novembre 2012. [16]