Utilisateur:Sa Sainteté 2ou3/Brouillon

L’univers des hackerspaces est majoritairement peuplé d’hommes blancs et les individus qui ne s’identifient pas à ce groupe comme les femmes, les personnes racisées ou encore les membres des communautés LGBTQ2+ y vivent parfois de la discrimination et même du harcèlement. (Richterich, 2022, p. 12) Une controverse impliquant des contributeurs du très connu hackerspaces.org, un site largement utilisé pour mettre en réseau les différents hacklabs à travers le monde, a d’ailleurs mis en lumière le sexisme qui subsiste au sein de la communauté. (Henry, 2014)

Josip Maric basé à l’École de management de Normandie s’est penché sur la question de la sous-représentation des femmes dans la culture maker et il a identifié trois raisons principales expliquant cette disparité (2018, p.156-157) :

·        Les stéréotypes de genre poussent les femmes à se désintéresser des domaines liés aux STEM.

·        Pour certaines femmes, faire sa place dans un milieu à majorité masculine peut être intimidant surtout compte tenu de la subculture et du jargon attachés au monde de la technologie.

·        Le manque de modèles féminins dans le mouvement maker est également en cause.

Pour remédier à cette situation, des hackerspaces féministes ont vu le jour dans plusieurs pays. (Maric, 2018, p. 163) Leur apparition est liée au fait que les « enjeux de domination genrée tardent à être pris en compte par le milieu ». (Goldenberg, 2014, p. 62) Ils ont donc pour but de changer le visage des hackerspaces et, plus largement, du mouvement maker en créant des lieux sûrs où les gens qui s’identifient comme femme ou comme personne non binaire peuvent se sentir à l’aise grâce à un ensemble de valeurs inclusives partagé par tous les membres. (Toupin, 2014) Même si les hacklabs féministes diffèrent les uns des autres, un principe fondamental les unit: toute personne, marginalisée ou non, devrait pouvoir accéder à des laboratoires de création sans faire l’objet de discrimination. (Alden Foster, 2017, p. 222) Plusieurs hackerspaces féministes s’identifient ainsi au féminisme intersectionnel (Richterich, 2022, p. 12) et les approches DIY, do-it-yourself, cohabitent avec celles du DIT, do-it-together. (Richterich, 2022, p. 14)

Les membres de hackerspaces féministes ont accès à une vaste gamme d’activités. Si tout ce qui tourne autour de l’informatique et de l’électronique est bien couvert, plusieurs de ces regroupements ratissent plus large car ils considèrent que la notion de hacking englobe également le fait de bricoler, de faire avec ses mains, le développement personnel et l’activisme. Hacker, c’est l’« opportunité de faire un travail introspectif afin de déterminer et nourrir ses objectifs de vie ». (« It is also an opportunity to look inward for means to build and maintain a sense of purpose » – Traduction libre. Alden Foster, 2017, p. 227) Ainsi, les hacklabs féministes offrent souvent des workshops en lien avec d’autres compétences créatives ou pratiques comme les arts visuels et textiles ou encore des techniques de conservation des aliments. (Alden Foster, 2017, p. 227) Des groupes de soutien existent également au sein de ces hackerspaces féministes afin d’aider les membres à mener à bien les projets qui les allument. Les failure clubs en sont un bon exemple. (Alden Foster, 2017, p. 227.)