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Famille Gaudin

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Les Gaudin sont une vieille famille de l'Avranchin. Au XIIème siècle, il est fait mention dans la Charte de l’abbaye du Mont Saint-Michel, conservée aux archives d’Avranches, d’un Ilger Gaudin, fils de Gaudin le Vicomte[1], qui à l’occasion de sa prise d’habit devant Bernard, abbé de 1131 à 1169, apporta à l’abbaye le bénéfice de la terre de Villaine (ou Villahenne) héritée de son père, terre située à Saint Front de Colliers près de Domfront[2]. Le texte de la Charte se lit : « Notum sit Ilgerium filium Gaudini vicecomitis concessisse terram quam antecessores sui contulerant scilicet de Follomuzhum et illam specialiter quam pater suus Gaudinus dederat quando venit ad monachatum terram videlicet de Villahenne hanc antem concessionem suam confirmavit jurjando super altare sancti Michaelis et super textum in presentia domni abbatis Bernardi testes Enard de Monteido ou Monteiterio. »[3]. Un Gaudin fut également cité en 1221 comme témoin d'une donation à l'église des Chéris (Manche). Le martyrologue du Mont Saint Michel fait par ailleurs mention d’un Julien Gaudin bienfaiteur de l’abbaye au début du XIVème siècle.

Les Gaudin, d'abord seigneurs du Plessis et de la Godefroy, ont été anoblis par le roi de France en 1427 pour leur participation à la défense de l'Avranchin contre les Anglais. Lors de la reprise de la Guerre de Cent Ans (1415), un dénommé Pierre Gaudin se vit dépossédé en 1420 par le roi d’Angleterre des biens qu’il détenait dans les vicomtés d’Avranches et de Mortain au profit de Richard d’O[4]. Les Gaudin sont confirmés dans leur noblesse en 1587 pour avoir accompagné le Duc d’Anjou, futur Henri III, en Pologne, lorsque celui-ci fut élu à la tête de ce royaume en 1573. D’où les trois aigles de Pologne sur leurs armoiries, venus remplacer les trois coquilles St Jacques initiales : « Robert Gaudin, sieur du Plessis, François et Barnabé Gaudin, ses neveux, de la paroisse de Godefroy en la Vicomté d'Avranches, eurent des Lettres de Noblesse données à Paris en Janvier 1587. La vérification s'en fit à la Cour des aides le 9 juillet 1588 et à la Chambre des comptes le 9 mars 1626 »[5].

La famille récupère la seigneurie de Villaine en 1705 par alliance avec Julienne Marguerite Tesson, dont la mère, née Ponthaud, était dame de Villaine. Au XVIIIème, les Gaudin sont également seigneurs du Bois-Ferrand, du Mesnil-Boeuf, de Saint Brice, de la Cousinière, de la Chapelle Saint-Jean et de Saint-Jean-du-Corail.

Généalogie

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  • Jehan Gaudin (né en 1335)

Nommé Vicomte d'Avranches par Charles VI en 1384 jusqu’en 1390[6].


  • Pierre Gaudin (né en 1370)

Sénéchal de la baronnie de Genêts (1402-1412), sénéchal de la seigneurie de Poilley (1414), dépossédé de ses biens en 1418 par les Anglais au profit de Richard d’O.


  • Jehan Gaudin (né en 1390)

Ecuyer, Lieutenant de la vicomté d'Avranches, anobli en 1427. Epouse Guillonne de Poilvillain, fille de Robert de Poilvillain (né vers 1370), seigneur du Menilterre et de la Hérissière, d'où:


  • Hervé Gaudin (né en 1410)

Ecuyer. Epouse Françoise Vivien (née vers 1400), fille de Pierre Vivien (1380-1456), seigneur de la Vivière, la Grimaudière, Commandant des archers d'Avranches sous Charles VI, d'où:


  • Pierre Gaudin (né en 1440)

Ecuyer. Epouse Marguerite Tesson (née en 1445), fille de Thomas Tesson (1420-1471), seigneur de la Guérinière en St Médard, anobli aux Francs Fiefs par Louis XI au Cellant, gendarme du Roi, d'où:


  • Jean-Baptiste Gaudin, seigneur du Plessis, de la Godefroy, de Digné et de la Haie-Hue (1470-1550)

Ecuyer, sénéchal de l'abbaye du Mont Saint-Michel à Genêts. Epouse Guillemine Guehenier (née en 1490), petite-fille d’Hervé Guehenier (1450- ?), sénéchal du Mont-Saint-Michel et de la baronnie de Genêts en 1496, avocat du roi, d'où:


  • Jehan Gaudin, seigneur de la Louverie, du Plessis et de la Godefroy (1520-1580)

En 1560, il racheta la seigneurie de la Godefroy. En 1561, « Jehan Gaudin, sieur de Godefroy, confirme tenir par foi et hommage de Pierre de Bouille, comte de Precinac et seigneur d’Apilly le fief et aînesse de la Louverie et vergé de la Gohassière, noblement tenu à gage, plein et usage par lui que par ses puînés qui sont noble homme Robert Gaudin, sieur du Plessis, etc. »

Frère de Robert Gaudin, sieur du Plessis, homme d’arme de la compagnie de Matignon, qui accompagna, avec ses neveux François et Barnabé, le Duc d’Anjou en Pologne, lorsque celui-ci fut élu roi de ce pays en 1573. Ils furent confirmés dans leur noblesse par Henri III en 1587 « pour les bons et fidèles services qu’ils ont dès longtemps fait à mes prédécesseurs Rois et à nous, tant en faits de guerre que plusieurs autres charges et commissions et aussi beau-frère le Duc de Joyeuse, pair et amiral de France ; même en ce que leur père des dits François et Barnabé auraient été employés au fait de nos guerres. »

Epouse Françoise Payen, d'où:


  • François Gaudin, seigneur du Plessis et de la Godefroy (né en 1545)

Ecuyer attaché à la personne du Duc de Joyeuse. Faisait encore en 1635 le service du Ban et de l’arrière Ban dans les armées du Roi sous les ordres du Duc d’Angoulême et du Duc de la Force. Accompagna, avec son oncle Robert et son frère Barnabé, le Duc d’Anjou, futur Henri III, en Pologne.

Epouse en 1592 Jacquette Jonchée(née en 1569), fille de Hamon Jonchée (1537-1589), seigneur des Portes, lieutenant général d'artillerie à Saint Malo, d'où:


  • Robert Gaudin, seigneur du Plessis, seigneur et patron de la Godefroy (1598-1669)

Ecuyer. Epouse Julienne Le Maignen (morte en 1675), petite-fille d’Ernier Le Maignen (né en 1550), seigneur du Plessis, gentilhomme ordinaire de la Chambre du roi, issu d’une vieille lignée avranchine remontant au XIIIème siècle, d'où:


  • Jean Gaudin, seigneur du Plessis, sgr et patron présentateur de la Godefroy (1625-1678)

Ecuyer. Epouse Anne Davy de la Championnière (morte en 1703)[7], d'où:


  • René Gaudin, seigneur du Plessis,de la Godefroy,du Mesnil-Boeufs et de Villaine (1670-1730)

Ecuyer. Epouse en 1705 Juliette Marguerite Tesson, qui apporte les seigneuries du Mesnil-Bœuf, de Saint-Brice et de Villaine qu'elle tenait de sa mère, Renée Ponthaud, d'où:


  • Léonor Charles Antoine Gaudin, seigneur et patron du Mesnil-Boeufs,du Plessis, de la Godefroy, de la Cousinière, de Villaine et de la Chapelle Saint-Jean, sgr et patron présentateur de Saint-Brice (1714-1786)

Chevalier. Epouse Marie Mélanie Le Coq de la Penzière, d'où:


  • Henri Olivier René Gaudin, seigneur de Villaine et du Mesnil-Boeufs (1749-1789)

Chevalier, officier de cavalerie. En 1789, il eut son nom inscrit sur les listes dressées au Mesnil-Bœufs lors de la convocation des Etats-Généraux en 1789

Son frère Léonor Charles Antoine fonda la branche cadette des Saint-Brice qui s’éteignit au XIXème siècle. Son fils, François Ferdinand Gaudin de Saint-Brice (1791-1868), fut sous-préfet d’Avranches de 1830 à 1848.

Epouse Anne Renée de Vauborel (1757-1783), d'où:


  • Auguste René Gabriel Gaudin, seigneur de Villaine (1778-1834)

En 1795, Auguste Gaudin de Villaine rejoignit l’armée royale et catholique de Basse-Normandie, commandée par le chevalier de Bruscart, successeur du comte de La Frotte. Il fut nommé capitaine aide de camp de M. de Roque-Lanel, chef de la division de Saint-Jean-des-Bois. Peu après son mariage en 1797, il fut capturé par les Bleus et enfermé avec sa femme dans le château de Vire, transformé en prison. Il fut sans doute libéré en 1801, où il retrouva le manoir du Bois-Ferrand en ruines après avoir été incendié par les troupes révolutionnaires. Il fut maire de Moulines et fut nommé conseiller général de la Manche en 1829. Légitimiste, il démissionna en 1830 à l’arrivée de Louis-Philippe au pouvoir.

Epouse Pauline Eugénie de Vauflery de Saint Cyr (1777-1848), d'où:


  • Adrien Gabriel Gaudin de Villaine (1800-1876)

Général de division de cavalerie. Il commanda une brigade de cavalerie à Solferino (1859), où il fut cité pour avoir couvert la garde du corps de Mac-Mahon contre l’entreprise du général autrichien Edelsheim. Il est élu conseiller général du canton de Mortain en 1864, mandat qu’il assurera jusqu'en 1870.

Son frère, Victor Eugène (né en 1810), fut un proche ami de Barbey d’Aurevilly, qui séjourna plusieurs fois au Bois-Ferrand. Barbey fait à plusieurs reprises référence à « Gaudin » dans ses Memoranda.

Epouse Alexandrine Henriette Catherine von Nicolay (1814-1886), petite-fille de Ludwig Heinrich, baron von Nicolay (1737-1820), précepteur du Tzar Paul Ier, et arrière-petite-fille du Maréchal Victor-François, 2nd duc de Broglie et prince du Saint Empire (1718-1804), d'où:


  • Auguste Camille Louis Marie Gaudin de Villaine (1851-1904)

Sous-lieutenant au 3e Cuirassiers, il prend part à la charge de Reischoffen, le 6 août 1870. De cette charge, Auguste Gaudin de Villaine sort grièvement blessé et est fait prisonnier. Libéré en 1871, il marche contre la Commune à la tête de son ancien régiment. Il entre et sort major de l’école de guerre, et est nommé attaché militaire au Danemark. Il fut nommé colonel à 40 ans avant de pâtir de l’affaire des fiches. Il mourut d’une septicémie à 53 ans alors qu’il venait de prendre le commandement de la 3ème brigade de cuirassiers stationnée à Saint Ménehould. Hérite du Bois-Ferrand.

Frère d’Adrien Paul Marie Sylvain Gaudin de Villaine, qui de 1876 à 1930 fut successivement député de l’arrondissement de Mortain puis sénateur de la Manche. Hérite de Saint-Jean-du-Corail.

Epouse Marie Pauline Mathilde Marguerite de Vedel (1852-1939), petite-fille du général et comte d’empire Dominique Honoré Antoine Marie Vedel, d'où:

  1. En Normandie, on appelait jusqu'à la fin de l'Ancien Régime « vicomtes » les juges royaux – anciennement ducaux – qui jugeaient en première instance les causes entre roturiers
  2. Voir Histoire du Mont Saint-Michel et de L'Ancien Diocèse d'Avranches, Volume 2, Abbé Jean-Jacques Desroches, 1838, p.27
  3. Cité dans les Annales civiles, militaires et généalogiques du Pays d’Avranches, Abbé Jean-Jacques Desroches, 1856, p. 199
  4. Voir Histoire du Mont Saint-Michel et de L'Ancien Diocèse d'Avranches, Volume 2, op.cit., p. 142, et Histoire généalogique de la maison de Harcourt, Volume 2, Gilles-André de la Roque de La Lontière, 1662, p. 1300
  5. In Traité de la noblesse et de toutes les différentes espèces, Gilles-André de la Roque de La Lontière, 1734, p. 206
  6. La Vicomté d’Avranches dépendait du Grand bailliage de Cotentin. À partir de 1236, le titre de vicomte d’Avranches ne fut plus héréditaire. Les rois de France donnèrent cette dignité à titre amovible avec les charges de receveur, de prévôt, et de garde du Scel de la vicomté. Les vicomtes d’Avranches rendaient la justice et percevaient les impôts pour le roi de France.
  7. La famille Davy a pris part à la conquête d’Angleterre où une branche s’est établie. Arrière-petite-fille de René d’Hauteville, gentilhomme de la chambre d’Henri IV.