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Débats

La revanche des berceaux est un phénomène engendré par la déportation acadienne. , à la suite de cette déportation, les Canadien français ont décidé d’accroître les naissances. Ils voulaient dépasser en nombre leurs voisins anglophones, une manière de se venger de la déportation acadienne. « Dans un siècle, il n'y aura plus de Québec parlant majoritairement français, mais il y aura des Québécois partout dans le monde, sans lieu de retour, qui devront se trouver une patrie ... enfin! ».[1] Ce phénomène sociodémographique a été souvent contesté. Il s’agirait plus d’un mythe qu’une réalité. Le démographie Jaques Henripin, , se questionne sur la situation de la fécondité avant 1870 et affirme que: « Tout se passe comme si la fécondité́ traditionnelle des Canadiens français était une fécondité nord-américaine. Peut-on parler de « revanche » quand il s'agit d'un comportement fécond semblable à celui de son « adversaire » ? ».[2] Cette analyse met en doute la thèse de la revanche des berceaux. C’est à se demander quelle est la place de la revanche des berceaux, car la fécondité des québécois et des anglophones est très semblable. De plus, le Québec a toujours été plus en retard sur l’industrialisation que le reste du Canada. Il existe des données qui prouve que le Québec est en retard, l’Ontario est la province dont la structure ressemble le plus à celle du Québec, au Canada. En 1930, l’équipement téléphonique est beaucoup moins répandu qu’au Québec. Il y avait 42% d’équipement moins répandu dans cette province que celle de l’Ontario.[3] On peut donc aussi expliquer pourquoi le taux de naissance au Québec a pris plus le temps à descendre que le reste du Canada. Les familles québécoises sont restées plus longtemps dans les terres agricoles et pour assurer la survie des terres, les familles devaient avoir des enfants pour avoir de la main d’œuvre et assuré l’héritage de la famille. La population a réduit le taux de naissance puisqu’ils ont quitté leurs terres agricoles pour s’installer dans la grande ville.

« Cet égoisme se traduit... [d'abord] par la restriction volontaire du nombre d'enfants - doctrine qui devient de plus en plus à la mode aujourd'hui, mais qui est simplement criminelle; car c'est un crime de vivre dans la luxure […] ; c'est un crime de priver l'Église et Dieu d'enfants qui un jour peupleraient le ciel; c'est un crime de priver sa patrie de bras pour la secourir et de poitrines pour la défendre. »[4]

Les accommodations du travail ouvrier, en plus de nouveau logement, ne permettait pas d’accueillir les enfants en aussi grand nombre qu’autrefois. Un peu plus tard, vers les années 60’’, les québécois vivent dans un meilleur confort et ils réduisent considérablement leur nombre d’enfants. « [L]a revanche des berceaux s'avère ici une hypothèse inutile dans la mesure où elle conduirait à imputer à la Conquête des phénomènes qui préexistaient. »[5] En somme, il semble qu’il n’y a pas assez de preuves concluantes qui prouvent que la revanche des berceaux a été motivé par l’affiliation de la langue française par les québécois.


[1] GARCEAU, Raymond. Québec à vendre, Canada, 1977, 58 minutes, https://www.onf.ca/film/quebec_a_vendre/, page consultée le 21 avril 2023.

[2] HENRIPIN, Jacques. « Les prêts idéologiques d’un historien riche à un démographe pauvre » dans L’Actualité économique, volume 61, numéro 2, 1985, p,274-279, https://erudit-saintjerome.proxy.collecto.ca/fr/revues/ae/1985-v61-n2-ae2707/601332ar/, consulté le 3 février 2023.


[3] FOURNIER, Daniel. « Pourquoi la revanche des berceaux? L'hypothèse de la sociabilité », dans la revue Recherche sociographique, volume 30, numéro 2, 2005, p. 171-198, https://erudit-saintjerome.proxy.collecto.ca/iderudit/056437ar, page consultée le 9 mars.


[4] GAUVREAU, Danielle et al. La fécondité des Québécoises 1870-1970 : d’une exception à l’autre, Québec, Boréal, 2007, 346 pages.      


[5] BOUCHARD, Gérard et Richard LALOU. « La surfécondité des couples québécois depuis le XVIIe siècle, essai de mesure d'interpréation », dans la revue Recherche sociographique, volume 34, numéro 1, 1993, p. 9-44,, https://erudit-saintjerome.proxy.collecto.ca/iderudit/056736ar, page consultée le 9 mars.





  1. Office national du film du Canada, « Québec à vendre » (consulté le )
  2. Jacques Henripin, « Les prêts idéologiques d’un historien riche à un démographe pauvre », L'Actualité économique, vol. 61, no 2,‎ , p. 274 (ISSN 0001-771X et 1710-3991, DOI 10.7202/601332ar, lire en ligne, consulté le )
  3. Daniel Fournier, « Pourquoi la revanche des berceaux? L'hypothèse de la sociabilité », Recherche, vol. 30, no 2,‎ , p. 171–198 (ISSN 1705-6225 et 0034-1282, DOI 10.7202/056437ar, lire en ligne, consulté le )
  4. Kevin Rousseau, « Danielle Gauvreau, Peter Gossage et Diane Gervais, La fécondité des Québécoises 1870-1970 : d’une exception à l’autre, Montréal, Boréal, 2007, 346 p. », Recherches sociographiques, vol. 52, no 2,‎ , p. 421 (ISSN 0034-1282 et 1705-6225, DOI 10.7202/1005704ar, lire en ligne, consulté le )
  5. Gérard Bouchard et Richard Lalou, « La surfécondité des couples québécois depuis le XVIIe siècle, essai de mesure d'interpréation », Recherche, vol. 34, no 1,‎ , p. 9–44 (ISSN 1705-6225 et 0034-1282, DOI 10.7202/056736ar, lire en ligne, consulté le )