Utilisateur:Ouranos Ploutos/Brouillon

Définition

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En premier lieu, il faut faire la distinction entre l’ « histoire de la Littérature » et « l’histoire littéraire ». D’une part, l’histoire de la Littérature évoque les évolutions de la Littérature au travers d’écrivains qui ont marqué leurs siècles par leurs œuvres ou les formes qu’elles empruntaient. Elle aide ainsi l’histoire littéraire via les biographies, bibliographies et l’établissement des textes. D’autre part, l’histoire littéraire a une orientation pluridisciplinaire, c’est-à-dire qu’elle s’intéresse à tous les champs de la création, à tout ce qui a amené à la conception du texte depuis ses balbutiements jusqu’à son achèvement, à ce qui justifie ce dernier et les choix de l’auteur. Par ailleurs, Daniel Mornet, critique littéraire français, indique dans Revue internationale de l’enseignement qu’elle permet de « comprendre »[1] et de « goûter »[1] le beau. L’histoire littéraire permet donc de montrer comment la littérature s’est constituée et comment sa particularité, la littérarité, se manifeste. Pour cela, elle met en relation l’historicité, l’histoire générale dont l’importance est grande dans les romans historiques et sociaux, les mémoires ou encore les chroniques, l’auteur, l’histoire des mouvements esthétiques avec leurs qualités et leurs exigences, l’histoire culturelle et l’histoire de la réception avec la succession d’actualisations de l’œuvre. En conséquence de la mixité des mentalités des époques, apparaîtra une sociologie historique des faits littéraires. En effet, la lecture est difficile quand l’œuvre n’est pas écrite par un de nos contemporains et nous pouvons passer à côté d’allusions car nous ne comprenons pas le sens des mots. Le rôle des historiens littéraires est alors de contribuer à lecture en déchiffrant les termes, les expressions ainsi que les images qui échappent aux lecteurs. De surcroît, les remarques sur le contexte historique de l’époque dépeinte ou encore les références à d’autres textes (intertextualité) sont également expliquées car tout ceci participe à l’intelligence du texte. En somme, l’histoire littéraire comme l’a définie Alain Vaillant dans son œuvre intitulée L’histoire littéraire est une « histoire de la communication littéraire »[2]. Il lui assigne donc la mission d’intégrer les modes de circulation des textes dans l’espace public aux formes que les réalisations prennent, qu’elles soient orales (discours, colloques, …) ou écrites (manuscrits, livres imprimés, dactylographiés ou productions mises en ligne sur Internet). Toutefois, il est important de rappeler que l’histoire littéraire n’est en rien scientifique. Elle est basée sur des traditions scolaires et universitaires qui sont critiquées et certains de ses théoriciens comme Alain Vaillant nous invite à discuter de la manière d’étudier et d’appréhender cette dernière en gardant toujours l’esprit critique. Claude Pichois, universitaire français, a d’ailleurs dit dans un colloque : « « Histoire littéraire », cette expression apparaît comme un petit monstre lexical »[3].

  1. a et b Daniel Mornet, « Les méthodes de l'histoire littéraire dans l’enseignement secondaire », Revue internationale de l'enseignement, vol. 51, no 1,‎ , p. 151–156 (lire en ligne, consulté le )
  2. Équipe de recherche Fabula, « Fabula, Atelier littéraire : Paradoxe de l histoire litteraire », sur https://www.fabula.org (consulté le )
  3. Société d'histoire littéraire de la France Auteur du texte, « Revue d'histoire littéraire de la France », sur Gallica, (consulté le )