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Le Muntu modifier

Fabien Eboussi Boulaga publie en 1977 La crise du Muntu où il définit le Muntu comme: « L’homme dans sa condition africaine, qui doit s’affirmer en surmontant tout ce qui conteste son humanité et le met en danger ». Le Muntu est une métaphore idéalisée de l'homme africain qui est une dérivée du colonialisme et des idéologies identitaires de l'Afrique postcoloniale. Il a été privé de son humanité par la pensée coloniale et de sa subjectivité et de sa agentivité par la pensée nativiste postcoloniale. Pour Ndjio, le Muntu peut représenter l'homme africain en tant que sujet refoulé dont sa sexualité est emprisonnée dans une idéologie hétérosexiste autoritaire qui doit imposer sexuellement sa masculinité, à travers la violence sexuelle, pour gagner du respect et de l'autorité. En effet, après l'indépendance, plusieurs hommes africains ont intériorisé l'idée que « un vrai homme est un bon démarreur » et que « sans son sexe, l'homme n'est rien devant la femme ».129-130

En 2009, Élise Mballa Meka publie Une nuit dans les Sissongo où elle emploie le terme « bitocrate » pour désigner les hommes africains libidineux qui assujettissement et soumettent les femmes africaines au pouvoir autoritaire de la « bite » qui emprisonne les femmes dans une économie morale du viol et qui manipule les femmes africaines afin qu'elle deviennent des commodités dans une transaction sexuelle entre femmes défavorisées économiquement et hommes puissants. 131-132 Ndjio reconnait trois catégories de Muntu qui incarnent une masculinité qui domine les femmes : le Muntu-violeur, le Muntu-pédophile et le Muntu-polygame. Le Muntu-violeur emploie la brutalité et la force physique pour recevoir des faveurs sexuelles de ses victimes. Cette figure est prédominante chez les soldats, francs-tireurs, combattants et les groupes rebelles dans les guerres, les crises politiques et les conflits ethniques. Ceux-ci voient ces situations comme des opportunités pour satisfaire leurs désirs sexuels. Le Muntu-pédophile manipule et réifie les femmes adolescentes et prépubères en objets pouvant satisfaire leurs fantasmes sexuels. Il utilise souvent sa position d'autorité pour arriver à ses fins. Cette catégorie inclut les hommes qui klaxonnent derrière des élèves d'école et elle peut inclure les prêtres et les professeurs. Enfin, le Muntu-polygame a les moyens de contrôler plusieurs femmes qui sont exposées aux caprices d'une bite insatiable. Ces trois formes de Muntu sont relèvent de la masculinité hégémonique qui inclut la misogynie, l'homophobie et l'hétérosexualité forcée 133