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Persée et Andromède de Joseph Chinard-Musée des Beaux-Arts-Lyon-marbre


Persée et Andromède est une sculpture de Joseph Chinard exposée au Musée des Beaux-Arts de Lyon.


Historique de l’œuvre modifier

Réalisé en 1786, alors que le sculpteur séjourne à Rome depuis deux ans, le groupe sculpté représentant Persée délivrant Andromède fait remporter à son auteur le premier prix du concours "Balestra" de l'académie saint-Luc. Initialement en terre cuite, un second groupe en marbre est réalisé en 1791, ainsi qu'une seconde terre cuite agrémentée d'un socle, effectuée par l'artiste pour lui-même. Ces deux dernières réalisations sont aujourd'hui conservées au musée des beaux-arts de Lyon.

Récit du mythe modifier

Le sujet de la sculpture est l’épisode d’un mythe de la Grèce Antique. Il s’agit du croisement entre deux destins : celui de Persée et celui d’Andromède.

L'histoire d'Andromède modifier

Andromède est née en Éthiopie, du roi Céphée et de la reine Cassiopée. Un jour, la reine qui était très orgueilleuse déclara que sa beauté, ainsi que celle de sa fille, égalait celle des Néréides, les nymphes marines du dieu Poséidon. Très en colère, celui-ci décida de se venger. Il provoqua une inondation et envoya un monstre marin, la baleine Cetus, qui commença à détruire homme et bétail. Par un oracle, le roi désespéré apprit qu’il n’y aurait aucuns répits tant qu’il n’aurait pas livré sa propre fille au monstre. Convaincu par ses sujets, le roi approuva, et Andromède fut attachée nue à un rocher près du rivage, afin d’être dévorée par le monstre.

L'histoire de Persée modifier

L’histoire de Persée débute bien avant sa naissance. En Argos, ville du Péloponnèse, régnaient un roi du nom d’Acrisios et sa femme Eurydice. Ils mirent au monde une petite fille appelée Danaé. Cependant, le roi apprit par un oracle qu’il n’aura pas de fils, et qu’il sera tué par son petit-fils. Effrayé, il enferma sa fille dans une tour avec sa nourrice, afin que ce petit-fils ne vienne jamais au monde. Toutes deux vécurent donc de longues années entre ces quatre murs. Mais un jour, Zeus aperçut la belle Danaé, et fut pris d’attirance pour elle et il eut l’idée de se transformer en pluie d’or, afin de pénétrer à l’intérieur de sa prison. Danaé tomba enceinte de Zeus et mit au monde un petit garçon qu’elle appela Persée. Lorsque le roi découvrit l’enfant, il entra dans une grande colère, et décida de se débarrasser de l’enfant ainsi que de sa mère. Il les enferme donc dans un coffre en bois qu’il jette à la mer. Le coffre fini par échouer sur une ile, et son roi, Polydectès, accueille les naufragés. Persée va donc grandir et devenir un homme sur cette ile. A ce moment là, Polydectès tombe amoureux de Danaé qui ne l’aime pas et le repousse. Persée ne reste jamais loin afin de la protéger. Le roi prépare alors un plan : il ordonne à Persée de lui ramener la tête de la méduse, cette horrible Gorgone qui pétrifie avec son regard. Avec l’aide d’Athéna, des Nymphes du Styx, et d’Hermès, il parti donc pour ce périple. Avec beaucoup de ruse, Persée réussi à couper la tête de la méduse, et à fuir ses deux sœurs. C’est sur le chemin du retour, que la rencontre avec Andromède à lieu.

La rencontre modifier

Alors qu’il rentrait, montant sur Pégase, Persée aperçut Andromède, enchainée nue à un rocher. Il en tombe immédiatement amoureux, et va trouver ses parents pour leur proposer un marché : s’il parvient à délivrer leur fille, il pourra l’épouser. Les parents acceptent. Grace à Pégase, Persée parvient à achever le monstre sans trop de difficultés, et il peut aller sauver Andromède. C’est cet épisode de la mythologie grecque qui est représenté à travers la sculpture. Persée délivre la jeune femme de son triste sort avec tendresse. Après sa libération, Andromède accepte d’épouser son sauveur.

Description de l’œuvre modifier

Chinard nous montre Andromède, délivrée de ses chaines par Persée. Celui-ci est représenté en véritable héros grec surtout par l’accentuation et la précision de sa forte musculature. Notamment dans ses bras et ses jambes, qui soulignent l’effort qu’il fournit. De plus la position de Persée donne plus de réalisme et de vivacité à la sculpture. Les deux personnages sont nus ce qui est typique des représentations de l’homme à l’Antiquité.

La pudeur est également évoquée dans cette sculpture. En effet, Persée semble vouloir couvrir d’un drap Andromède. Celle-ci, cache son désir et tente de ne faire transparaitre aucunes émotions, même si elle est à la fois émue, et en état de choc. L’intensité des souffrances qu’elle a enduré s'exprime par son regard fuyant et perdu. Quant à Persée, il se montre plus expressif. Son visage traduit une certaine inquiétude face à l’état d’Andromède. Il n’essaie pas de dissimuler ses émotions. Son attachement pour elle est démontré par son étreinte passionnée.

La vaillance est personnifiée par Persée dont le pied se trouve dans la bouche du monstre. Pourtant il ne semble ressentir aucune douleur. Quant à Andromède, elle personnifie la beauté. Elle semble flotter dans les airs grâce à Persée. La nudité de son corps permet de dévoiler sa légèreté, et sa souplesse, dessinée par une courbe gracieuse. Ses longs cheveux détachés, viennent compléter sa grâce.

Chinard ne met pas en valeur le coté pathétique du combat entre Persée et le monstre. Même si celui-ci encerclent les deux protagonistes et est représenté de manière gigantesque, il semble soumis à la vaillance et à la bravoure de Persée (le pied du héros est en effet sur lui). Malgré la victoire évidente de Persée, ses efforts ainsi que ses souffrances au combat sont traduites par les blessures de son bouclier représentant un pégase, qui est abimé et fissuré.

Courant artistique modifier

Par son époque de réalisation, son thème et son style,Persée et Andromède est une oeuvre inscrite dans la veine néoclassique. Profondément influencée par les écrits du théoricien de l'art allemand Johann Joachim Winckelmann, la sculpture néoclassique vise à une "simplicité noble et une grandeur calme" idéalisée dans la sculpture grecque. Ainsi, selon Winckelmann, "Le seul moyen que nous ayons d'être grands, voire inimitables si c'est possible, est d'imiter les Anciens." Retenons le principe de simplicité, qui exclut le goût pour l'ornement et la raffinement dont faisaient preuve les styles baroques et rococo. On préfère le contour lisse, dit "noble contour", au drapé baroque; seule irrégularité dans le traitement de la matière, le "pli mouillé" n'est utilisé que pour mieux mettre en valeur la perfection du "noble contour". Quant à la "grandeur calme", elle semble mépriser tout excès dans l'expression, celle-ci étant perçue comme une faiblesse morale opposée à l'idéal de grandeur illustré par la sculpture grecque. Les protagonistes doivent donc faire preuve de contenance; il leur est défendu de crier ou d'exprimer leurs sentiments de manière trop intense.

Liens modifier

https://fr.wikipedia.org/wiki/Androm%C3%A8de_(mythologie)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pers%C3%A9e_d%C3%A9livrant_Androm%C3%A8de

https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Chinard

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_des_beaux-arts_de_Lyon

Sources modifier