Utilisateur:Matcord1997/Brouillon

Les entrées solennelles au Moyen-Age

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L'entrée royale de Charles VI à Lyon en 1389

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En 1389, le roi français Charles VI alors âgé de 21 ans effectue un déplacement royal avec sa cours dans les villes du Languedoc[1]. Le 24 octobre 1389, il arrive dans la métropole de Lyon où il restera durant quatre jours et quatre nuits. Son entrée et sa sortie sont rythmées par des cadeaux de la part de la ville. En effet, lorsqu'il arrive au niveau de la Porte de Vaise[2], celui-ci reçoit entre autre des animaux (des boeufs, des moutons) mais aussi de l'alcool (des tonneaux de vin) de la part de la ville et des différents nobles, bourgeois, guildes et personnages haut placés. La réception des cadeaux n'est pas l'unique évènement lors de son entrée royale, en effet, la procession qui se poursuit vers la Porte de Bourgneuf jusqu'au Palais de l'Archevêché réunit bien d'autres activités. Lors de sa marche, il y a par exemple la cérémonie du dais. Cette tradition du dais est un ouvrage à quatre pieds, recouvert de tentures employé lors des processions. Il est alors porté par quatre hommes, tandis que le célébrant se tient dessous et marche en direction de son lieu d'arrivée. Selon le moine Michel Pintouin[3], de l'abbaye de Saint-Denis, le dais, "était de drap d’or, et les battants ou campanes de satin bleu a fleurs de lis d’or, relevées en broderie, avec franges verte de soie mélées d’or[4]". Le dais est amené par un cortège de 25 "des plus notables Dames de la Ville vêtues de bleu[4]", ces dernières après lui avoir fait une révérence lui présente le dais avant que "quatre notables Bourgeois vêtus de satin, prirent ce dais des mains des Dames et portèrent sur le roi jusqu’a la Porte du Cloitre[4]''. Le long du chemin des enfants vêtues de robes royales louent également la venue le roi dans des chants divers, une soixantaine d'hommes de la ville vêtue de rouge et tenant des torches accompagnèrent le roi jusqu'à son hôtel comme la nuit commencer à tomber et que ce dernier n'était pas arrivé à son lieu de repos. Les rues de la ville durant quatre jours furent en effervescence, une fontaine à vin, un banquet, des pièces de théâtre comiques, mais aussi du théâtre Panégyrique, des danseurs déguisés en fauves et en satyres, des trompettes et hautbois toutes ces divertissements continuèrent dans la ville le temps du séjour de Charles VI. Au moment de son départ le roi reçu une nouvelles fois une multitude de cadeaux comme 6 pots en argent, six douzaine de coupes d'argent émaillées aux armes du Roi. Le coût de l'entrée royale de Lyon était de 2.800 francs, ce qui restent dans la moyenne des 2.000 francs déboursés généralement durant cette période. Il est vrai qu'hormis les activités misent en place, la ville a également pavée la route de sable, réalisées des constructions en bois pour accueillir les pièces de théâtre, et décorée les rues de tentures colorés suspendues entre les habitations. Les dépenses faites par les personnes influentes de la ville pour l'Entrée Royale profitèrent majoritairement aux artisans de la ville qui réalisèrent les commandes. Cependant ces efforts économiques ne furent pas vain puisque le roi les remarqua. Pour récompenser la ville et distinguer ces habitants qui l'avaient joyeusement accueilli le roi transféra la fabrique de monnaie de la ville de Mâcon à Lyon[2].

  1. AUTRAND Françoise, « L’allée du roi dans les pays de Languedoc 1272-1390 », Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public, no Numéro thématique : La circulation des nouvelles au Moyen-Age,‎ , p.85-97
  2. a et b CHAMPDOR Albert, Les rois de France à Lyon, Lyon, A. Guillot, (lire en ligne), p.11
  3. GUENÉE Bernard, « Le portrait de Charles VI dans la Chronique du religieux de Saint-Denis. In: Journal des savants », Journal des savants, no n°1,‎ , p. 125-165.
  4. a b et c Relation des entrées solemnelles dans la ville de lyon de nos rois, reines, princes, princesses, cadinaux, légats, & autres grands personnages, depuis Charles VI jusqu'à présent, à Lyon,, L'imprimerie d'Ayme Delacroche, , (lire en ligne), p.1-4