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Tiemko
Genre musical Rock Progressif, Jazz Fusion, rock expérimental
Années actives 1986-1994
Labels Musea
Composition du groupe
Anciens membres Rémy Chauvidan
Éric Delaunay
Jean-Jacques Toussaint


Tiemko est un trio français formé par Rémy Chauvidan aux guitares, Jean-Jacques Toussaint aux claviers, basse et contrebasse, et Éric Delaunay aux batterie, vibraphone. Delaunay et Toussaint chantent sur le dernier album. Le répertoire monté avec une grande variété d'éléments et motifs en exploration ou connexion avec toutes sortes d'univers et climats musicaux, est caractérisé par un usage important de sons synthétiques y compris sur la batterie, un goût pour les contrastes et l'espièglerie. La plupart des morceaux furent composés par Chauvidan ou Toussaint sur séquenceur puis logiciel, Delaunay enregistrant toutes les parties avec la voix ou le vibraphone, ou élaborant des maquettes en tandem avec Toussaint en cherchant des timbres sonores; les parties de batterie s'inventaient ou se mettaient en place en répétition.



Biographie[1] modifier

1985 Pré-formation modifier

Les premières compositions piano, vibraphone, batterie, annonçant Tiemko furent enregistrées sur revox, existent sous forme de cassette et furent élaborées dans un vaste duplex qui avait servi d'atelier à Sonia Delaunay, grand-mère d'Éric, dans le 7ème arrondissement parisien, rue Saint-Simon, par Toussaint et Delaunay – qui se connaissent depuis 1976 après avoir répondu à une annonce par un groupe de rock.

1986 Baptême et premiers concerts à la Pinte modifier

Rémy Chauvidan, en qui François Bréant avait sans le savoir déclenché une envie de découvrir des musiques entre autres Zappa, Varese, Charles Yves, Messiaen (Toussaint et Delaunay ayant réciproquement enrichi lors d'après-midis entiers dévolus à l'écoute, leurs cultures musicales par entre autres King Crimson, Genesis, Zappa, Gentle Giant, Art Zoyd etc. que Deep Purple, Queen ou Chostakovitch, Bartok, Dutilleux, Messiaen, Stravinsky...), et qui suivra des cours dans une école de jazz parallèlement à Tiemko, a accompagné des chanteuses et chanteurs de variétés, été guitariste dans des groupes de (hard -)rock et joue alors dans le groupe les Faucons Blancs; il rencontre dans un studio Jean-Marc Thiébaud, qui avait joué des claviers sur l'album solo à Delaunay. Le futur trio côtoie d'autres musiciens, Delaunay propose à Toussaint de se mettre aux claviers faute de trouver ni clavier ni bassiste adhérant pleinement au mode de fonctionnement du groupe dont il rêve; une permière répétition a lieu au studio Sartori, et c'est autour d'un bortsch servi au servi au "Tiemko" qui se trouvait à côté de la Sorbonne, et disparu depuis, que le trio décide de se donner le nom de ce restaurant au nom slave. Les membres de Tiemko sont clients fidèles de La Pinte, taverne proche du théâtre de l'Odéon, dont le tenancier proposait alors des concerts de jazz, se montrant très cordial passé une certaine heure en proposant à boire des mélanges de sa composition; malgré que Tiemko ne proposât qu'un seul morceau de jazz dont Toussaint avait composé le thème exprès pour s'accorder à l'étiquette de l'endoit, le groupe eut carte blanche. Delaunay jouant très fort, une batterie électronique est la solution trouvée pour éviter des concerts à un volume assourdissant.

1988 Premier album - Espace fini modifier

Delaunay a manqué d'être poursuivi en justice après avoir vendu, pour arrondir ses fins de mois, des tableaux préparatoires de ses célèbres grand-parents, à un faussaire qui leur ajoutait une signature alors absente; sinon il vit de rentes et peut enregistrer toute l'année. En juillet 1988, Toussaint, après avoir commencé une carrière d'archéologue – une passion avec laquelle il renouera plus tard en devenant professeur d'archéologie – est instituteur; il profite des vacances scolaires pour enregistrer, ce qu'il refera et n'exclura jamais de faire, de même qu'il ne cessera jamais de poursuivre de régulières activités de musicien. Chauvidan, travaille alors au marteau-piqueur sur un chantier et vient enregistrer le soir. "Chant transylvain du sud-ouest tyrolien", jodlé par Toussaint, est enregistré à la secrète initiative plébiscitée ensuite par le trio, de l'ingénieur du son – et musicien connu pour son travail avec le groupe Eskaton – Marc Rosenberg. Le studio CSTA n'étant équipé que d'un 16 pistes, la batterie électronique en prenant la moitié, la marge pour d'éventuels rajouts est mince. Le trio enregistrera les albums suivants au studio ADAM.

1989-1993 Océan, Parade et organisation de concerts modifier

Enregistrant également ces albums pendant les grandes vacances scolaires, Tiemko décide d'organiser ses propres concerts malgré la difficulté de rassurer les organisateurs faute d'étiquette simple pour définir le style de musique proposé, et peut se produire en Bretagne avec Minimum Vital qui choisit de jouer en première partie, grâce à des camarades du groupe Halloween, ce dernier devenu proche après que Bernard Gueffier , co-fondateur de Musea, en a fait découvrir la musique à Delaunay. Tiemko se produit aux théâtres de Nesle, Clavel où selon Delaunay, eut lieu leur meilleur concert en 1991 (avec Halloween), à la Salle Curiale en 1993 avec le groupe Xaal, considéré musicalement par Delaunay comme un bon concert, malgré des problèmes de branchements incongrus sur des amplis, et au théâtre Trévise une semaine plus tard, un dernier concert avec éclairages et fumigènes qui montèrent dans les narines à Toussaint, masquant les claviers, par ailleurs considéré par Chauvidan comme le meilleur. Musea investit davantage de frais de studio depuis Océan, mais exige un contrôle sur les pochettes: pour Océan l'image de couverture proposée par Tiemko rappelle le style graphique de ECM, et sera placée au "cul" du disque; les dessins proposés par Delaunay pour Parade font croire à de la musique médiévale ou sont qualifiés de "grossiers" (peut-être de manière volontairement exagérée afin de valoriser une autre option), Toussaint mettra un mois à les faire accepter. Depuis cet album, la batterie électronique est remplacée par une batterie normale, et ne reviendra que partiellement dans l'album Clones. Océan est présenté comme une composition à trois, bien que Toussaint en soit l'auteur principal: une amorce de composition au début sur laquelle chacun est venu se greffer puis ajouter ses propres idées, et le long développement qui suit un "morceau de bravoure" à la guitare inventé et déjà joué par Chauvidan à la Pinte. Dans l'album Parade, le morceau "Moment" fut dédié au parolier Gilles Canuto; "Hymne" fut dédié au poète, auteur, compositeur et interprète Patrick Deny que Delaunay avait accompagné à la batterie.

1995 Clone : enregistré malgré la décision de dissoudre le groupe modifier

Pour la première fois la direction artistique, autant pour la pochette, ce qui évite les coquilles, que pour la musique, est assurée par le groupe. Chauvidan fait part de son intention de "prendre le large" et quitter Tiemko en décembre 1994, mais participera aux enregistrements de l'album où chacun viendra enregistrer à tour de rôle ses lignes au studio. Toussaint cherche à retrouver une dimension ludique que la musique très écrite de Tiemko ne permet pas, tout en préparant de nouvelles compositions. Clone est pour lui l'album du groupe le plus intéressant et le plus abouti. Delaunay désire travailler pour un projet appelé Clones dont le nom changera en DeBoCo. Musea distribuera et assurera les frais de fabrication de cet album mais n'en fera pas promotion. Le morceau In Memoriam est un unique exemplaire connu de "cadavre exquis musical": un concept proposé par Delaunay qui en composa le début, n'en révélant que les dernières mesures à Toussaint qui fait de même avec Chauvidan (avec la particularité d'avoir repris le motif des mesures révélées par Delaunay). Ce morceau est également le seul de Tiemko où les trois musiciens ont, pour ainsi dire, équitablement contribué à la composition.

1996 DeBoCo – disparition d'Éric Delaunay modifier

Tiemko n'excluait pas de se reformer mais le décès par maladie de Delaunay l'empêchera, avant qu'un morceau en cadavre exquis, synthèse des thèmes développés dans le projet DeBoCo, ait pu être achevé[2].

1998 Remixages, publications posthumes modifier

Chauvidan et Toussaint remixeront Espace Fini en 1998 en ajoutant chacun leur composition à partir d'un thème par Delaunay qu'ils jouaient à la Pinte mais n'avaient pas envisagé d'enregistrer, ce qu'ils feront avec l'aide de la chanteuse Marie Grenon, du baryton Benoît Méjean, de la soprano Bevinda, du batteur François Verly. En 2003 Des extraits de jammes enregistrées à la rue Amelot en 1994, ainsi qu'une composition de Toussaint de 1996, seront publiés dans le CD "Ça Tourne..." où on peut trouver une vidéo en live de 1990 réalisée par Alain Tyr, qui restera la seule vidéo du groupe en circulation – plusieurs autres vidéos en qualité VHS ayant passé pour des déchets lorsque l'appartement à Delaunay fut vidé après son décès – ainsi qu'une animation avec le début du morceau "Clone" en musique de fond par Jean-Michel Brière.

2006 Travelling modifier

Le projet solo Travelling produit par Toussaint contient de rares passages qui rappellent la musique de Tiemko, et qui auraient pu être joués par le groupe. Cependant, du fait que les compositions de Travelling ne sont plus contraintes par un nombre fixe de musiciens (d'autant moins qu'aucun concert, plus simple à organiser pour un trio, n'est envisagé),elles sont beaucoup plus fournies en instrumentation et le champ d'exploration sonore s'en trouve élargi.

2012 Droit de Rêve modifier

Musicalement, cet album qui met en musique la "poésie sonore" de Jean-Pierre Bobillot qui en est l'auteur des textes, ne rappelle pas particulièrement Tiemko mais une partie des paroles de "Célimène" rappelle l'univers de la chanson de Clone, "Rock'n'Roll Alice", qui joue avec le même type de rimes.

Chansons de Tiemko modifier

Tiemko ne publie des chansons que dans un seul album, Clone. Le groupe a trois paroliers: Gilles Canuto, Éric Delaunay et Jean-Jacques Toussaint. Canuto écrit les paroles de Rock'n'Roll Alice, dont toutes les rimes finissent en /s/, rappelant en cela la tirade célèbre du film La grande vadrouille — Y a pas d'hélice, hélas ! — C'est là qu'est l'os ! Chanté par Toussaint, ce titre évoque une maladie vénérienne attrapée par le narrateur à Memphis en Égypte. Delaunay chante sur Inadéquation et Apocalypse, dont les paroles écrites par lui se rapportent au vécu relationnel pour la première, existentiel pour la seconde qui parle d'inconfort personnel et général. Il chante également d'In Memoriam dont les paroles sont extraites d'une chronique sur Tiemko publiée en 1990, et attirent donc l'attention, avec humour et dérision, sur ce qu'on a pu écrire sur le groupe à l'époque. Toussaint a écrit et chanté Décadanse et Désamour en n'hésitant pas à recourir à des formules ambiguës afin de ne pas réduire ces chansons à un signifié unique; on peut toutefois dire que la première chanson se rapporte à l'absurde impunté de violences des plus forts sur les plus faibles; la seconde aux difficultés d'harmoniser des rêves d'une relation durable avec l'entente sexuelle.

Discographie modifier

Albums studio

Notes et références modifier