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Lee–Enfield
[[Fichier:|lang=fr|280px|alt=Image illustrative de l'article Lee–Enfield|]]
Présentation
Type Bolt-action rifle
Caractéristiques techniques
Mode d'action Bolt-action

Le Lee–Enfield est un fusil à répétition à verrou, alimenté par chargeur qui a été la principale arme d'infanterie  des forces armées britanniques, de l'Empire et du Commonwealth au cours de la première moitié du XXe siècle. Sous différentes variantes, il a été le fusil réglementaire de l'armée britannique de son adoption officielle en 1895 jusqu'en 1957.[1][2]

Il résulte d'une amélioration du fusil Lee–Metford (adopté par l'Armée Britannique en 1888) et remplace les fusils Martini–Henry, Martini–Enfield, et Lee–Metford. Il est doté d'un chargeur de dix cartouches de .303 britannique qui se charge manuellement  par le haut, soit cartouche par cartouche ou par lames-chargeur de cinq coups. Le Lee-Enfield est le fusil réglementaire des compagnies d'infanterie de l'Armée britannique et d'autres nations du Commonwealth pendant la Première et la Deuxième Guerres mondiales (parmi les nations du Commonwealth, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, l'Inde et l'Afrique du Sud, entre autres).[3] Même si, il est officiellement, remplacé au Royaume-Uni par le L1A1 REFLEX en 1957, il reste en service courant dans l'armée britannique jusqu'au milieu des années 1960. La version tireur d'élite L42 en 7.62 mm reste en service jusque dans les années 1990. Il est encore en dotation dans les forces armées de certaines nations du Commonwealth,[4] notamment avec la la Police du Bangladesh, ce qui en fait le deuxième plus ancien fusil à verrou encore en service officiel, après le Mosin–Nagant.[5] En 2012, les unités de réserve des Rangers de l'armée canadienne de l'Arctique utilisent encore le Lee-Enfield N ° 4 avec un remplacement planifié pour 2014 ou 2015.[6] la production totale de l'ensemble des fusils Lee–Enfield, est estimée à plus de 17 millions de fusils.[7]

Le Lee–Enfield tient son nom du concepteur du système de culasse—James Lee Paris et de l'usine dans laquelle il a été conçu, Royal Small Arms Factory à Enfield. En Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud et l'Inde, le fusil est dénommé simplement "three-oh-three" (trois-oh-trois) ou "three-naught-three" (trois-nul-trois)[8] 

La conception et l'histoire modifier

Le fusil Lee–Enfield est dérivé du Lee–Metford qui l'a précédé, un fusil à poudre noire mécaniquement identique qui combine le système de culasse à verrou conçu par James Paris Lee avec un canon rayé conçu par William Ellis Metford. L'action du système Lee arme le chien dans la phase de fermeture de la culasse, ce qui rend l'ouverture initiale bien plus facile et rapide que le système d'armement du chien dans la phase d'ouverture (c'est à dire que le percuteur s'arme à l'ouverture de la culasse) typique du modèle Mauser Gewehr 98 allemand. Les rampes hélicoïdales montées à l'arrière de la culasse placent le levier de manœuvre bien plus proche du tireur, au dessus de la queue de détente, ce qui permet de l'actionner plus rapidement.[2] Le fusil est également équipé d'un chargeur détachable à double glissière en feuille d'acier , qui contient 10 coups, conception très moderne à cette époque. A l'origine, le chargeur détachable fait l'objet de quelques réticences dans les milieux militaires britanniques, certains craignant que le soldat de base puisse perdre le chargeur en campagne. Les modèles les plus précoces du Lee-Metford et du Lee-Enfield était dotés d'une courte chaine pour solidariser le chargeur avec le fusil.[9]

La rapidité de mise en oeuvre du système de verrou Lee et les dix coups contenus dans le chargeur permettent à un fantassin bien entraîné de tirer 20 à 30 coups en cible en 60 secondes ainsi surnommées la "mad minute" (minute folle). Le Lee-Enfield devient de ce fait le fusil à verrou le plus rapide de l'époque. Le record du monde encore détenu pour un tir avec un fusil à verrou est le fait d'un instructeur de tir britannique - le sergent instructeur Snoxall - qui, en 1914, mit 38 coups dans une cible de 300 mm de large (12')  à 270 m (300yds) en une minute.[10] Certains fusils à verrou à rampes droites étaient considérés comme plus rapide, mais il leur manquait la simplicité, la robustesse et la généreuse capacité du chargeur du Lee-Enfield. De nombreux rapports de la Première Guerre mondiale relatent le fait que des soldats allemands qui attaquaient les troupes britanniques ont cru qu'ils avaient en face d'eux des mitrailleuses alors qu'ils avaient en face une unité de fantassins bien entraînés et armés de fusil à répétition Lee-Enfield Mk III.[11][12]

Le Lee-Enfield tire la munition britannique de .303 (7,92 mm), une cartouche grande-puissance à bourrelet. Des essais avec de la poudre sans fumée dans la cartouche Lee-Metford tendait à prouver qu'une simple adaptation était nécessaire pour passer d'une munition à l'autre. En fait la plus grande chaleur et la plus forte pression générées par la nouvelle poudre sans fumée causaient une usure prématurée des rayures arrondies et peu profondes du fusil Metford, le rendant inopérant au delà de 6 000 coups.[1] Le problème fut résolu par des nouvelles rayures plus carrées conçues par le Royal Small Arms Factory (RSAF - Manufacture royale d'armement de petit calibre) d'Enfield et le Lee-Enfield était né.[1]

Modèles/Mk du Fusil Lee–Enfield et périodes de service modifier

Modèle/ Mk
En Service
Lee–Enfield "chargeur fixe"
1895-1926
Lee–Enfield "chargeur mobile"
1906-1926
Lee–Enfield Mk I "chargeur court"
1904-1926
Lee–Enfield Mk II "chargeur court"
1906-1927
Lee–Enfield Mk III/III* "chargeur court" À partir de 1907
Lee–Enfield Mk V "chargeur court" 1922-1924 (Pour essais uniquement; 20 000 produits)
Fusil N ° 1 Mk VI 1930-1933 (Pour essais uniquement; 1 025 produits)
Fusil N ° 4 Mk I De 1931 à nos jours (2500 exemplaires d'essai produit dans les années 30, production en masse à partir de la mi-1941)
Fusil N ° 4 Mk I* De 1942 à nos jours
Fusil N ° 5 Mk I "Jungle Carabine" De 1944 à nos jours(produit entre 1944-1947) BSA-Shirley produisit 81,329 fusils et ROF Fazakerley 169,807 fusils.
Fusil N ° 4 Mk 2 De 1949 à aujourd'hui
Fusil 7.62 mm 2A De 1964 à aujourd'hui
Fusil 7.62 mm 2A1 De 1965 à aujourd'hui

Lee–Enfield à chargeur modifier

Le fusil Lee–Enfield est introduit en novembre 1895  sous le nom de calibre .303, Fusil, Magazine, Lee–Enfield, (Fusil Lee-Enfield à chargeur calibre .303)  [1]  MLE (Magazine Lee-Enfield ou "emily" au lieu de M, L, E). L'année suivante, une version plus courte destinée aux troupes montées est présentée comme le Lee–Enfield Carabine de Cavalerie Mk I, ou de LEC (Lee-Enfield Carabine) avec un canon de  21,2 pouces (538,48 mm), par opposition au canon de 30,2 pouces (767,08 mm)  de la version "longue".[1] Les deux modèles subissent une mise à jour mineure à partir des séries fabriquées en 1899 (la suppression de la baguette de nettoyage) ce qui leur donne le titre de Mk I.[13] De nombreux LEC et dans un moindre mesure de LMC sont convertis en modèles spéciaux, la carabine néo-zélandaise et la carabine de la police royale d'Irlande (Royal Irish Constabulary).[14] Certains MLE et MLM sont convertis pour être approvisionnés directement par chargeur et désignés Charger Loading Lee-Enfiel (Lee-Enfield approvisionnés par chargeurs) ou CLLEs.[15]

Lee–Enfield Mk I à chargeur court modifier

Une version plus courte et plus légère du MLE original appelle Rifle, Short, Magazine, Lee–Enfield, (Fusil Lee-Enfield court à chargeur) ou SMLE est introduit le 1er janvier 1904. Il reçoit parfois le sobriquet de smelly (puant) Le canon est d'une longueur de 25.2 inches (640 mm) intermédiaire entre le fusil original dans la version "longue" et la carabine.[5][16] [16]

La caractéristique visuelle du SMLE est son embouchoir arrondi, avec la baïonnette "clou" qui dépasse de quelques millimètres au delà de l'extrémité du fut inspirée par la carabine de cavalerie Modèle 1894 suédoise. Le nouveau fusil comprend un système d'approvisionnement à chargeur[17], et emprunte au fusil Mauser une autre innovation[18] un rail guide pour lame chargeur sur l'avant de la culasse notablement différent du système de pont fixe qui devait devenir la norme ultérieurement. La faible longueur du canon est l'objet de controverse à l'époque : des membres de nombreuses sociétés de tir et des armuriers s'inquiètent du fait que le canon court génère une précision moindre que celle du modèle MLE au canon plus long, que le recul est plus rude et que la ligne de mire est plus courte.[19]

Lee–Enfield Mk III à chargeur court modifier

 
Lee–Enfield N ° 1 Mk. III à chargeur court
 
Femmes-soldat israéliennes équipés du SMLE Mk III lors de la Guerre Israélo Arabe de 1948.
 
Arrêtoir de chargement d'un SMLE Mk III—cette fonctionnalité a été supprimée sur le Mk III*.

Le fusil emblématique Lee-Enfield SMLE Mk III est présenté le 26 janvier 1907, en même temps qu'un sabre baïonnette Modèle 1907 (P'07) et comprend un oeilleton fixe et un rail guide d'approvisionnement du chargeur fixe plutôt qu'un rail amovible monté sur la tête de culasse. La conception du garde-main et du chargeur sont améliorées. La chambre est adaptée à la cartouche Mk VII de .303 à grande vitesse initiale. Beaucoup d'anciens modèles de MLE de MLM (Magazine Lee-Metford - Lee-Metford à chargeur) et de SMLE sont reconstruits au standard Mk III. Ils sont renommés Mk IV Cond. avec de nombreux astérisques caractéristiques de sous-modèles.[5].[20]

Au cours de la Première Guerre Mondiale, on estime que le SMLE Mk III est trop compliqué à fabriquer (Un SMLE Mk III coûte £3/15/- pièce au Gouvernement britannique ) et la production ne fait plus face à la demande. Aussi, à la fin de 1915, le Mk III* est introduit, qui incorpore plusieurs modifications, dont les plus importantes sont la suppression de l'arrêtoir de chargement, qui permet l'introduction et l'extraction des cartouches une par une en maintenant les autres cartouches dans le chargeur ainsi que celle du dispositif de visée à longue portée. [18][20][21][22] La vis de réglage en direction de l'oeilleton est supprimée et la pièce de réarmement en plaque dentelée est substituée à la pièce originale en forme de bouton rond[22] Mais, les fusils sont plus ou moins systématiquement modernisés avec ces éléments parce que les altérations sont effectués à différentes périodes par différentes usines et le stock de pièces détachées existantes est épuisé avant de mettre en place les nouvelles.[23] L'arrêtoir de chargeur est rétabli après la Première Guerre mondiale et il n'est définitivement supprimé qu'en 1942.[22]

Les principaux fabricants (RSAF Enfield, La Birmingham Small Arms Company Limited et la London Small Arms Co.) sont incapables de faire face à la demande militaire. Aussi, la production des fusils et de leurs composants est sous-traitées à plusieurs sociétés pour y répondre.[24]

Le SMLE Mk III* (renommé Fusil N ° 1 Mk III* en 1926) est largement employé pendant toute la Seconde Guerre mondiale  en particulier sur les théâtres d'opération d'Afrique du Nord, d'Italie, du Pacifique et de Birmanie dans les mains des forces britanniques et du Commonwealth. L'Australie et l'Inde fabriquent et utilisent le SMLE Mk III* comme arme réglementaire pour leurs forces armées pendant tout le conflit et le fusil est resté arme de dotation de l'armée australienne pendant la Guerre de Corée jusqu'à son remplacement par le fusil semi-automatique L1A1 à la fin des années 50.[25] La manufacture d'arme de petit calibre de Lithgow cesse la production du SMLE Mk III* en 1953.[20]

La manufacture d'arme d'Ishapore, en Inde, au Bengale occidental, produit le MkIII* au calibre .303 britannique puis elle le recalibre au standard 7,62×51 mm OTAN en traitant thermiquement la chambre et la culasse. Le fusil reçoit alors le nom de model 2A. L'oeilleton d'origine à 2000 yds est maintenu en raison des caractéristiques balistiques relativement similaires des deux types de munitions. Puis l'oeilleton est adapté à la distance de 800 m et le fusil est renommé 2A1. La production est maintenue jusqu'aux année 80 et des fusils de compétition fondés sur le MKIII* continuent à être produits.

Enfield Pattern 1913, Pattern 1914 et fusil US M1917 modifier

En raison de la mauvaise performance de la munition de .303 britannique pendant la deuxième Guerre des Boers de 1899 à 1902, les Britanniques voulurent remplacer la munition et le fusil qui allait avec. Le problème principal avec la munition était qu'elle utilisait de lourdes balles à bout rond qui avaient une vitesse initiale faible et des performance balistiques médiocres. Le 7 mm Mauser qui était tiré par le Mauser Mle 1895 avait une meilleure vitesse initiale, une trajectoire plus linéaire et une portée plus importante. ce qui le rendait plus efficace sur le terrain découvert caractéristique des plaines de l'Afrique du Sud. Les travaux sur une munition à grande portée de remplacement commencèrent en 1910 et le résultat fut la cartouche de .276 Enfield en 1912. Un nouveau fusil fondé sur le modèle Mauser fut conçu pour aller avec la munition, appelé Enfield Pattern 1913. Bien que la cartouche .276 Enfield ait des performances balistiques meilleures, des essais sur le terrain révélèrent tout une autre série de problèmes comme un recul excessif, des flammes de bouche trop importantes, une usure anormale et une surchauffe du canon. Des essais furent fait pour obtenir une poudre moins calorigène mais ils furent interrompus par le début de la Guerre en 1914. Ce fut une chance indéniable pour le Lee-Enfield car la demande militaire fit que la version Mk VII de la munition de .303 fut retenue comme cartouche de dotation.[26]

Le Pattern 1914 Enfield et le M1917 sont fondés sur le modèle P1913 Enfield, lui même une copie du Mauser 98 sans aucune relation avec le système Lee, et donc hors de la famille des Lee-Enfield per se, bien qu'on le présume fréquemment. [27]

Entre-deux guerres modifier

 
Lee–Enfield No. 4 Mk I Longbranch aperture sights

En 1926, l'armée britannique change de nomencIature; le SMLE devient le Rifle N° 1 Mk III ou III*. Les MLE et LEC deviennent obsolètes tout comme les modèles les plus anciens de SMLE.[28] De nombreux Mk III et III* sont convertis en fusils d'instruction de calibre et deviennent ainsi le Rifle n°2 de différents marks. (Le Pattern 1914 devint le Rifle N° 3)[28]

Le modèle SMLE est relativement cher à produire en raison des opérations de forgeage et d'usinage nombreuses. Dans les années 1920, une série d'expérience visant à changer le design sont conduites pour résoudre ces problèmes, en réduisant le nombre de pièces détachées complexes et pour rationaliser le processus de fabrication. Le SMLE Mk V (qui devient le Rifle N°1 Mk V) reçoit un nouveau système de visée montée sur une platine qui déplace l'oeilleton de son emplacement initial sur le canon.[29] La distance ainsi gagnée permet un allongement de la ligne de mire qui génère une meilleure précision de la visée. Dans la position repliée , une distance de combat fixe de 300 yds (270 m) permet de prendre la visée rapidement à toute distance. Une alternative développée pendant cette période et qui devait être utilisée sur la version N° 4, un système de visée plus sommaire permet de choisir deux hausses de combat de 300 ou 600 yards. Cette solution est bien moins cher que le système de visée par échelle. L'arrêtoir de chargeur est réintroduit et une grenadière supplémentaire est ajoutée pour renforcer l'arme lorsque la baïonnette est utilisée. [29] Le modèle s'avère être encore plus cher et plus compliqué à produire que le Mk III. Il n'est ni développé, ni distribué à la troupe. Seul une production d'essai de 20 000 fusils entre 1922 et 1924 sont produits par la RSAF Enfield.[29] Le N° 1 Mk VI propose un "canon flottant" plus lourd, indépendant de l'affut, qui permet au canon de se dilater et se contracter sans entrer en contact avec l'affut et interférer ainsi avec le simbleautage canon/organes de visées. Le "canon flottant" améliore la précision du fusil en lui permettant une vibration autonome évitant le contact avec les parties en bois qui pourraient affectées la resonance naturelle du canon. L'oeilleton monté sur platine et l'arrêtoir de chargeur sont aussi présent et 1 025 exemplaires sont produits entre 1930 et 1933. [30]

Lee–Enfield N ° 1 Mk V modifier

Bien avant la sortie du N°4 Mk I, avant même la Première Guerre mondiale, l'armée britannique résout le problème de la partie arrière de la ligne de mire . Des modifications avaient été essayées sur le SMLE dès 1911 et sur le N°1 Mk III. Ces fusils ont une histoire mystérieuse mais ils représentent le maillon manquant du développement du SMLE. La distinction majeure du N°1 MK V est la partie arrière de la ligne de mire. Comme pour le N°1 Mk III* il lui manque uverture arrière de la vue. Comme le n ° 1 Mk III* il manque une volée de vue et avait la boucle du fil en place du harnais de levage pivotant à l'avant de magazine bien avec la procédure simplifiée de l'armement de la pièce. Le Mk V n'a conserver un magazine cut-off, mais sans un repérage trou, l'amoncellement de pivotement a été gardé attachée à un avant baril de bande, qui a été enveloppé de plus et attaché à l'arrière du nez cap pour renforcer le fusil pour une utilisation avec le Modèle standard de 1907 à baïonnette. Les autres caractéristiques comprennent un nez vis a fente de la largeur d'une pièce de monnaie pour un retrait facile, un levier de sécurité sur le côté gauche du récepteur a été légèrement modifiée, avec un unique angulaire pattern groove, et les deux pièces à main de la garde d'être étendu à partir du nez de la pac pour le récepteur, en omettant le sur le barillet de feuilles de vue. N ° 1 Mk V fusils ont été fabriqués uniquement par R. S. A. F. Enfield de 1922-1924, avec une production totale de près de 20 000 fusils, qui a marqué avec un “V”.

Fusil N ° 4 modifier

 
Lee–Enfield N ° 4 Mk I
 
Lee–Enfield N ° 4 Mk II avec l'échelle de visée en position haute et une barrette chargeur de 5 cartouches

A la fin des années 30, le besoin pour un nouveau fusil se fait jour et le fusil, N°4 Mk I est officiellement adopté en 1941.[31] Le mode d'action du N° 4 est similaire à celui du MK VI, mais plus robuste et, plus important, plus facile à produire en masse.[32] A la différence du SMLE dont le canon fait une courte saillie hors de l'embouchoir, le canon du N° 4 ressort nettement de l'avant du fusil. Le fond du chargeur n'est plus arrondi pour faciliter l'usinage. La ligne de mire en acier est redessinée et comprend un dispositif en L qui, en position rabattue, propose un œilleton fixé à la hausse de combat de 300 yards (274 m) et, en position haute, une échelle de visée qui peut être réglée de manière progressive de 200 à 1 300 yards (183 à 1 189 m) par intervalles de 100 en 100 yards (91 m). Cette ligne de mire comme d'autre lignes de mire à œilleton s'avère être plus rapide pour mettre en cible et plus précise que le système dont les éléments arrières sont fixés à mi-longueur du fut typique du Mauser, d'anciens modèles de Lee-Enfield ou le modèle Buffington du Springfield Mle 1903 américain.

Le n°4 est plus lourd que le N°1 Mk III, notamment en raison de son canon plus robuste. Une nouvelle baïonnette est conçue pour aller avec le fusil : un baïonnette clou, qui est essentiellement une barre cylindrique en acier avec une pointe aiguisée et qui est surnommé par les soldats "pigsticker" (L'aiguillon à cochons). Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, un couteau-baïonnette est développé, prévue à l'origine pour le pistolet mitrailleur Sten, mais qui a la même fixation que la baïonnette clou du N°4. Par la suite, les couteaux-baïonnette du N°7 et du N°9 sont prévues pour être mis en œuvre avec le fusil N°4. [33] Para ailleurs, George MacDonald Fraser prétend dans son livre McAuslan in the Rough, que le couteau baïonnette Pattern 1907 utilisée avec le SMLE peut être compatible avec le fusil N°4. [34]

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le fusil n°4 est encore simplifié pour être produit en masse avec la création du N°4 Mk I* en 1942, avec le verrou de la culasse remplacé par une simple encoche sur la glissière de la culasse. [35] Il n'est produit qu'en Amérique du Nord par la Long Branch Arsenal au Canada et la fabrique Savage-Stevens Firearmes aux Etats-Unis.[35] Le fusil n ° 4 Mk I est essentiellement produit pour le royaume-Uni.[36]

Dans les années d'après-guerre les Britanniques produisent le N°4 Mk 2 (les chiffres arabes remplacent les chiffres romains pour les désignations officielles en 1944), une version plus élaborée et améliorée du N°4 avec la queue de détente placée en avant du col de crosse et non sur le pontet, une crosse en hêtre (avec la grenadière de renforcement et la pièce centrale en bois à l'arrière du garde-main du N°4 Mk I/Mk I* remplacé par un ensemble boulon/écrou) et une plaque de couche en laiton (pendant la 2e GM, les Britanniques avaient remplacé la plaque de couche en laiton sur les N°4 par une plaque en Zamak pour limiter les coup et accélérer la production). [37] Avec la mise en service du fusil N°4 Mk 2, les Britanniques modernisent les stocks de plusieurs modèles anciens de N°4 pour les mettre aux standards du N°4 Mk 2.[38]  Les N ° 4 Mk 1 ainsi modifiés sont désignés N ° 4 Mk I/2, tandis que les N ° 4 Mk I*  amenés au standard Mk 2 sont re-désignés N ° 4 Mk I/3.[35]

Fusil N°5 Mk I—la "Jungle Carabine" modifier

Au cours de la guerre, le besoin d'un fusil plus court et plus léger se fait sentir. La carabine, N ° 5 Mk I (la "Jungle Carabine") est donc développée pour y répondre.[39] Le N°5 comprend une crosse raccourcie, un cache-flamme proéminent et un usiné pour enlever tout métal superflu, un canon raccourci à 18,8 inches (478 mm) et un poids plus léger de deux livres (900 g). Malgré une plaque de couche en caoutchouc, la munition de .303 génère un recul excessif en raison du canon plus court ce qui rend le N°5 incompatible avec une dotation générale et la production cesse en 1947 en raison d'un défaut de conception qui ne pardonne rien et qui créé des problèmes de précision. [40]

La ligne de mire en acier du N°5 est similaire à celle du N°4 et comprend un système de visée en L fixé à l'arrière du fusil avec un œilleton fixé à la hausse de combat de 300 yards (270 m) et une échelle de visée qui peut être réglée de manière progressive de 200 à 1 300 yards (183 à 1 189 m) par intervalles de 100 en 100 yards (91 m). Le N°5 était populaire chez les soldats que le Lee-Enfield standard en raison de sa légèreté, sa portabilité et sa longueur réduite.[41] Il est d'abord distribué à la 1ère Division aéroportée britannique et utilisé lors de la libération du Danemark et de la Norvège en 1945. BSA-Shirley, Birmingham produit 81 329 fusils et ROF Fazakerley, Liverpool 169 807 fusils.

Une version expérimentale australienne du N°5 MK I appelée Fusil, n ° 6, Mk I[42] est aussi développée, sur la base d'un SMLE Mk III* (contrairement au N°5 Mk I développé du N°4 MK I). Les militaires australiens ne sont pas autorisés à produire le N°4 Mk I, parce que la fabrique d'arme SAF de Lithgow est dédiée à la production du SMLE Mk III*. Le N°6 Mk I n'est produit qu'en faible quantité. C'est pourquoi il est très recherché des collectionneurs aujourd'hui.[39] Une version "Raccourcie et Allégée" du SMLE Mk III* est également testée par les militaires australiens et un très faible nombre est produit par la SAF Lithgow au cours de la Seconde Guerre mondiale.[43]

Le terme "Jungle Carabine" est popularisé dans les années 1950 par Société d'armement Santa Fé, un importateur américain qui rénove beaucoup de fusils de surplus en convertissant de nombreux N°4 dans l'espoir d’accroître la pénétration de ce fusil délaissé jusqu'à présent par le marché américain. La désignation non-officielle de "Jungle Carbine" est supposée avoir été donnée par les troupes britanniques et birmanes au N°5 Mk I. [39] Les fusils N° 4 et N° 5 servent en Corée (tout comme le SMLE N°1 Mk III* et la variante "T" fusil de précision, principalement dans les mains de troupes australiennes).[5]

Notes modifier

  1. a b c d et e Skennerton 2007, p. 90.
  2. a et b Hogg 1978, p. 215.
  3. Skennerton 2007, p. 587.
  4. Skennerton 2007, p. 264.
  5. a b c et d Wilson 2007.
  6. (en) David Pugliese, « Military draws blanks in bids for rifles Firms don't want to give up secrets », The Ottawa Citizen, Ottawa,‎ (lire en ligne)
  7. Skennerton 1993, p. 153, 230.
  8. Military Production at Lithgow SAF
  9. Skennerton 2007, p. 60.
  10. Ian Skennerton, « Arms and Militaria, Bulletin Board » (consulté le )
  11. Skennerton 2007, p. 159.
  12. Tucker 2013, p. 279.
  13. Skennerton 2007, p. 91.
  14. Skennerton 2007, p. 453–454.
  15. Skennerton 1997, p. 8.
  16. a et b Skennerton 1994c, p. 5.
  17. LOC § 11715
  18. a et b Skennerton 2007, p. 132.
  19. Skennerton 2007, p. 126.
  20. a b et c Skennerton 1994c, p. 9.
  21. Skennerton 2001, p. 7.
  22. a b et c Skennerton 2007, p. 161.
  23. Skennerton 1994c, p. 7.
  24. Skennerton 2007, p. 171–172.
  25. Skennerton 2007, p. 338.
  26. THE .256 INCH BRITISH: A LOST OPPORTUNITY by Anthony G Williams « https://web.archive.org/web/20130606221212/http://www.quarry.nildram.co.uk/256brit.htm »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?),
  27. War Office 1999, p. 7–8.
  28. a et b Skennerton 1994c, p. 8.
  29. a b et c Skennerton 2007, p. 187.
  30. Skennerton 2007, p. 189, 194.
  31. Skennerton 1994b, p. 5.
  32. Smith 1979, p. 21.
  33. Skennerton 2007, p. 406.
  34. Fraser, George MacDonald.
  35. a b et c Skennerton 1994b, p. 9.
  36. Skennerton 2007, p. 230.
  37. Skennerton 1994b, p. 7.
  38. Skennerton 1994b, p. 6.
  39. a b et c Wilson 2006.
  40. Skennerton (1994a), p.8
  41. Skennerton 1994a, p. 7.
  42. Skennerton 2007, p. 349.
  43. Skennerton 2007, p. 347.

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[[Catégorie:Fusil de précision]]