Utilisateur:Leonard Fibonacci/Triomphe de Vespasien et de Titus

Portique d'Octavie
Lieu de construction Regio IX Circus Flaminius
Champ de Mars
Type de bâtiment Portique comprenant deux temples et diverses annexes
Longueur 119 × 132 m (sous Auguste)
Le plan de Rome ci-dessous est intemporel.
Carte de la Rome antique montrant la localisation de Leonard Fibonacci/Triomphe de Vespasien et de Titus.
Portique d'Octavie
Localisation du portique et des temples
dans la Rome antique (en rouge)

Coordonnées 41° 53′ 35″ nord, 12° 28′ 44″ est
Liste des monuments de la Rome antique
Plan de Rome avec la rue qualifiée de « voie triomphale » en rouge.
Domus Aurea et Via Sacra

Flavius Josèphe modifier

4. [123] Il faisait encore nuit quand toute l'armée, groupée en compagnies et en divisions, se mit en route sous la conduite de ses chefs et se porta non autour des portes du palais, placé sur la hauteur, mais dans le voisinage du temple d' Isis (26) où les empereurs s'étaient reposés cette nuit-là. Dès le lever de l'aurore, Vespasien et Titus s'avancent, couronnés de lauriers, revêtus des robes de pourpre des ancêtres et gagnent les portiques d'Octavie[1] où le Sénat, les magistrats en charge et les citoyens de l'ordre équestre les attendaient. On avait construit devant les portiques une tribune où des sièges d'ivoire étaient placés pour les princes ; ils s'avancèrent pour s'y asseoir, et aussitôt toute l'armée poussa des acclamations à la gloire de leur vertu. Les empereurs étaient sans armes, vêtus d'étoffes de soie et couronnés de lauriers. Vespasien, après avoir fait bon accueil aux acclamations que les soldats auraient voulu prolonger, fit un signe pour commander le silence qui s'établit aussitôt ; alors il se leva, couvrit d'un pan de son manteau sa tête presque entière et prononça les prières accoutumées ; Titus fit de même. Après cette cérémonie, Vespasien s'adressa brièvement à toute l'assistance et envoya les soldats au repas que les empereurs ont coutume de leur faire préparer. Lui-même se dirigea vers la porte qui a tiré son nom des triomphes, parce que le cortège y passe toujours (Porta Triomphalis[2])). Là, ils prirent quelque nourriture et revêtus du costume des triomphateurs, sacrifièrent aux Dieux dont les images sont placées sur cette porte ; puis ils conduisirent le triomphe par les divers théâtres, pour que la foule pût le voir plus aisément.

5. [132] Il est impossible de décrire dignement la variété et la magnificence de ces spectacles, sous tous les aspects que l'on peut imaginer, avec ce cortège d'œuvres d'art, de richesses de tout genre, de rares produits de la nature. Presque tous les objets qu'ont jamais possédés les hommes les plus opulents pour les avoir acquis un à un, les œuvres admirables et précieuses de divers peuples, se trouvaient réunis en masse ce jour-là comme un témoignage de la grandeur de l'Empire romain. On pouvait voir des quantités d'argent, d'or, d'ivoire, façonnées suivant les formes les plus différentes, non pas portées comme dans un cortège, mais, si l'on peut dire, répandues à flots comme un fleuve : on portait des tissus de la pourpre la plus rare, des tapisseries où l'art babylonien avait brodé des figures avec une vivante exactitude : il y avait des pierreries translucides, les unes serties dans des couronnes d'or, les autres en diverses combinaisons et si nombreuses que nous pouvions craindre de nous abuser en les prenant pour les raretés qu'elles étaient. On portait aussi des statues de leurs dieux (29), de dimensions étonnantes et parfaitement travaillées, chacune faite d'une riche matière. On conduisait aussi des animaux d'espèces nombreuses, tous revêtus d'ornements appropriés. La foule des hommes qui les tenaient en laisse étaient parés de vêtements de pourpre et d'or : ceux qui avaient été désignés pour le cortège offraient, dans leur costume, une recherche, une somptuosité merveilleuses. Les captifs eux-mêmes, en très grand nombre, étaient richement parés, et l'éclat varié de leurs beaux costumes dissimulait aux yeux leur tristesse, effet des souffrances subies par leur corps. Ce qui excitait au plus haut degré l'admiration fut l'aménagement des échafaudages que l'on portait : leur grandeur même éveillait des craintes et de la méfiance au sujet de leur stabilité. Beaucoup de ces machines étaient hautes, en effet, de trois et quatre étages et la richesse de leur construction donnait une impression de plaisir mêlé d'étonnement. Plusieurs étaient drapées d'étoffes d'or, et toutes encadrées d'or et d'ivoire bien travaillé. La guerre y était figurée en de nombreux épisodes, formant autant de sections qui en offraient la représentation la plus fidèle ; on pouvait voir une contrée prospère ravagée, des bataillons entiers d'ennemis taillés en pièces, les uns fuyant, les autres emmenés en captivité : des remparts d'une hauteur surprenante renversés par des machines ; de solides forteresses conquises ; l'enceinte de villes pleines d'habitants renversée de fond en comble : une armée se répandant à l'intérieur des murs ; tout un terrain ruisselant de carnage ; les supplications de ceux qui sont incapables de soutenir la lutte ; le feu mis aux édifices sacrés ; la destruction des maisons s'abattant sur leurs possesseurs : enfin, après toute cette dévastation, toute cette tristesse, des rivières qui, loin de couler entre les rives d'une terre cultivée, loin de désaltérer les hommes et les bêtes, passent à travers une région complètement dévastée par le feu. Car voilà ce que les Juifs devaient souffrir en s'engageant dans la guerre. L'art et les grandes dimensions de ces images mettaient les événements sous les yeux de ceux qui ne les avaient pas vus et en faisaient comme des témoins. Sur chacun des échafaudages on avait aussi figuré le chef de la ville prise d'assaut, dans l'attitude où on l'avait fait prisonnier. De nombreux navires venaient ensuite[3].Les dépouilles étaient portées sans ordre, mais on distinguait dans tout le butin les objets enlevés au Temple de Jérusalem : une table d'or, du poids de plusieurs talents[4], et un chandelier d'or du même travail, mais d'un modèle différent de celui qui est communément en usage, car la colonne s'élevait du milieu du pied où elle était fixée et il s'en détachait des tiges délicates dont l'agencement rappelait l'aspect d'un trident. Chacune était, à son extrémité, ciselée en forme de flambeau ; il y avait sept de ces flambeaux, marquant le respect des Juifs pour l'hebdomade. On portait ensuite, comme dernière pièce du butin, une copie de la loi des juifs. Enfin marchaient un grand nombre de gens tenant élevées des statues de la Victoire toutes d'ivoire et d'or. Vespasien fermait la marche, suivi de Titus, en compagnie de Domitien à cheval, magnifiquement vêtu ; le coursier qu'il présentait au public attirait tous les regards.

 
Carte des collines de Rome et des lieux où était célébré le Septimontium en italien

6. [153] Le cortège triomphal se terminait au temple de Jupiter Capitolin ; arrivé là, on fit halte, car c'était un usage ancien et traditionnel d'attendre qu'on annonçât la mort du général ennemi. C'était Simon, Bargioras ; il avait figuré parmi les prisonniers ; on l'entraîna, la corde au cou, vers le lieu qui domine le Forum (32), parmi les sévices de ceux qui le conduisaient ; car c'est une coutume, chez les Romains, de tuer à cet endroit ceux qui sont condamnés à mort pour leurs crimes. Quand on eut annoncé sa mort, tous poussèrent des acclamations de joie ; les princes commencèrent alors les sacrifices et après les avoir célébrés avec les prières accoutumées, ils se retirèrent vers le palais. Quelques assistants furent admis par eux à leur table ; tous les autres trouvèrent chez eux un beau repas tout préparé. Ainsi la ville de Rome fêtait à la fois en ce jour la victoire remportée dans cette campagne contre les ennemis, la fin des malheurs civils et ses espérances naissantes pour un avenir de félicité.

7. [158] Après ce triomphe et le solide affermissement de l'Empire romain, Vespasien résolut de bâtir le temple de la Paix.

Lieu précis de l'exécution modifier

« Le cortège triomphal se terminait au temple de Jupiter Capitolin ; arrivé là, on fit halte, car c'était un usage ancien et traditionnel d'attendre qu'on annonçât la mort du général ennemi. C'était Simon, Bargioras ; il avait figuré parmi les prisonniers ; on l'entraîna, la corde au cou, vers le lieu qui domine le Forum. » À partir de cette affirmation, certains auteurs disent que Simon Bargioras a été exécuté précipités depuis la roche tarpéienne, toutefois la roche tarpéienne ne domine pas le Forum. Le seul forum que domine cette roche c'est le Forum Holitorium, c'est-à-dire le marché aux légumes, mais qui se trouve sur le versant opposé au Forum romain[5].

Parmi ceux qui ont été exécutés à l'issue du Triomphe, il semble n'y en avoir aucun qui ait été exécuté à la roche tarpéienne. Jugurtha est mort de faim dans sa prison. Le sort de Vercingétorix est inconnu, car aucun historien contemporain de César n'a mentionné son exécution. Les hypothèses émises : pour les uns il a été étranglé dans sa prison, pour d'autres il aurait vécu ses dernières années dans une villa et non pas dans un cachot. Arsinoë n'a pas été exécutée mais envoyée dans un Temple à Éphèse.

Si l'exécution avait eu lieu à la Roche Tarpéienne pourquoi Flavius Josèphe ne l'a pas simplement désigné par son nom ? Josèphe connaissait naturellement le nom de ce célèbre lieu d'exécution. D'autant qu'il écrit ce livre VII au début du règne de Domitien (81) et que cela fait donc 10 ans qu'il réside à Rome. On peut au contraire déduire que puisque Josèphe ne désigne pas ce lieu par son nom pourtant si célèbre, c'est justement parce que Simon Bargiora n'a pas été exécuté à la roche Tarpéienne. D'ailleurs, il parle lui-même d'un lieu qui domine le Forum, ce qui correspond pas du tout à la roche Tarpéienne. En revanche, on peut se demander si les formulation de Josèphe n'ont pas été choisies pour introduire cette confusion, sans écrire frontalement quelque chose d'effrontément faux.

  1. Temple de Jupiter Capitolin -> entraîné vers le lieu de son exécution
  2. car c'est une coutume, chez les Romains, de tuer à cet endroit ceux qui sont condamnés à mort pour leurs crimes

Où se trouve le palais de Vespasien? modifier

Selon Dion Cassius, juste après son arrivé à Rome, après le début de la reconstruction du Capitole, Vespasien « habitait peu le Palatin et passait la plus grande partie du temps dans ce qu'on appelait les Jardins de Salluste, où il recevait qui le voulait non seulement des sénateurs, mais encore des personnes d'autre condition (DC 66, 10) ».

Divorum modifier

Divorum
Lieu de construction Regio IX Circus Flaminius
Champ de Mars
Ordonné par Domitien
Type de bâtiment Portique, temple
Le plan de Rome ci-dessous est intemporel.
 
 
Le Porticus Divorum(en rouge) construit « au point de départ de la cérémonie du triomphe »

Coordonnées 41° 53′ 51″ nord, 12° 28′ 45″ est
Liste des monuments de la Rome antique

Bibliographie modifier

  • Philippe Tarel, Titus, Paris, Ellipses, , 407 p. (ISBN 9782340-015296, présentation en ligne).  
  • (en) Lawrence Richardson, A New Topographical Dictionary of Ancient Rome, Johns Hopkins University Press, , 488 p. (ISBN 0801843006)
  • (it) Filippo Coarelli, « Forum Holitorium », dans LTUR, vol. II, , p. 299
  • (en) Filippo Coarelli, Rome and environs : an archaeological guide, University of California Press, , 555 p. (ISBN 978-0-520-07961-8)

Notes et références modifier

  1. A l'ouest du Capitole.
  2. Porta triomphalis, entre le Capitole et le Tibre.
  3. En souvenir du combat sur le lac de Tibériade plus haut, III, 322.
  4. Table des pains de proposition. Ces objets sont figurés sur l'arc de Titus (S. Reinach, Rép. des reliefs, I, p. 273-4, avec bibliographie).
  5. Le Forum Holitorium est situé entre les pentes du Capitole, le théâtre de Marcellus, le forum Boarium et le Portus Tiberinus (cf. Coarelli 2007, p. 313), à l'extérieur de l'enceinte servienne, probablement dans la Regio IX (cf. Coarelli 2007, p. 313-314,Richardson 1992, p. 165.1).