Utilisateur:Leonard Fibonacci/Liste des évêques de Lexobie

L'évêché de Lexobie (ou évêché du Yaudet) en petite Bretagne aurait été créé par des disciples de Joseph d'Arimathie venus de Grand-Bretagne à la fin du Ier siècle.

Début de la liste modifier

- Drennalus (qu'on tient avoir été un disciple du noble décurion Joseph d'Arimathie) ayant traversé la Grand'Bretagne, passa les Gaules, et aborda au Havre Saliocan (c'est le port de Morlaix nommé Hanterallen) et vint en la Ville, qui lors s'appelait JULIA au dire de Conradus Archidiaconus Salsburiensis[1]. Ce Conradus était aumônier du roi d'Angleterre Henry, père du duc Geffroy, mari de la duchesse Constance, par commandement duquel il composa ce livre l'an 1167. Ce fut vers l'an 72, que ce saint homme arriva à Morlaix, sous le pontificat de saint Lin, et l'Empire de Vitellius (sic); il convertit les Morlaisiens et y édifia un petit Oratoire (il s'agissait de la chapelle de Saint-Jacques située près des anciennes halles) et dans l'une des avenues de la Ville il érigea une colonne, au haut de laquelle il éleva une Croix, et dessous une petite niche où il posa une image de Notre-Dame, et cette croix s'appelait Croas Arlettern, car la dévotion du peuple y entretenait toutes les nuits une chandelle (elle était située au carrefour de la rue dite de la Fontaine). De là, Drennalus passa dans la Ville de Lexobie, en breton "le Coz Gueaudet", située à l'embouchure de la rivière du Léguer, où il établit son siège épiscopal, et il s'adressa à saint Clair (Nantes) pour traiter avec lui de la façon de développer la religion chrétienne en Armorique. Il mourut l'an de grâce 92.

- Congalus fut élu par les fidèles après la mort de Drennalus l'an 92. Epoque où commença la seconde persécution suscitée par l'empereur Domitien, sous le pape Saint- Clément. Il gouverna 6 ans et mourut l'an 98.

- Hostolierus occupa ce siège en 98, sous le même pape et l'Empereur Nerva. Il gouverna 8 ans et mourut l'an 106, ayant vécu sous la troisième persécution suscitée par l'Empereur Trajan.

- Feletus fut sacré en l'an 106, sous le règne du pape martyr saint Anaclet et de l'Empereur Trajan. Il mourut en l'an 115.

- Isarietus fut sacré en l'an 115, sous le règne du pape saint Evariste et de l'Empereur Trajan. Il mourut en l'an 121.

- Grallon fut sacré en l'an 121, sous le règne du pape martyr saint Alexandre Ier et de l'Empereur Adrien. Il mourut l'an 123, ayant siégé 2 ans.

- Hastrink entra en possession du siège l'an 123 sous le règne du pape martyr saint Alexandre Ier et de l'Empereur Adrien. Il mourut l'an 130 et gouverna 7 ans.

- Semperius fut sacré en l'an 130, sous le règne du pape martyr saint Alexandre Ier et de l'Empereur Adrien. Il mourut l'an 134 et gouverna 4 ans.

- Erminus fut sacré en l'an 134, sous le règne du pape martyr saint Sixte Ier et de l'Empereur Adrien. Il mourut l'an 137 et gouverna 3 ans.

- Guennael entra en possession du siège l'an 137 sous le règne du pape martyr saint Sixte Ier et de l'Empereur Adrien. Il mourut l'an 139 et gouverna 2 ans.

- Drobuaclus fut sacré en l'an 139, sous le règne du pape martyr saint Sixte Ier et de l'Empereur Antoninus pius. Il mourut l'an 144 et gouverna 5 ans.

- Manuanus fut sacré en l'an 144, sous le règne du pape et martyr Telesphore et de l'Empereur Antonius pius. Il mourut l'an 150 et gouverna 6 ans.

- Hugarnotus fut élu en l'an 150, sous le règne du pape martyr Telesphore et de l'Empereur Antonius pius. Il mourut l'an 156 et gouverna 6 ans.

- Nitorius fut sacré en l'an 156, sous le règne du pape martyr saint Higine. Il mourut l'an 161. Il gouverna 5 ans.

- Fracorius ne gouverna qu'une année et mourut l'an 162.

- Bodmaleus fut sacré en l'an 162, sous le règne du pape martyr Pie Ier. Il mourut l'an 167 et gouverna 5 ans.

- Tuterius fut élu en l'an 167, sous le règne du pape saint Anicete et de l'Empereur Antonius Aurelius verus. Il mourut l'an 169 et gouverna 2 ans.

- S. Guennaelus fut sacré en l'an 169, sous le règne du pape Anicete et de l'Empereur Antonius Aurelius verus. Il mourut l'an 172 et gouverna 5 ans.

- Congalus fut élu en l'an 172. Il mourut l'an 175 et gouverna 3 ans.

- Dopelomus fut élu en l'an 175, sous le règne du pape martyr saint Sother. Il mourut l'an 179 et gouverna 4 ans.

- Guennaelus fut sacré en l'an 179, sous le règne du pape martyr saint Eleuthère. Il mourut l'an 184. Durant la quatrième persécution suscitée par l'Empereur Verus, il gouverna 5 ans.

- Hoarvaeus fut élu en l'an 184, sous le règne du pape martyr saint Eleuthère et de l'Empereur Commode. Il mourut l'an 188 et gouverna 4 ans.

- Widohelus fut sacré en l'an 188. Il mourut l'an 192 et gouverna 4 ans.

- Dispius fut sacré en l'an 192. Il mourut l'an 198 et gouverna 6 ans.

- Francianus fut sacré en l'an 198, sous le règne du pape Victor et de l'Empereur Aelius Pertinax. Il mourut l'an 203. Il gouverna 5 ans et a assisté à la cinquième persécution suscitée l'an 201 par l'Empereur Severus.

- Riticarius fut sacré en l'an 203, sous le règne du pape martyr saint Zepherin. Il mourut l'an 214 et gouverna 11 ans.

- Nicorus fut sacré en l'an 215, sous le règne du pape martyr saint Zepherin et de l'Empereur Antonius Caracalla. Il mourut l'an 218 et gouverna 3 ans.

- Guivenninus fut élu en l'an 218, sous le règne du pape martyr saint Zepherin et de l'Empereur Macrinus. Il mourut l'an 225 et gouverna 7 ans.

- Brumaelus fut sacré en l'an 225, sous le règne du pape saint Urbain Ier et de l'Empereur Alexandre. Il mourut l'an 239 et gouverna 14 ans. Lors de sa sixième année de règne, il est confronté à la persécution suscitée par l'Empereur Maximin l'an 236.

- Guennaelus fut sacré en l'an 239, sous le règne du pape martyr saint Fabien et des Empereurs Balbinus et Puppienus. En 253, il est confronté à la persécution suscitée par l'Empereur Decius. Il mourut l'an 257 et gouverna 18 ans.

- Godamius fut sacré en l'an 257, sous le règne du pape martyr saint Estienne et des Empereurs Valerien et Galere. En 259, eut lieu la huitième persécution pendant laquelle notre prélat mourut en l'an 268. Il gouverna 11 ans.

- Hoarvaeus fut sacré en l'an 268, sous le règne de saint Denis Ier et des Empereurs Valerien et Galere. Il mourut l'an 270 et gouverna 2 ans.

- Neoturnus fut sacré en l'an 270, sous le règne du pape saint Denis Ier et de l'Empereur Claude. Il gouverna pendant la neuvième persécution suscitée par l'Empereur Aurélien qui eut lieu en l'an 273. Il mourut l'an 285.

- Guennoleus fut sacré en l'an 285, sous le règne du pape martyr saint Cajus et des Empereurs Diocletien et Maximien. Il mourut l'an 291 et gouverna 6 ans.

- Cormennus fut sacré en l'an 291, sous le règne du pape martyr saint Cajus et des Empereurs Diocletien et Maximien qui suscitèrent la dixième et la plus cruelle persécution contre l'Eglise en l'an 302. Il mourut l'an 312 et gouverna 21 ans.

- Guennaelus fut sacré en l'an 313, sous le règne du pape martyr saint Melchiades et de l'Empereur Constantin le Grand qui autorisa le libre exercice de la religion chrétienne. Ce prélat ôta les Idoles de la Ville de Lexobie et de son diocèse, et jeta les fondements de sa Cathédrale et de plusieurs autres églises. Il mourut l'an 324 et gouverna 11 ans.

- Viennenus fut sacré en l'an 324, sous le règne du pape saint Sylvestre et de l'Empereur Constantin le Grand. Il mourut l'an 338 et gouverna 14 ans.

- Cretus fut sacré en l'an 338, sous le règne du pape saint Jules Ier et de l'Empereur Constantin II. Il mourut l'an 345 et gouverna 7 ans.

- Tugduval fut sacré en l'an 345. Il mourut l'an 354 et gouverna 9 ans.

Le Yaudet modifier

Si le lieu demeure fréquenté par les habitants de la région, ce n’est plus qu’au titre du pèlerinage à la Vierge couchée qui s’est fixé, à une date impossible à déterminer, dans la chapelle située à l’intérieur de l’oppidum, au carrefour des anciennes rues : malgré la reconstruction de cette chapelle en 1859-18613, ce pèlerinage lui-même offre un profil historique très nettement déclinant, une fois passé un apogée que l’on peut situer au XVIIe siècle[2].

La mémoire d’une évangélisation originelle modifier

[...] « le Yaudet est le berceau des origines chrétiennes de la Bretagne. Quelques années après la mort du Christ, Drennalus, un disciple de Joseph d’Arimathie, vint convertir au christianisme les habitants du Yaudet. La place devint bientôt le siège de l’évêché de Lexobie, Drennalus étant le premier d’une longue lignée de 72 évêques qui s’achève à la destruction de la ville par les Danois : le siège épiscopal est alors transféré dans le monastère fondé antérieurement par saint Tugdual à Tréguier. Tel est le récit que rapportent le propre et le bréviaire de Tréguier, fidèlement repris en 1637 par le dominicain Albert Le Grand dans sa Vie des saints de la Bretagne armorique[3]. Cette tradition prétend s’appuyer sur des preuves multiples : sources hagiographiques telles que la troisième vie de saint Tugdual, qui parle de Lexobie; références savantes telles que les historiens Pierre Le Baud (1505) et Bertrand d’Argentré (1582) qui établissent l’importance de la ville romaine et, par contrecoup, son rôle dans l’organisation de l’Église bretonne des origines. Et pour l’homme du XVIIe siècle, ces cautions savantes sont en quelque sorte corroborées par un constat de fait : de mémoire d’homme, le territoire du Yaudet constitue une métairie noble relevant directement du fief de l’évêque de Tréguier. Les archives le confirment, depuis le XIIIe siècle au moins : c’est en 1267 qu’apparaît la mention des droits de l’évêque sur la « Vieille Cité[4] » (p. 212). »

Pour Georeges Provost ce qui précède est une construction qui relèverait « entièrement du mythe » et il renvoie à ce sujet à La Borderie (milieu du XIXe siècle). Il signale aussi que « récemment, Hubert Guillotel a même pu préciser quelles ont pu être l’origine et la fonction de ce mythe : il en attribue l’invention à l’évêque Martin de Tréguier, à la fin du onzième siècle, soucieux d’affirmer l’antiquité de son diocèse pour le protéger des exigences de ses voisins de Saint-Pol-de-Léon et de Dol[5]. (p. 212) »

Outre plusieurs sources, l'auteur fait état d'une « mémoire » épiscopale qui s'est spontanément exprimée « lorsque le chantier de reconstruction de la chapelle du Yaudet, dans les années 1859-1861, met au jour des sépultures. Pour les habitants du village, qui le rapportent à François-Marie Luzel de passage en 1863[6], les ossements exhumés ne peuvent être que les restes des évêques. Il est donc patent que le discours des origines chrétiennes a imprégné jusqu’à la conscience des habitants et des pèlerins du Yaudet (p. 212). »

« Il est tout à fait remarquable, que le P. Maunoir ait décidé de commencer précisément son action en Trégor par une grande mission au Yaudet (1657). [...] Dans ses écrits 11, le P. Maunoir justifie son choix par une autre raison pratique, [...] : le fait que le pèlerinage du Yaudet draine une énorme population de pèlerins se succédant durant tout le mois de mai. Maunoir ne fait, dans ses écrits, aucune allusion au passé religieux du site mais il est évident qu’il en était informé [...] La mémoire des lieux plaide en tout cas en faveur d’un tel enchaînement, où « l’évangélisation » tridentine se surimpose à celle des origines (p. 213). »

Dans les aveux rendus à l’évêque de Tréguier au XVIIIe siècle par l’une des familles propriétaires du village – les Adelin – la référence au P. Maunoir voisine avec celle de Lexobie : les documents mentionnent en effet la « chaire du P. Maunoir », qui n’est autre que le chaos rocheux situé au point culminant du promontoire, d’où Maunoir se serait adressé aux foules « afin que le prédicateur fust entendu des costes maritimes et des montagnes prochaines12 ». Pour cette famille Adelin que l’on devine très marquée par le courant dévot – l’un de ses membres fonde en 1718 la confrérie du Rosaire au Yaudet et érige une seconde fontaine sacrée – il est manifeste qu’une chaîne mystique court, de Lexobie au P. Maunoir en passant par saint Tugdual. La mémoire des origines chrétiennes du Yaudet a donc été ravivée parce qu’elle trouvait une pertinence particulière dans le contexte des missions jésuites (p. 213).

Notes et références modifier

  1. Conradus Archidiaconus Salsburiensis, in descriptione utriusque Britanioe libro 9. cap. 56. où il dit : Morloeum oppidum istius (quae armorica dicitur) Britanniae, quondam JULIA appellatum, ad radices Castri Caesaris in crepidine montis situm ad imam vallem vergens, quod duo hinc inde fluvioli alluunt, in alveum aquae marinoe ad Septentrionen recepti. Huic DRENNALE majori Britannia veniens, Christi fidem praedicavit postea LEXOBLAE proesul effectus.
  2. Sur le détail de cette évolution, voir l'article de Georges PROVOST, « Du site antique au pèlerinage moderne (1600-1950) : un relais problématique », (à paraître ?) dans l’édition du premier volume des fouilles du Yaudet sous la direction de Patrick Galliou et Barry Cunliffe.
  3. ALBERT LE GRAND, « Catalogue chronologique & historique des evêques de Tréguer », La vie, gestes, morts et miracles des saincts de la Bretagne armorique, Nantes, 1637, p. 662-668.
  4. « Transaction entre le duc Jean le Roux et Alain, évêque de Tréguer, touchant les Reguaires & la Regalle de cette Eglise », Dom MORICE, Preuves, t. 1, col. 1005-1006
  5. GUILLOTEL, Hubert, « Le dossier hagiographique de l’érection du siège de Tréguier », Bretagne et pays celtiques. Langue, histoire, civilisation. Mélanges offerts à la mémoire de Léon Fleuriot, Saint-Brieuc/Rennes, Skol/PUR, 1992, p. 213-226.
  6. LUZEL, François-Marie, « En Basse-Bretagne. Impressions et notes de voyage », Revue de Bretagne et de Vendée, t. 9, mars 1866, p. 219 (texte repris dans LUZEL, François-Marie, Notes de voyage en Basse-Bretagne, du Trégor aux îles d’Ouessant et de Bréhat, éd. par MORVAN, Françoise, Rennes, PUR/Terre de Brume, 1997, p. 63-70).