Utilisateur:Leonard Fibonacci/Date de naissance de Jésus

Les sources modifier

Les évangiles de l'enfance modifier

Viennent ensuite les récits de l'enfance de Jésus, qui ont été ajoutés au début des évangiles de Matthieu et Luc, qui « posent de nombreux problèmes littéraires et historiques, tant leur écriture apparaît tardive, relevant plutôt du merveilleux à la manière des récits d'enfance du monde judéo-hellénistique. »[1], et qui donnent des indications chronologiques imprécises et contradictoires.

Ces évangiles de l'enfance sont écrits environ une génération après l'écriture des évangiles dont la rédaction s'étale d'environ 65-70 jusqu'à 115. Avec l'évangile appelé Nativité de Marie, mais rebaptisé protévangile de Jacques il y a trois évangiles de l'enfance, tous trois ont été écrits de façon indépendante[2], probablement par des judéo-chrétiens dans le même but principal, essayer de réfuter les arguments de leurs détracteurs juifs, pour qui des éléments de la naissance de Jésus rendaient impossible qu'il soit le Messie annoncé. Si l'on excepte les apparitions de Jésus après sa résurection, notamment pour l'évangile selon Marc, les récits de l'enfance constituent la part la plus tardive des évangiles canoniques[2]. Ils sont construits sur le modèle d'autres traditions (celle de la naissance de Moïse pour Matthieu, celles de la naissance de Jean le Baptiste et de l'enfance de Samuel dans l'ancien Testament pour Luc). Néanmoins pour le théologien J. A. Fitzmeyer, ils semblent utiliser certains détails remontant à des traditions chrétiennes antérieures, et certains de ces détails sont communs aux deux évangiles[2]. Ce sont dans ces détails communs que certains auteurs recherchent des éléments historiques, sur la base du critère d'historicité d'attestation multiple dans des sources littérairement indépendantes[2]. En revanche, des historiens spécialiste de l'histoire des religions comme François Blanchetière émettent les plus sérieux doutes sur la possibilité de parvenir à trouver des éléments historiques dans ces récits[3].

Depuis longtemps les critiques ont noté les contradictions et les invraisemblances des deux récits de la naissance de Jésus des évangiles canoniques. Ceux-ci sont non seulement différents mais inconciliables. Tous deux situent cette naissance à Bethléem (pour que la prophétie du prophète Michée soit accomplie)[4].

Irénée de Lyon et évangile selon Jean modifier

À ces sources viennent s'ajouter une indication sur l'âge minimum atteint par Jésus. Irénée de Lyon indique à deux reprises que Jésus était encore vivant, alors qu'il avait ou approchait la cinquantaine[5]. On trouve la même indication dans l'évangile selon Jean[6].

L'évangile selon Jean appartient donc à la génération précédant la rédaction des évangiles de l'enfance. Il est réputé respecter beaucoup plus fidélement la chronologie et les localisations géographiques que les trois autres évangiles canoniques dit synoptiques[7]. Bien que comme les autres évangiles canoniques, il ait l'apparence d'une biographie, il ne faut surtout pas le prendre pour une biographie[8]. Néanmoins, les exégètes estiment qu'il contient des références historiques à la vie de Jésus évoquées symboliquement. Dans l'échange où Jésus est donné pour approcher la cinquantaine, aucune interprétation symbolique n'a sérieusement été émise.

Jules l'Africain et Denys le petit modifier

Il ne reste de la première de ces sources que le résultat des travaux de Denys le Petit. En l'an 525, il fonda l'usage de compter les années à partir de l'incarnation (25 mars) et de la naissance (25 décembre) de Jésus-Christ, qu'il plaça à l’année 753 de Rome[9] (c'est-à-dire l'année -1 du calendrier actuel). C'est sur cette date que se fondent aujourd'hui les calendriers de l'ère chrétienne, devenue ère commune. Le plus ancien témoin pour cette date est Jules l'Africain, souvent appelé « le chronographe ». Les auteurs qui veulent harmoniser les indications en notre possession estiment souvent que Denys le Petit s'est contenté de soustraire les 30 ans supposés de Jésus un an après le début de la prédication de Jean le Baptiste et en resta là. Toutefois, on ne connaît rien de la méthode qu'il a effectivement utilisée et Denys étant un érudit qui avait été choisi par le pape pour résoudre des problèmes complexes, il serait étonnant qu'il n'ait pas tenté de se référer aux sources, notamment en arménien, mais bien sûr aussi en grec et en latin qui étaient encore disponibles à l'époque.

Références modifier

  1. Charles Perrot, « Les récits de l'enfance de Jésus », Les Dossiers d'archéologie, 1999 - 2000, n° 249, pp. 100-105
  2. a b c et d J. A. Fitzmeyer « The virginal conception of Jesus in the new testament », Theological Studies 34 (1973), pp. 561-562
  3. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Blanchetière_118
  4. Jacques Giri, Les nouvelles hypothèses sur les origines du christianisme: enquête sur les recherches récentes, éd. Karthala, 2007, p. 133.
  5. Adelin Rousseau et Louis Doutreleau, Contre les hérésies, Cerf, 1982, II, p.  22.
  6. Jérôme Prieur, Gérard Mordillat, Jésus contre Jésus, Éd. du Seuil, 2008.
  7. Jean-Christian Petitfils, Jésus, p. 25.
  8. Encyclopædia Universalis,Joseph Doré, Pierre Geoltrain, Jean-Claude Marcadé, Article « Jésus ou Jésus Christ ».
  9. Daniel Rops parle de l'année 754 de Rome.