Utilisateur:Leonard Fibonacci/Contre Appion

« 47 Moi, au contraire, et sur l'ensemble de la guerre et sur le détail des faits, j'ai écrit une relation véridique, ayant assisté en personne à tous les événements. 48 Car j'étais général de ceux qu'on appelle chez nous les Galiléens tant que la résistance fut possible, puis, capturé, je vécus prisonnier dans le camp romain. Vespasien et Titus, me tenant sous leur surveillance, m'obligèrent à être toujours auprès d'eux, enchaîné au début; plus tard, délivré de mes liens, je fus envoyé d'Alexandrie avec Titus au siège de Jérusalem. »

L'expression « Envoyé d'Alexandrie avec Titus au siège de Jérusalem », correspond parfaitement à un tel siège en 69 et pas en 70. Vespasien commence le siège, arrivée devant les murs moins de 6 jours avant la Pâque, menée du siège de Vespasien, 1er juillet 69 Vespasien est proclamé Empereur à Alexandrie, il se rend à Alexandrie accompagnée d'une faible partie de son armée après avoir confié la conduite du siège à l'un de ses généraux (Trajan?), il renvoie Titus accompagné de Tibère Alexandre pour terminer le siège de Jérusalem, Josèphe les accompagne.

Cela explique qu'Agrippa soit totalement absent de la relation du siège. Il a continué son voyage à Rome que Titus a interrompu alors qu'ils étaient parvenus en Achaïe, quand il a appris la mort de Galba et la nomination d'Othon. À Rome Agrippa reçoit secrètement un message de Vespasien qui l'informe qu'il va se faire proclamer empereur, ce qui lui permet de partir de la ville avant que l'information n'y parvienne. Il parvient à rejoindre Vespasien à Alexandrie. Toutefois si le siège avait eu lieu en 70, il aurait largement eu le temps de rejoindre les armées de Titus pour se placer à la tête de ses troupes. Or Agrippa ne réapparaît que bien après la chute de Jérusalem, pour des fêtes qu'il donne en l'honneur de Titus dans sa capitale de Césarée de Philippe, à l'automne qui suit la chute de Jérusalem.

De même Tiberius Alexander n'apparaît que sur la fin du siège de Jérusalem, notamment dans une réunion qui a lieu la veille de l'investissement du Temple pour savoir s'il faut brûler le Temple ou non. C'est donc qu'il n'est arrivé au plus tôt qu'en juillet 69. Si le siège avait eu lieu en 70, ce général expérimenté serait apparu dans plusieurs épisodes depuis le début du siège.

Sans parler des chroniques juives exprimées en année séleucide de "l'ère de Babylonie" et qui placent la prise de la ville et la destruction du Temple en 69. Sans parler des nombreuses sources juives ou chrétiennes qui mentionne Vespasien comme présent au siège de Jérusalem, car il a donc été présent du début du siège jusqu'au début juillet 69, etc.

etc... (attente invraisemblable de 2 ans, alors que Jérusalem est encerclé à une vingtaine de kilomètres depuis juin 68. Attente invraisemblable de Vespasien à Alexandrie pour ne faire mouvement vers Rome via l'Illyrie qu'en automne 70 (alors qu'il s'agit naturellement de l'automne 69) alors que le Sénat l'a déclaré empereur (et consul) depuis le 22/12/69)

Le livre IV de la Guerre des Juifs a probablement été publié alors que Titus était empereur (79 - 81). En décalant d'un an le siège de la ville, les rédacteurs Josèphe, Épaphrodite, ont raconté l'histoire comme si c'était Titus qui avait mené le siège de bout en bout. En même temps cela a permis de désynchroniser les dates de crucifixion de Simon Pierre et peut-être de Jésus - Îsâ, ainsi probablement que le jour de l'incendie du Temple (9 Ab), par rapport au jour de la semaine exprimée dans la chronologie du calendrier hébraïque pour que les dates des morts des "martyrs" célébrés secrètement dans un certain judaïsme ne correspondent plus, sauf justement à assumer que la propagande flavienne a décalé la prise de Jérusalem de un an.

Ceux qui comptent pour Josèphe modifier

Épaphrodite modifier

1 J'ai déjà suffisamment montré, je pense, très puissant Épaphrodite[1], par mon histoire ancienne, à ceux qui la liront, et la très haute antiquité de notre race juive, et l'originalité de son noyau primitif, et la manière dont elle s'est établie dans le pays que nous occupons aujourd'hui.

Les Flaviens et les Hérodiens de Rome modifier

Je notais avec soin non seulement ce qui se passait sous mes yeux dans l'armée romaine, mais encore les renseignements des déserteurs que j'étais seul à comprendre. 50 Ensuite, dans les loisirs que j'eus à Rome, la préparation de mon histoire entièrement terminée, je me fis aider pour le grec par quelques personnes et c'est ainsi que je racontai les événements pour la postérité. Il en résulta pour moi une telle confiance dans la véracité de mon histoire qu'avant tous les autres je voulus prendre à témoin ceux qui avaient commandé en chef dans la guerre, Vespasien et Titus. 51 C'est à eux les premiers que je donnai mes livres et ensuite à beaucoup de Romains qui avaient participé à la campagne; je les vendis d'autre part à un grand nombre des nôtres, initiés aux lettres grecques, parmi lesquels Julius Archélaüs[2], le très auguste Hérode[3], et le très admirable roi Agrippa lui-même. (donc Agrippa est encore vivant) 52 Tous ces personnages ont témoigné que je m'étais appliqué à défendre la vérité, eux qui n'auraient point caché leurs sentiments ni gardé le silence si, par ignorance ou par faveur, j'avais travesti ou omis quelque fait.

Si le Hérode dont parle Flavius Josèphe est bien le fils qu'Hérode de Chalcis a eu avec Salomé, il y a de fortes chances qu'il ait été un adepte de la "Voie du Seigneur Jésus" puisque ses deux parents l'étaient. À noter que le frère d'une des sœurs de lait de Flavia Domitilla a un frère qui porte le nom très significatif d'Hérode dans la ville de Rome et qu'il se converti à la "doctrine de Vérité" en cessant d'être "aveugle", et donc en se laissant convaincre à l'aide des Écritures juives que Jésus est le Messie, par la sainte Flavia Domitilla peu après le début du règne de Nerva (96 - 98). Cet Hérode est le frère de Théodora qui a donc été élevée avec Flavia Domitilla qui est une nièce de Titus Flavius Clemens. Rappelons que Théodore est l'équivalent grécisé de Matthatias, Matthat, un nom très fréquent chez les Hasmonéens — que porte d'ailleurs Flavius Josèphe dont le nom initial est Joseph Matthatias, fils de Matthias et qui appartient à une branche lointaine des Hasmonéesns —. Ce nom fréquent chez les Hasmonéens est tout aussi fréquent chez les Hérodo-Hasmonéens auxquels appartiennent les Agrippa (I et II), Hérode de Chalcis, son fils Aristobule de Chalcis et leurs descendants. Le fait que les enfants des familles des rois clients soient élevées à Rome par des membres de la famille impériale — en l'occurrence les Flaviens — est tout à fait conforme aux habitudes romaines au moins depuis Auguste.

Quand ? modifier

J'ai déjà suffisamment montré, je pense, très puissant Épaphrodite[2], par mon histoire ancienne, à ceux qui la liront, et la très haute antiquité de notre race juive, et l'originalité de son noyau primitif, et la manière dont elle s'est établie dans le pays que nous occupons aujourd'hui ; en effet 5 000 ans[3] sont compris dans l'histoire que j'ai racontée en grec d'après nos Livres sacrés.  2 Mais puisque je vois bon nombre d'esprits, s'attachant aux calomnies haineuses répandues par certaines gens, ne point ajouter foi aux récits de mon Histoire ancienne et alléguer pour preuve de l'origine assez récente de notre race que les historiens grecs célèbres ne l'ont jugée digne d'aucune mention, 3 j'ai cru devoir traiter brièvement tous ces points afin de confondre la malveillance et les mensonges volontaires de nos détracteurs, redresser l'ignorance des autres, et instruire tous ceux qui veulent savoir la vérité sur l'ancienneté de notre race.

1) Le Contre Apion est écrit après la publication de ce que Josèphe appelle son "Histoire ancienne" (des Juifs) et que nous appelons les Antiquités judaïques, mais que nous ne connaissons que dans sa seconde version (sans les passages sur la famille d'Adiabène qui suivaient le XXe livre et avec adjoint à la fin une soi-disant autobiographie de Josèphe).

2) Il est aussi publié avant que la nouvelle de la mort d'Agrippa II soit parvenu à Rome. La disparition des monnaies en 95 datent la mort d'Agrippa et ceux qui tiennent à la date donné par Photios au Xe siècle — c'est-à-dire de fait le point de vue des autorités ecclésiastiques sur la date de cette mort — ne tiennent absolument pas compte du fait que Josèphe fait l'éloge des Flaviens (Vespasien, Titus) et un éloge appuyé de Domitien, de plus sans dire un mot en faveur de Trajan ce qui aurait été quasi suicidaire et aurait hypothéqué d'emblée la possibilité que sa nouvelle version de son "Histoire ancienne" soit publiée, si on avait été effectivement la 3e année du règne de Trajan comme le dit Photios. Cela aurait été vrai avec n'importe quel Empereur mort, mais encore plus avec Domitien, dont la Damnatio memoriae a été décidée immédiatement après sa mort, tant ses dernières années de règnes ont été mal jugées à Rome. Le fait de rendre un hommage à un empereur ayant subi une damanatio memoriae à peine 3 ans auparavant, sans rendre le moindre hommage à l'empereur en exercice aurait été pris comme une violente attaque contre lui. L'épitaphe du soldat retrouvée dans le Hauran ne change strictement rien au problème contrairement à ce que disent ceux qui veulent sauver la date de mort d'Agrippa selon les autorités ecclésiastiques. Ce soldat a servi "x" années sous Agrippa et "y" années sous Trajan, cela n'implique absolument pas que ces deux périodes de service se sont strictement succédé. Il peut très bien y avoir 3 années ou plus entre ces deux périodes pendant lesquelles il a fait autre chose, mais qu'il n'a pas jugé suffisamment important pour le faire figurer sur son épitaphe.

3)Comme la première version des Antiquités judaïques a été publiée en 93/94, le Contre Apion a donc été publié en 94/95. C'est d'ailleurs les dates retenues quasi unanimement par les spécialistes.

4)Ce que Josèphe a écrit dans son "Histoire antique des Juifs" a été contesté, mais il est très difficile de savoir sur quels points, si ce n'est la contestation de l'ancienneté de la Torah et donc de la loi juive.

Notes et références modifier

  1. C'est le même auquel est dédiée la Vita et qui fut un des patrons des Antiquités (I, § 8). Le langage de Josèphe dans ces divers passages prouve que c'était un personnage haut placé et qui avait subi des vicissitudes politiques; aussi l'a-t-on identifié, non sans vraisemblance, à Épaphrodite, affranchi et secrétaire de Néron, qui aida son maître à se tuer, et fut plus tard, à raison de ce fait, banni puis mis à mort par Domitien en 96 (Suétone, Domitien, 14). La seule objection c'est que la Vita, dédiée à Épaphrodite, parle d'Agrippa II comme étant mort (c. 65, § 359) ; or, d'après Photius (cod. 33), ce roi serait mort l'an 3 de Trajan (100 ap. J.-C.). Mais ce renseignement est suspect et nous ne possédons aucune monnaie d'Agrippa postérieure à Domitien. Épaphrodite ayant été tué en 95 (Dion, LXVII, 14) et les Antiquités achevées en 93 (Ant., XX, 11), il en résulte que le Contre Apion a été écrit en 94 ou 95. Note du traducteur.
  2. Julius Archélaüs, fils d'Helcias, avait épousé Mariamme, fille d'Agrippa Ier (Ant., XIX, 355); il était donc le beau-frère d'Agrippa II.
  3. La note dit : Hérode ὁ σεμνότατος est non pas, comme l'a cru Dessau, le très jeune fils d'Aristobule (roi de Petite Arménie et arrière petit-fils d'Hérode le Grand), mais, probablement, suivant Otto (Pauly-Wissowa, Supplément, II, 162), un fils de Phasaël (neveu d'Hérode le Grand) et de Salampsio (fille du même). Cf. Ant., XVIII, 131-138. Contrairement à ce que dit la note, cela pourrait être Hérodion de l'épître aux Romains et donc le fils d'Aristobule de Chalcis, car si Paul de Tarse l'appelle Hérodion dans son Épître aux Romains, écrite en 55-58, c'est qu'il est jeune certe mais tout de même digne d'intérêt et qu'il a à coup sûr plus de 10 ans. Donc, 40 ans plus tard, il est absurde de dire qu'il est "très jeune". Pour être, "très auguste", il faut au moins être fils de roi si ce n'est roi soi-même, ce que n'a jamais été le fils de Phasael. De plus en 93/94, combien d'Hérodiens de cette génération étaient-ils encore vivants ? Alors que le fils d'Arisobule a beaucoup plus de chances d'être encore vivant puisqu'il est non pas de la génération suivante, mais de deux générations plus tard. C'est d'ailleurs l'avis de Paul Meyer, ‎Charles Morel et ‎Gaston Bruno Paulin. Toutefois, au moment de la traduction au début du XIXe siècle, la datation du Contre Apion ne devait pas être aussi précise qu'aujourd'hui quant à penser qu'un personnage du Nouveau Testament ait pu être un fils de roi, cela devait sembler complètement incongru, puisque le christianisme affirme que tous ces gens cités dans le nouveau Testament ne sont que des pêcheurs et des artisans d'un coin totalement reculé , d'une province lointaine de l'Empire.... Rappelons qu'une lettre est un document de grande valeur historique et personne n'a supposé que celle-ci soit un faux ou même pseudépigraphe comme pour les pastorales.