« C'est une étincelante parade de toutes ces troupes françaises ou étrangères,
à pied et à cheval qui surgit devant nous, répondant à un fier et impeccable : « Garde-à-vous ! »
— Paul Martin
Les petits soldats d'Alsace, également connus sous le nom de petits soldats de Strasbourg, regroupent l'ensemble des images et des figurines militaires produites en Alsace à partir du XVIIIe siècle. Il s'agit de petits soldats en papier peints à la main ou imprimés, le plus souvent destinés à être découpés et montés sur socle.
La publication d'un recueil d'uniformes par le chevalier Pierre François Isnard en 1776 est considéré comme l'avènement des « petits soldats d'Alsace ». Des imprimeurs et des éditeurs lui succèdent, tandis que des passionnés se prêtent au jeu et reconstituent à la main des unités complètes. Au XIXe siècle, la production connaît un essor important, principalement sous la houlette des imprimeries Silbermann et Wentzel. La production, d'abord exclusivement consacrée à l'armée française, s'étend progressivement aux autres armées européennes. Les petits soldats jouissent alors d'une très grande popularité, mais la Première Guerre mondiale vient mettre un terme presque définitif à cette tradition. Celle-ci connaît toutefois quelques soubresauts après-guerre sous l'impulsion de quelques peintres alsaciens, le plus célèbre d'entre eux étant Georges Klaenschi.
Si les soldats imprimés abordent des époques variées, les collections de soldats peints à la main prennent fréquemment pour thème le Premier Empire. La précision des uniformes et des équipements, parfois représentés par des témoins oculaires, confère à ces collections une double valeur artistique et documentaire.
