Les plus anciens témoignages sur la façon dont les pins étaient exploités dans la Grande Montagne remontent au XVIIe siècle[1] :

  • le gemmage est le procédé d'incisions successives de l'écorce du pin qui permet d'en recueillir l'oléorésine. Celle-ci, mêlée d'eau de pluie et d'impuretés solides et récupérée dans un trou creusé au pied de l'arbre ou dans un pot de terre cuite, prend alors le nom de « gemme »[2]. Toutes les deux à trois semaines du printemps à la mi--automne[3], le résinier passe raviver l'entaille et ramasser la gemme écoulée. Les barriques sont transportées dans des distilleries où la fraction volatile, l'essence de térébenthine, est séparée d'un résidu solide, la colophane (ou arcanson ou rousine). De la première on fabrique solvants, peintures, vernis, encaustiques, cirages et médicaments ; de la colophane on tire des colles à papier, des savons, de l'encre d'imprimerie[4].
  • La pyrolyse des troncs et souches des arbres en fin de vie produit du goudron de pin (ou poix ou brai), du noir de fumée et du charbon de bois[5]. L'exploitant construit sur place des fours (hourns), monticules de pierres couvertes d'argile : le bois qui s'y consume libère un liquide visqueux récupéré par un exutoire. Il est utilisé pour calfater les bateaux, étanchéifier les récipients, cirer les cordages, mais aussi soigner les rhumatismes et certaines maladies de peau[6].
  1. Aufan 2021, p. 78.
  2. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 Juillet 1844, L'Imprimerie Nationale,
  3. Aufan 2021, p. 86-87.
  4. Aufan 2021, p. 92-102.
  5. (en) Frank H. Gardner et Alvin R. Williamson, Naval Stores Wastewater Purification and Reuse by Activated Carbon Treatment, Environmental Protection Agency, Office of Research and Development, Industrial Environmental Research Laboratory, (lire en ligne)
  6. Aufan 2021, p. 95-98.