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Candidats de réductibilité

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La méthode des candidats de réductibilité a été développée William W. Tait (en)[1] pour prouver la forte normalisation du système T et étendue ensuite par Jean-Yves Girard pour montrer la forte normalisation du système F, plus particulièrement, sa terminaison. En effet, une simple récurrence sur la taille du type ou du terme n'est pas suffisante, pour deux raisons. Premièrement, si   et   sont fortement normalisables, ce n'est pas nécessairement le cas de  . Deuxièmement, pour montrer que   est fortement normalisable, il faut montrer que pour tout type  ,   est fortement normalisable, or   n'est pas nécessairement un type plus petit que  , ce qu'on peut constater en choisissant  ,  , on a alors  .

Un candidat de réductibilité   de type   est un ensemble de termes de type   qui vérifie un certain nombre de propriétés :

  • tous les termes d'un candidat sont fortement normalisables,
  • un candidat est stable par réduction,
  • si   est un terme neutre et que tous les réduits de   sont dans  , alors  . Un terme neutre est une variable, appliquée à une liste potentiellement vide de types et de termes en forme normale.

En particulier, l'ensemble   des termes fortement normalisables de type   est un candidat de réductibilité de type  .

Soit   un type dont les variables libres sont incluses dans   et   des candidats de réductibilité de type   respectivement. On définit par induction sur   l'ensemble  , qui est un candidat de réductibilité de type   :

  • Si   est la variable  ,  .
  • Si  ,  .
  • Si  ,  , où   désigne l'ensemble des candidats de réductibilité de type  .

Ensuite, on montre, par induction sur la dérivation, que si  ,  . On peut en déduire que si   est typable alors   est fortement normalisable.

Les candidats de réductibilité connaissent plusieurs variantes[2], par exemple les candidats peuvent être non-typés, et cette technique a été largement déclinée pour divers systèmes de types, présentant des caractéristiques variées : intersections de types[3], types récursifs[4], types modaux[5], types dépendants[6].

  1. (en) W. W. Tait, « Intensional interpretations of functionals of finite type I », The Journal of Symbolic Logic, vol. 32, no 2,‎ , p. 198–212 (ISSN 0022-4812 et 1943-5886, DOI 10.2307/2271658)
  2. (en) Jean H. Gallier, « On Girard’s “Candidats de réductibilité” », dans Piergiorgio Odifreddi, Logic and Computer Science, Academic Press, coll. « APIC studies in data processing » (no 31), , 430 p. (ISBN 978-0-12-524220-2, lire en ligne)
  3. (en) M. Dezani-Ciancaglini, F. Honsell et Y. Motohama, « Compositional Characterizations of λ-Terms Using Intersection Types », Mathematical Foundations of Computer Science 2000, Springer,‎ , p. 304–313 (ISBN 978-3-540-44612-5, DOI 10.1007/3-540-44612-5_26)
  4. Nax Paul Mendler, « Inductive types and type constraints in the second-order lambda calculus », Annals of Pure and Applied Logic, vol. 51, nos 1-2,‎ , p. 159–172 (ISSN 0168-0072, DOI 10.1016/0168-0072(91)90069-x)
  5. (en) G. A. Kavvos, « Dual-context calculi for modal logic », 2017 32nd Annual ACM/IEEE Symposium on Logic in Computer Science (LICS), IEEE,‎ , p. 1–12 (ISBN 978-1-5090-3018-7, DOI 10.1109/LICS.2017.8005089, arXiv https://arxiv.org/abs/1602.04860)
  6. (en) Arthur Adjedj, Meven Lennon-Bertrand, Kenji Maillard, Pierre-Marie Pédrot et Loïc Pujet, « Martin-Löf à la Coq », Proceedings of the 13th ACM SIGPLAN International Conference on Certified Programs and Proofs, New York, NY, USA, Association for Computing Machinery,‎ , p. 230–245 (DOI 10.1145/3636501.3636951, arXiv 2310.06376)