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Maria/Marie WILBUSZEWICZ (06/02/1864-30/05/1941)

Marie Nageotte ou Wilbuchewitch, née Maria WILBUSZEWICZ à Bialystok en Pologne le 6 février 1864 et morte le 30 mai 1941 à Paris, est une des premières femmes internes en médecine en France, une des premières femmes à devenir chirurgien et une pionnière de l’orthopédie pédiatrique.

Parents et frères et sœurs

Issu d'une famille Juive, Ossip ou Ocip ou Josef WILBUSZEWICZ fils de Benjamen, nait en 1831. Il est pharmacien 17 Rynek Kosciuskji à Bialystok, où il décède en 1885 à 54 ans. Son frère Boris, venu à Paris en 1873-1874 préparer sa thèse au laboratoire d'histologie du Collège de France, qui sera publiée, sera médecin militaire à Moscou.

Joseph se marie le 21/11/1861 à 30 ans à Paulina Ioudovna PERLIS, 20 ans. Ils ont eu cinq enfants :

1) Witalis, Chaïm né en 1862, sera docteur en médecine à Saint-Pétersbourg RUSSIE. Il décède en 1926 à 64 ans.

2) Maria WILBUSZEWICZ appelée Macha dans sa famille, est née à Bialystok le 6 février 1864.

3) Eugenwz ou Eizik ou Jewgeni ou Ewguenij ou Egeni Ossipowitch, né en 1865. Il succède à son père à la pharmacie, ira à Paris mais reviendra à Bialystok. S'est marié et a eu 2 enfants. Décède en 1931 à 64 ans.

4) Ivan ou Jakow (ou Jean en France), né 1866. Elève de l'Académie Agricole de Moscou en RUSSIE, il sera ingénieur agronome à Saint-Pétersbourg. Il va à Paris et y fonde le "Journal de l'Agriculture Tropicale". Le jury de l'Exposition Universelle de Paris de 1900 lui décerne la Médaille d'Or. Il décède en 1907 à 41 ans. Les services secrets russes l'ont soupçonné de relations avec les Comités Révolutionnaires russes qui l'auraient assassiné pour avoir refusé d'accomplir une mystérieuse mission, ce qu'a contesté sa sœur Marie. Selon la famille il aurait été neurasthénique et se serait suicidé au cyanure. C'est le Consul de Russie à Paris qui a tenu à liquider ses biens, malgré l'opposition de sa famille, dont les époux NAGEOTTE qui étaient Français.

5) Daria nait en 1882, se marie à Paris en 1907 à un industriel chocolatier Edmond Jean Baptiste MEUNIER, dont elle divorce en 1922. Elle décède en 1924 à 42 ans à Paris.

Arrivée en France et études :

Maria arrive en France en Juillet 1882 avec un certificat de ses professeurs du collège de Bialystok, ce qui la dispense d’obtenir le baccalauréat et lui permet de s’inscrire à la faculté de médecine de Paris en 1883. Il y a près de 4000 étudiants dont 600 étrangers et 78 femmes : 13 Françaises et 65 étrangères surtout Américaines et Russes, du fait de la fermeture du Collège Médical de Saint-Pétersbourg aux femmes.

Marie sera la 2ème femme interne des hôpitaux de Paris et la 1ère à avoir achevé ses 4 années d'internat.

Elle passe sa thèse en 1893 sur le traitement antiseptique des brûlures et devient docteur en médecine.


Carrière et publications :

Maria sera une pionnière de l'orthopédie pédiatrique.

Elle contribue au traitement des scolioses et cyphoses.

Elle introduit en France le Service Social à l'hôpital.

Parallèlement, elle exerce la médecine générale à son domicile à Paris.

Elle adhère en 1905 à la Société de Pédiatrie récemment fondée où elle sera longtemps la seule femme et dont elle devient présidente en 1930, et publiera de très importants et nombreux articles dans le Bulletin de la Société de Pédiatrie de Paris de 1905 à 1939.

Elle publiera aussi de nombreux articles dans plusieurs publications médicales sur des sujets divers et d'importants ouvrages, dont 2 chapitres dans un Traité de Kinésithérapie.

De 1914 à 1919, Marie se rend à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris au Service Premiers Blessés de la guerre, comme assistante bénévole sans rémunération ni nourriture. Lors d'une visite au Val-de-Grâce, le Ministre de la Guerre et l'Inspecteur général l'ont félicitée. En 1916, Guillaume APOLLINAIRE (1880-1918) blessé au front, hospitalisé au Val-de-Grâce lui donnera son livre "Alcools" dédicacé en reconnaissance. A son départ en 1919, le médecin général, directeur du Val-de-Grâce lui exprimera toute sa reconnaissance, en son nom et en celui du personnel et des blessés.

Lors de la 2ème Guerre Mondiale, elle reprend son service au Val-de-Grâce.

Grande patriote, elle refusera la Médaille de l'Instruction Publique et la Légion d'Honneur, mais on lui conférera la Médaille de Bronze de la Reconnaissance Française et un document élogieux.

Engagements personnels :

Elle entre à l'Hôpital des Enfants Malades comme assistante bénévole dans le service de chirurgie dont elle dirigera bénévolement la salle de gymnastique jusqu'en 1920, sans toucher aucune rétribution.

Elle sera féministe par l'exemple.

Elle jouait du piano déjà à Bialystok sans avoir appris le solfège : BEETHOVEN, CHOPIN. Elle a traduit en Français la mise en musique de poèmes de Mickaïl Iourevich TOURGUENIEV, (1814-1841) poète et romancier Russe, défenseur des Libertés, exilé 2 fois, mort en duel à 27 ans. Ses compositions ont été jouées en concert et à la radio, et la presse en parlait favorablement.

Elle est contemporaine de Marie CURIE.

Vie familiale :

Le 28/12/1891 elle épouse son collègue Jean NAGEOTTE.

Ils ont eu 3 enfants :

# Lise (1897-1957) qui épouse en 1923 Edmond MEUNIER, divorcé de sa tante Daria avec qui elle a deux enfants : ## Marie 1923-2007 qui épouse Henri LAVIGNE DELVILLE, Saint-Cyrien qui deviendra général ## François (1926-2002) qui épouse Jacqueline Darcis/

2) Marguerite (1899-1982), docteur en médecine, s’est mariée en 1924 au docteur André BOHN chef de clinique aux Enfants Assistés, gravement gazé au front en 1918 à la 1 ère Guerre Mondiale. Résistants pendant le 2ème Guerre Mondiale ils sont arrêtés par les Allemands, elle est emprisonnée et lui envoyé en camp de concentration à Dachau, où il sauvera Edmond Michelet du typhus et d’où il reviendra après la guerre.

3) Eugène (1891-1965) sera maître de conférence à l'Ecole Polytechnique. Il se marie à Aleth GUZMAN sculptrice et médailleuse, élève de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris. Elle obtient en 1929 le 1er Grand Prix de Rome de gravure sur médailles et pierres fines. Ils ont eu 2 enfants :

3a) Fabrice, photographe

3b) Pierre, musicien.

En 1923, l’époux de Marie, Jean NAGEOTTE - devenu neurologue, ne

Marie décède à Paris le 30 Mai 1941 et est enterrée au Cimetière Montparnasse, dans le caveau de la famille NAGEOTTE et son nom est inscrit sur la stèle familiale.uropathologiste, clinicien, professeur au Collège de France - fait une hémiplégie gauche et devient sourd suite à un accident de bicyclette. Elle l'aidera toujours dans ses recherches. Il assistera la Libération de Paris et décédera en 1948