Utilisateur:JMGuyon/Brouillon

Manque de rigueur modifier

Les recommandations concernant les sources fiables manquent de rigueur dans la mesure où elles présentent les sources académiques comme «un étalon-or de fiabilité», alors qu'elles-mêmes ne prennent pas appui sur des études académiques relatives à la qualité des sources et des travaux de recherches[1].

Ainsi, les recommandations ne donnent pas l'exemple en matière de méthode. La manière dont elles ont été conçues est en contradiction avec les normes qu'elles édictent[1].

Absence de problématisation de la notion de «source fiable» modifier

Les recommandations traitent de la notion de source fiable comme s'il s'agissait d'une évidence qui ne prête pas à controverse. Elles n'intègrent pas les critiques portant sur le concept de fiabilité dans le domaine de l'épistémologie[1].

Ces critiques soulignent le fait que la construction de la connaissance académique a traditionnellement conforté les relations de domination historiques[1]. Les universités, les manuels scolaires, les classifications usuelles sont structurés à certains égards par des modes de pensée qui contribuent à affaiblir des groupes historiquement marginalisés[1]. Le crédit dont ils bénéficient auprès du public est le résultat d'une construction sociale[1].

Les sources peuvent donc être affectées par des déformations de perspective, des biais, défavorables aux communautés marginalisées[1]. Or les recommandations de Wikipédia sont muettes à ce sujet[1].

Ces recommandations mettent en garde contre les textes à caractère commercial, et le journalisme de mauvaise qualité (churnalism (en)) qui procède sans croisement de sources ni vérification des faits, par reprise d'articles d'agences de presse[1]. En revanche, ces mêmes recommandations s'abstiennent de toute remise en cause des sources universitaires et des grand médias[1]. Elles négligent ainsi le fait que certains textes à caractère commercial peuvent véhiculer des informations exactes, tandis que les sources académiques et les médias réputés peuvent, tout en prétendant à la neutralité, contribuer à perpétuer des injustices[1]. Les recommandations wikipédiennes passent sous silence les rapports de force qui se jouent dans l'attribution de financements et d'appuis institutionnels à tels ou tels programmes de recherches au sein des institutions académiques[1].







(Que faire quand l'article traite d'un pays qui produit beaucoup moins de sources journalistiques et académiques que la France ? Assouplir le critère des sources centrées d'une certaine longueur ?)

[Sujet qui n'a rien à voir

[1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9] [10] [11] [12]

 	+ 	
 	+ 	

[13] [14] [15] [16] [17] [18] [19] [20] [21] [22] [23] [24] [25] [26] [27] [28] [29] [30] [31] [32] [33] [34] [35] [36] [37] [38] [39] [40] [41] [42] [43] [44] [45] [46] [47] DOI 10.1017/s0940739199770591 DOI 10.1080/00131857.2017.1279879 DOI https://doi.org/10.7202/016211ar [48] [49] [50]

 	+ 	
  • Selon Irène Bellier, « de nombreux juristes, anthropologues, sociologues, militants des droits de l'homme, écologistes qui peuvent développer une approche critique, endossent les expressions « indigeneous people » et « pueblos indigenas » qui ne soulèvent pas les réactions que « peutple autochtone » suscite, en particulier parmi les Africanistes. Cela nous interroge autant sur la fixation de la terminologie aux Nations Unies — pourquoi choisir « autochtone » plutôt qu'indigène en français ? — que sur les marges d'acceptabilité des attributs « autochtone » ou « indigène » dans les régions du monde et dans l'académie. Cette traduction a été retenue au milieu des années 1980, lors de la rédaction de la Déclaration sur les droit des peuples autochtones, pour échapper à la subalternité incorporée dans le concept d'indigène qui établissait une distinction de droits entre les citoyens français, de souche métropolitaine, et les sujets français de l'Empire. Elle correspond dans les langues officielles de l'ONU aux formes acceptées de pueblos indigenas, indigeneous peoples, et à l'expression russe de « petits peuples du Nord ». Mais l'expression, quelle que soit la la langue, reste générale et ce qu'elle désigne doit être interprété au regard des catégories existantes dans chacun des pays, lesquelles ne sont stabilisées ni dans le temps, ni pour toutes les entités concernées »[2].
 	+ 	
  • Comme le note Irène Bellier, le changement de paradigme entre l'amérindianité et l'autochtonie est le fruit d'un mouvement intervenu dans les années 1970 à 2010, dans le cadre du développement du multiculturalisme, et auquel ont contribué des scientifiques, des autochtones et des entités internationales telles que l'OIT et l'ONU et des politiques. Bellier souligne le rôle joué au début des années 1970 par des anthropologues engagés invitant leurs collègues « à ne plus considérer les Indiens – il n’est pas encore question d’indigène ou d’autochtone – comme des objets d’étude, mais à analyser la colonialité de leur situation et à s’engager dans une lutte pour leur libération comme peuples colonisés ». Ce changement de paradigme a notamment conduit à une remise en question de la notion d'ethnie et à une prise en compte accrue des enjeux politiques dans l'approche anthropologique. Par exemple, {{citation|aujourd’hui l’heure n’est plus à l’analyse de la « chefferie amérindienne », la recherche porte aujourd’hui sur la gouvernance autochtone, politique comme économique[3]. Au total, « les autochtones ne sont plus conçus comme une « race » mais comme des cultures différentes qui seraient restées en dehors de la modernité à cause de leur marginalisation »[4].
 	+ 	
  • Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits de l'homme, {{citation|malgré l’absence de définition faisant autorité, des critères permettent de définir les peuples autochtones. Les principaux sont le sentiment d’appartenance ethnique, mais aussi ceux proposés par José Martínez Cobo dans son Étude du problème de la discrimination à l’encontre des populations autochtones[5]. Selon ce dernier, il s'agit « des peuples et nations qui présentent une continuité historique avec les sociétés précédant la conquête et la colonisation de leurs territoires, qui se considèrent comme distincts des autres secteurs de la société dominant aujourd’hui ces territoires ou qui en sont partie. Ils constituent aujourd’hui, des secteurs non dominants de la société et sont déterminés à préserver, développer et transmettre aux générations futures leurs territoires ancestraux et leur identité ethnique, sur la base de leur existence continue en tant que peuple, en accord avec leurs propres systèmes culturels, leurs systèmes légaux et leurs institutions sociales »[6]
 	+ 	
  • « Au Canada, le terme utilisé par les peuples qualifiés habituellement « d’Indiens » ou « d’Amérindiens » pour s’auto-désigner est celui de Premières nations (First Nations). Quant à l’expression « peuples autochtones » dans la Constitution canadienne de 1982 (art. 35), elle fait référence à trois groupes distincts : les Amérindiens, les Inuit et les Métis. »[7].
 	+ 	
  • « Autochtone ne constitue pas la seule appellation générique pour décrire les peuples habitant le Canada au moment des Découvertes ou après. Ont été ou sont également employés aborigène, Américain naturel, Amérindien, animal à deux pieds, arriéré, autre, barbare, Canadois, cannibale, ces peuples, ceux-qui-étaient-déjà-là, gens des bois, groupes retardataires, habitant, hors-la-loi, Hyperboréen, Indien d'Amérique, Indigène, infidèle, Les Nations, minorité, natif, nation ambulante, nation fixe, naturel, noble sauvage, non-Blanc, non civilisé, originaire, païen, Peau-Rouge, petits peuples (à la manière de l'ex-URSS), peuple antérieur, peuple autochtone, peuple prédécesseur (par rapport aux deux peuples « fondateurs »), Peuples premiers, pommes rouges (Apple Indians), premiers Américains, primitif, race américaine au teint cuivré (Gaultier, l837), race Rouge, Red Indian, Red Power, (les) sans Foi-sans lois-sans roi (Rémi Savard), sauvage, Skraeling (au temps des Vikings), Sylvicolarum (ceux de la forêt), vagabond, Villa americaner. Tous ces termes plus ou moins équivalents dans leur mépris expriment la difficulté millénaire des « Blancs » à percevoir l'Indigène. Suite aux Conférences constitutionnelles (Ottawa, 1983-1987), la fréquence du mot autochtone s'élève, tendance dont on tient compte ici [...] Au Canada, le concept d'« Autochtone » comprend deux niveaux chronologiques : l'un, historique, s'applique aux personnes mêmes qui y étaient déjà quand l'Européen s'amène. Le second niveau, contemporain, correspond aux descendants des premiers [...] Bien d'autres critères comme l'identité ethnique, les langues, les modes de transmission du savoir, les manifestations culturelles courantes ainsi que les attitudes complexes modernisées sont également utilisés dans la définition de l'Autochtone [...] Par ailleurs, à l'intérieur d'un même pays, les traits d'antériorité [par rapport aux Découvertes], de territoire identifiant et de non-rupture des pensées ancestrales contribuent à distinguer les Autochtones des ethnies minoritaires ghettoïsées dans les villes [...] Si, depuis un siècle, la modernisation de ce vocabulaire se fait lentement, l'accélération discursive et les significations récentes profitent de la décolonisation et des critiques post-modernistes mondiales au sujet de l'environnement et du développement. On tend à mieux distinguer qu'auparavant, pour une même matière, les initiatives venant des Autochtones eux-mêmes de celles construites pour ces derniers par les non-Autochtones. Bref, la nomenclature est à la fois indice et agent de cultures conjointes en devenir. »[8]. « Il existe une certaine confusion de la notion suivant des auteurs pour qui Amérindien comprend ou ne comprend pas Inuit. À l'origine, le terme l'englobe [...] Le mot en est même venu à accueillir les Métis; de toute façon, le mot Amérindien tend à être remplacé par Autochtone. »[8].]
  1. a b c d e f g h i j k et l https://artandfeminism.org/wp-content/uploads/2021/06/Unrealiable-Guidelines_Final.pdf, «Findings», p.21-24
  2. Irène Bellier, L'anthropologie, l'indigène et les peuples autochtones, Association pour la recherche en anthropologie sociale, (lire en ligne).
  3. Irène Bellier, « De l’Indien aux peuples autochtones : À propos de l’engagement du sociologue et de l’anthropologue en Amérique latine », dans Le multiculturalisme au concret : Un modèle latino-américain ?, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, (lire en ligne).
  4. Leslie Cloud, Veronica Gonzalez et Laurent Lacroix, « Catégories, nominations et droits liés à l’autochtonie en Amérique latine : Variations historiques et enjeux actuels », dans Irène Bellier, Peuples autochtones dans le monde : Les enjeux de la reconnaissance, Paris, L'Harmattan, (lire en ligne).
  5. Les peuples autochtones et le système de protection des droits de l'homme des Nations Unies, New York et Genève, Nations Unies, (lire en ligne [PDF]).
  6. Cité par Irène Bellier, « L’Organisation des Nations Unies et les Peuples autochtones : La périphérie au centre de la mondialisation », Socio-anthropologie, no 14,‎ (DOI 10.4000/socio-anthropologie.385).
  7. Caroline Desbiens et Irène Hirt, « Les Autochtones au Canada : espaces et peuples en mutation », L'Information géographique, vol. 76, no 4,‎ (DOI 10.3917/lig.764.0029).
  8. a et b Louis-Edmond Hamelin, « Le Québec par des mots », sur Centre de recherche interuniversitaire sur le français en usage au Québec,