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Pomme et biodiversité
En 1900, il existait plus de mille variétés de pommes en France. L'agriculture des années 60 imposa le rendement et la rentabilité. La golden, seule capable de supporter engrais et conditions modernes de transport, domina le marché à 80%. Depuis quelques années, les consommateurs lassés de fruits sans goût, gorgés de gaz éthylène favorisant le mûrissement, se tournent vers les anciennes variétés que les spécialistes, aidés de quelques pépiniéristes amateurs passionnés et éclairés, recherchent pour les identifier, les cultiver et les conserver.
Une association exemplaire : Les Croqueurs de pommes modifier
La nature est riche et diverse. Peu nombreux sont aujourd'hui les consommateurs qui ignorent la notion de « biodiversité », sous le signe de laquelle l'Unesco a placé l'année 2010. Comme le souligne Maïté DODIN, présidente de l'Association nationale des Amateurs Bénévoles pour la sauvegarde des variétés fruitières régionales en voie de disparition, dite des « Croqueurs de pommes » : si notre contemporain retrouve la richesse inhérente à la diversité naturelle, facteur d'équilibre écologique, ses prédécesseurs ont failli lui porter un coup fatal.
Conscients de cette menace contre l'homme lui-même, ces bénévoles se sont associés en un mouvement solidaire fondé en 1990. Constatant que la diversité du patrimoine fruitier était en danger, les « Croqueurs de pommes » ont décidé, sur tout le territoire national, de répertorier tous les pommiers survivants, d'en faire une description détaillée et complète, de retrouver le(s) nom(s) sous le(s)quel(s) on les a toujours connus, de les localiser dans l'espace et dans le temps, d'en établir une liste aisément consultable, d'en assurer la survie, le maintien et la reproduction, de les faire connaître et aimer, plus rarement d'enrichir ce patrimoine par des variétés nouvelles.
L'Association ne poursuit pas seulement un but arboricole. Elle entend préserver l'environnement pour les générations futures, convaincue que le verger est un univers de biodiversité ; leur assurer un savoir et un savoir-faire humanitaire, humaniste et encyclopédique par la survivance de végétaux témoins d'un monde où la variété est facteur d'équilibre et de bien-être ; établir un lien fraternel entre les membres, seule façon de valoriser et de protéger le vivant et de résister contre des lobbies internationaux dont les intérêts sont a priori ailleurs, c'est-à-dire dans une uniformité rentable et peu exigeante.
Goûter à la Mayenne modifier
Certaines régions ont tout misé sur cette biodiversité pomologique. Le département de la Mayenne, situé aux confins de la Bretagne et de la Normandie, a créé le label Goûtez à la Mayenne, représentant une fourchette piquée dans une pomme rouge. Il n'est attribué qu'à des produits fermiers de grande qualité, à des restaurants qui proposent une cuisine du terroir, souvent accompagnée de pommes ou de produits dérivés.
Même si, en Mayenne, il n'existe pas de plats typiques du terroir, à proprement parler, des chefs travaillent depuis quelques années à travailler les différentes variétés de pommes des vergers locaux.
L'art culinaire de la pomme est servi par une typicité locale : plus la pomme à cidre et les produits cidricoles que la pomme à couteau. La Mayenne, terre de bocage, possède de nombreux vergers qui ont été réhabilités ou installés par des passionnés de la pomme. On y redécouvre des variétés locales comme la pomme fréquin, bedan ou damelot qui entrent dans la composition de jus de pomme, cidre, eau de vie et pommeau.
Au nord du département, l'appellation « calvados » est autorisée. Quelques producteurs ont démarré une procédure AOC pour le « cidre du Maine », le « pommeau du Maine » et l'« eau de vie du Maine ».
Une initiative concrète à Montjoie-Saint-Martin modifier
D'emblée, Maurice Bunel[1] tient à rappeler les statuts dans lesquels il entend oeuvrer : l'Association des « Croqueurs de pommes » a pour buts « la recherche, la sauvegarde du patrimoine génétique fruitier, la promotion des variétés fruitières méritantes, l'information et l'éducation du public ».
Toutes les activités dont il est responsable s'inscrivent dans cette perspective :
- Fête de la Pomme et de la Châtaigne, le dernier dimanche d'octobre ;
- Bourse aux Greffons, le dernier samedi de février ;
- Séances d'initiation au greffage et à l'écussonnage ;
- Traitement naturel des maladies ;
- Séance d'identification ;
- Initiation à la taille ;
- Visite guidée du verger privé riche de plus de trois cents variétés de fruits.
Quelques liens fournis par un site spécialisé modifier
- Association les croqueurs de pommes pour la sauvegarde de la diversité des pommiers et tous les autres fruits anciens.
- Association les fruits oubliés (ancienne adresse du site, nombreuses archives) ou nouveau site de l’association
- Centre Municipal de Pomologie Christian Catoire - 30 rue des Acacias, 30100 ALES tél. 04 66 56 50 24 e-mail centre.pomologie@wanadoo.fr, Centre International de Recherche Pomologique et de Documentation Fruitière (bibliothèque pomologique de près de 800 ouvrages français et étrangers, et de plus de 5000 documents divers)
- Euro-pomme, un portail sur la pomme
- Les Mordus de la pomme, associations pour la sauvegarde des pommiers bretons.
- Le « Docteur Verger », un spécialiste du rajeunissement des fruitiers et de l'entretien des bio-vergers familiaux, redonnera une nouvelle vie à un verger délaissé ou en difficulté (Belgique - Nord de la France - Région parisienne).
- Pomolog : logiciel pour la détermination du nom des pommes.
- Pomologie contient d’innombrables descriptions de fruits.
- Vergers de Thiérache, Description de la fabrication du cidre et d'espèces locales en Avesnois.
Notes et commentaires modifier
- Monsieur Maurice Bunel, Association des Croqueurs de pommes, Siége Social local, 50240 Montjoie-Saint-Martin ; Tél : 02 33 48 35 04