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Le “University Extension Scheme” de 1867 modifier

 
Le Newnham College au XXIe siècle.

En 1871, Newnham college, un collège pour femme, fondé à l’université de Cambridge, en Angleterre, marque une étape importante dans l’extension de l’éducation supérieure des femmes. Quatre ans avant, c’est-à-dire en 1867, l’“University Extension Scheme” permet aux femmes d’avoir accès à différentes conférences spécialisées qui, autrefois, étaient accessibles que pour les hommes. Cette “extension universitaire” prend forme sous des réunions. Ces réunions comportent des lectures, des discussions, des séminaires, en groupe (University extension, brit) et permettent aux femmes d’accéder à une éducation supérieure plus égalitaire et par ce fait même, causent de fortes réactions auprès des hommes.


Plusieurs objectifs se joignent à cette extension universitaire britannique. En effet, elle permet aux institutrices et enseignantes du cycle supérieur, ainsi qu’aux jeunes filles de la bourgeoisie, d’assister à des conférences données dans les grandes villes du Nord britannique par certains des enseignants de Cambridge et d’Oxford ainsi que des personnalités comme George Butler, le mari de Josephine Butler, féministe connue d’Angleterre.[1]

Tout de même, certaines enseignantes persistent et ressentent la nécessité d’aller plus loin dans les études pour bénéficier de la même éducation que celles des hommes. [2]Cette revendication est centrale dans les premiers combats féministes.


 
La femme et les valeurs traditionnelles qui lui sont "innées"

Les obstacles sociaux du système éducationnel anglais


Plusieurs raisons expliquent ce déni des femmes au niveau de l’éducation supérieure. Enfin, en Angleterre, durant la moitié du XIXe siècle, la vision traditionnelle des femmes et de leurs places dans la société règne. Cependant, le combat féministe s’étend. En France par exemple, la destruction de ces prédéterminations des rôles est un des objectifs principaux pour les premiers groupes féministes. De plus, il y a aussi les opposants, qui sont des groupes réactionnaires antiféministes et ont comme objectif de combattre ces factions féministes voulant conserver cette stricte répartition des rôles que les uns et les autres sont naturellement conduits à assumer.[3]

Par ailleurs, en Angleterre, plusieurs hommes veulent conserver les valeurs traditionnelles. L’importance du rôle traditionnelle de la femme est de mise, et plusieurs critiquent les femmes aux qualités intellectuelles, qualités considérées “masculines”. Les étudiantes universitaires anglaises rencontrent donc plusieurs obstacles afin d’avoir accès à l’éducation supérieure et par le fait même, avoir la possibilité d’avoir des postes plus haut placés dans la société. Plusieurs préjugés associés aux femmes perdurent. Elles se font constamment exclure et n’ont pas les moyens d'accéder à une éducation universitaire complète.[4]

Outre la crainte de voir une femme au pouvoir, cette peur profonde de l’indifférenciation des sexes par l’émergence première de l’indifférenciation des rôles sociaux est ressentie dans la société nationale anglaise. La femme est féminine, et si celle-ci acquiert des qualités masculines, il y a une peur que cette dernière perde sa féminité innée.[5] En effet, d’un point de vue anti féministe, il en vient à l’idée qu’il y a « par essence et au nom du bon sens » des positions qui sont réservées aux hommes et d’autres réservés aux femmes. Le masculinisme met en valeur l’idée d’identités séparées et de fait, met à l’écart les femmes dans le milieu universitaire.[6]


Le combat féministe pour l’accès aux conférences « intellectuelles » universitaires


C’est donc durant la moitié du XIXe siècle que l’émergence du mouvement féministe dans l’éducation supérieure débute.[7] Un tel mouvement n’a pas émergé de façon individuelle, en effet, celui-ci est appuyé par une série de femmes qui luttent pour l’accès à l’éducation supérieure.[8] En effet, à cette époque, selon Emily Davies, une pionnière de ce combat, l’éducation sert à former une nation d’hommes “ordonnés”, qui, dans ce sens, n’offrent pas la possibilité aux femmes d’avoir accès à cette même éducation spécialisée. [9]


Pour Emily Davies, les réactions négatives des hommes ne lui causeront pas de préjudice. Soucieuse de faire connaître la parité intellectuelle entre les deux sexes, elle pense que l’éducation supérieure est nécessaire pour les deux sexes et que l’accessibilité des femmes aux conférences extensionnelles ne cause aucun changement dans la priorité qu’ont déjà les hommes dans l’ordre de la société victorienne.

 
Emily Davies, militante anglaise pour une éducation supérieure plus accessible pour les femmes


L’accès des femmes aux activités extramurales des extensions marque une étape significative dans la lutte féministe. Elles peuvent maintenant participer à des programmes spéciaux de l’université, mais n’ont toujours pas encore accès à la même éducation universitaire que les hommes anglais. Cette victoire essentielle a également servi de catalyseur pour d'autres combats, notamment le droit de vote des femmes, qui ont suivi, démontrant que chaque avancée vers l’égalité des sexes est un pas vers une société plus équitable et juste.







Bibliographie


BUTLER, Josephine. « The education and employment of women ». Liverpool: T. Brakell,, Printer, Cook Street, 1868, Consulté le 30 octobre 2023,

https://webapp1.dlib.indiana.edu/vwwp/view?docId=VAB7056&doc.view=print


DAVIES, Emily. « The higher education of women ». London, Cambridge University Press, 1866, https://doi.org/10.1017/CBO9780511756443


DUBY, Georges avec Michelle Perrot. « Histoire des femmes en Occident ». Volume 4, Le XIXe siècle, Paris : Plon, 1991


« Emily Davies ». Britannica (en ligne) - Consulté le 1er novembre 2023 https://www.britannica.com/biography/Emily-Davies


REGARD, Frédérique. « Josephine Butler et son époque », Dans Frédérique Regard (dir.) avec Florence Marie et Sylvie Regard, Féminisme et prostitution dans l’Angleterre du XIXe siècle: la c croisade Josephine Butler; Lyon, ENS éditions, 2013


SPENDER, Dale. « The education papers : women’s quest for equality in Britain, 1850-1912 ». Paris : Routledge, 2001. Consulté en ligne le 1er novembre 2023 https://www-taylorfrancis-com.acces.bibl.ulaval.ca/pdfviewer/


« University extension ». Britannica (en ligne). Consulté le 1er novembre 2023 https://www.britannica.com/topic/university-extension


VERNEUIL, Yves. « Formation professionnelle, antiféminisme et masculinisme dans l’enseignement secondaire ». Dans la revue « La formation et le genre », No. 69, 2012, https://journals.openedition.org/rechercheformation/1667?fbclid=IwAR1KwAYEgqBfYsc7tHth6sW206SF_egWUuLv2GLESDvrxoWwDRq5LDGSkUc#citedby


VERNEUIL, Yves avec Françoise Mayeur. « L’enseignement secondaire féminin et l’identité féminine enseignante : hommage à Françoise Mayeur : actes de la journée d’études organisée le 8 juin 2007 au centre IUFM de Troyes ». Reims : CRDP de Champagne-Ardenne, 2009.



[1] Frédérique Regard « Joséphine et son époque » Féminisme et prostitution dans l’Angleterre du XIXe siècle: la c croisade Josephine Butler; Lyon, p.8

[2] Emily Davies, Britanica,


[3] Yves Verneuil, Formation professionnelle antiféministe et masculinisme dans l’enseignement secondaire, 2012, p.2

[4] Joséphine Butler, The education and employment of women, 1868, p.12


[5] Yves Verneuil, Formation professionnelle antiféministe et masculinisme dans l’enseignement secondaire, 2012, p.41

[6] Yves Verneuil, Formation professionnelle antiféministe et masculinisme dans l’enseignement secondaire, 2012, p.28

[7] Frédérique Regard « Joséphine et son époque » Féminisme et prostitution dans l’Angleterre du XIXe siècle: la c croisade Josephine Butler; Lyon,

[8] Dale Spender, The education papers : women’s quest for equality in Britain, 1850-1912 , p.4

[9] Emily Davies, The higher education of women, 1866, p.9