Susan Haack

philosophe anglaise

Susan Haack, née le , est une professeure de philosophie et de droit à l'université de Miami. Elle a écrit sur la logique, la philosophie du langage, l'épistémologie et la métaphysique. Son pragmatisme s'inspire de celui de Charles Sanders Peirce.

Susan Haack
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Carrière

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Haack étudie d'abord à l'université d'Oxford, où elle obtient une licence et un master[1]. Elle commence en "philosophie, politique et économie", et malgré un attrait initial pour la politique et les encouragements de ses enseignants, elle décide de se spécialiser en philosophie[2]. Sa première professeure de philosophie au St. Hilda's College d'Oxford est Jean Austin, la veuve de J. L. Austin.

Elle devient membre honoraire de Phi Beta Kappa et de Phi Kappa Phi.

Elle étudie ensuite à Cambridge, où elle obtient une thèse sous la supervision de Timothy Smiley. Elle devient ensuite professeure de philosophie à l'université de Warwick, avant de prendre son poste actuel à l'université de Miami. Haack a été présidente de la Charles S. Peirce Society[3], et membre de la commission anglo-américaine pour l'éducation.

La plus grande contribution de Haack à la philosophie, dans le livre de 1993 Evidence and Inquiry, est sa théorie épistémologique appelée le fondhérentisme[4],[5],[6], une tentative de concilier le fondationnalisme et le cohérentisme et d'éviter leurs problèmes logiques. Elle illustre cette idée avec la métaphore d'une grille de mots croisés. Une version très simple de sa théorie est celle-ci : trouver une réponse en utilisant un indice est analogue à une source fondationnelle (qui s'appuie sur des preuves empiriques). S'assurer que les mots qui se croisent ne créent pas de conflit ressemble à la justification par la cohérence. Les deux sont nécessaires à la justification du savoir. Au moins un critique a affirmé que le fondhérentisme de Haack verse dans le fondationnalisme après inspection plus approfondie[7].

Haack est une critique acharnée de Richard Rorty[8],[9]. Elle écrit une pièce de théâtre, We Pragmatists...: Peirce and Rorty in Conversation, qui ne consiste que de citations des deux philosophes. En représentation, elle y joue le rôle de Peirce. Elle publie également un essai engagé[10] dans The New Criterion, qui remet en cause beaucoup des réflexions de Rorty, surtout ses affirmations selon lesquelles il serait une sorte de pragmatiste.

Dans Manifesto of a Passionate Moderate, Haack critique l'idée selon laquelle il y aurait une vue exclusivement féminine de la logique et de la vérité scientifique, et remet en cause l'épistémologie féministe. Elle argumente que beaucoup de critiques féministes de la science et de la philosophie se préoccupent trop du politiquement correct[11],[12].

Haack décrit son livre de 2003 Defending Science – Within Reason: Between Scientism and Cynicism comme une défense de la critique scientifique par des points de vue modérés. En interview avec D.J. Grothe, qui travaille à l'époque au Center for Inquiry, Haack avance que l'extrême gauche pense que la science est une rhétorique visant à consolider le pouvoir en place, puis montre comment la science peut souvent apporter des gains concrets, malgré ces assertions. Elle affirme que la vérification de la qualité d'une thèse peut être faite par beaucoup de gens, et que la communauté scientifique a bien des outils qui peuvent aider sa crédibilité et apporter de nouveaux bienfaits à l'humanité. Ces outils ne sont pas toujours disponibles pour une personne individuelle. Quand on lui parle des "pseudo-sciences", des affirmations relevant du paranormal ou du surnaturel, Haack affirme qu'il revient à leurs défenseurs d'apporter une preuve très solide de leurs propos[13],[14].

Œuvres notables

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  • (en) Susan Haack, Deviant Logic : Some Philosophical Issues [« Logique déviante »], CUP Archive, , 191 p. (ISBN 978-0-521-20500-9, lire en ligne).
  • (en) Susan Haack et Kolenda, Konstantin, « Two Fallibilists in Search of the Truth », Proceedings of the Aristotelian Society, vol. 51, no Supplementary Volumes,‎ , p. 63–104 (JSTOR 4106816).
  • (en) Susan Haack, Philosophy of Logics, Cambridge University Press, (1re éd. 1978) (ISBN 978-0-521-29329-7, DOI 10.1017/cbo9780511812866, lire en ligne).
  • (en) Susan Haack, Evidence and Inquiry, Blackwell, .
  • (en-US) Susan Haack, Deviant Logic, Fuzzy Logic : Beyond the Formalism, The University of Chicago Press, .
  • (en) Susan Haack, « Vulgar Rortyism », The New Criterion, no 16,‎ (lire en ligne).
  • (en) Susan Haack, Manifesto of a Passionate Moderate : Unfashionable Essays, University of Chicago Press, , 240 p., 6x9 cm.
  • (en) Susan Haack, Defending Science - Within Reason, Prometheus Books, (ISBN 1-59102-117-0).
  • (en) Susan Haack, « Trial and Error : The Supreme Court’s Philosophy of Science », American Journal of Public Health, vol. 95, no S1,‎ , S66–S73 (ISSN 0090-0036 et 1541-0048, DOI 10.2105/AJPH.2004.044529, lire en ligne, consulté le )
  • (en) Susan Haack et Robert Edwin Lane (éditeur associé), Pragmatism Old & New : Selected Writings, Prometheus Books, , 741 p. (ISBN 978-1-59102-359-3)
  • (en) Susan Haack, Putting Philosophy to Work : Inquiry and Its Place in Culture-essays on Science, Religion, Law, Literature, and Life, Prometheus Books, (1re éd. 2008), 345 p. (ISBN 978-1-61614-493-7).
  • (en) Susan Haack, Evidence Matters : Science, Proof, and Truth in the Law, Cambridge University Press, , 416 p. (ISBN 978-1-107-03996-4).

Notes et références

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  1. King, Peter J., 1956-, 100 philosophes : guide des plus grands penseurs de l'humanité, Hurtubise HMH, (ISBN 2-89428-798-4, OCLC 62976239, lire en ligne), p.180
  2. (en) « Interview with Susan Haack », Richard Carrier Blogs, (consulté le )
  3. (en) « The Charles S. Peirce Society »
  4. (en) B. Aune, « Haack's Evidence and Inquiry », Philosophy and Phenomenological Research, vol. 56, no 3,‎ , p. 627–632 (DOI 10.2307/2108389)
  5. (en) D. E. Flage, « Evidence and Inquiry: Towards Reconstruction in Epistemology », The Review of Metaphysics, vol. 49, no 1,‎ , p. 136–138 (DOI 10.2307/20129822)
  6. (en) R. Fumerton, « Evidence and Enquiry », The Philosophical Quarterly, vol. 48, no 192,‎ , p. 409–412 (DOI 10.2307/2660334)
  7. (en) P. Tramel, « Haack’s foundherentism is a foundationalism », Synthese, vol. 160, no 2,‎ , p. 215–228 (DOI 10.1007/s11229-006-9108-y)
  8. (en) Susan Haack, Evidence and Inquiry, Oxford UK, Blackwell, , 259 p. (ISBN 0-631-11851-9, lire en ligne), « Ch. 9: Vulgar Pragmatism: an Unedifying Prospect »
  9. Modèle:Cite SEP
  10. (en) Susan Haack, « Vulgar Rortyism », The New Criterion,
  11. (en) Susan Haack, Manifesto of a Passionate Moderate : Unfashionable Essays, University of Chicago Press, (1re éd. 1998), 237 p. (ISBN 978-0-226-31137-1, lire en ligne)
  12. (en) Lynn Hankinson Nelson, « The Very Idea of Feminist Epistemology », Hypatia, vol. 10, no 3,‎ , p. 31–49 (DOI 10.1111/j.1527-2001.1995.tb00736.x, JSTOR 3810236)
  13. (en) Haack Susan, « Interview with D.J Groeth », Center for Inquiry
  14. (en) Susan Haack, Defending Science – Within Reason : between Scientisim and Cynicism, Chapter 10 "And, In Conclusion", Prometheus Books, , 411 p. (ISBN 1-59102-117-0)

Voir aussi

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Bibliographie

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  • (en) Rose Ann Christian, « Restricting the Scope of the Ethics of Belief: Haack's Alternative to Clifford and James », J Am Acad Relig, vol. 77, no 3,‎ , p. 461–493 (DOI 10.1093/jaarel/lfp037, lire en ligne)

Liens externes

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