Utilisateur:Erasoft24/La naissance de la blogosphère juridique

Le phénomène des blogs s’est développé de façon spectaculaire ces dernières années. Ainsi entre janvier 2004 et janvier 2006, le nombre de blogs dans le monde est passé de 1,6 à 26,6 millions, selon Technorati. La blogosphère a donc vu sa taille se multiplier par 16 en deux ans (chiffres du JDN, [5]). Le domaine juridique n’est pas épargné.

Aux Etats-Unis, les Blawgs [1][6] (contraction de Blog et de Law) connaissent une véritable effervescence. Dès 2000, les professionnels du droit américain apprivoisent la technologie du Web et s’approprient les weblogs. Dans un un article de Sarah Kellogg [7] [2] Denise Howell [3][8] qui a inventé le terme "blawg" et est considérée comme pionnière du blog, indique que " les premiers jours des weblogs juridiques ont été marqués par un esprit de frontière entre anticipation et joie de vivre. On pouvait s’apercevoir très tôt que les weblogs seraient très attrayants pour les juristes, parce que cela nous convient particulièrement bien. Les avocats sont formés à écrire et à faire des recherches. Les écrits qu’ils produisent ont tendance à être crédibles. C’est là le noeud du weblogging.".

En France, ce n’est qu’à partir de 2003 que les premiers blogs juridiques ont fait leur apparition ; ils connaissent un fort développement depuis. On peut désormais parler de la naissance d’une blogosphère juridique française. Les blogs juridiques, également appelés bloigs (contraction de blog et de loi par analogie avec le mot blawg) ou juriblogs (on retiendra ce ternier terme qui semble le plus utilisé sur la blogosphère), ont leur propre liste de discussion (Liste Droit-blogs [9][4] ) qui leur permet d’échanger sur les problèmes juridiques posés par les blogs.

Il serait erroné de limiter l’intérêt porté aux juriblogs à la seule sphère juridique professionnelle. L’intérêt pour les blogs juridiques concerne tous les publics d’internautes. Si les auteurs des blogs sont des acteurs du Droit (étudiants en Droit, thésards, juristes, avocats, magistrats, universitaires ou documentalistes juridiques), le public est diversifié, tout comme la variété des sujets abordés et la manière de les traiter (commentaire de jurisprudence, leçons de droit, billets d’humeur, débats sur l’actualité juridique, ou simples informations).

La juriblogosphère prenant de l’ampleur, la question de la place des juriblogs face à l’édition juridique traditionnelle se pose[5]. D’aucuns pensent que la doctrine juridique traditionnelle se trouvera transformée sous l’influence des blogs[6]. Si la question n’est pas encore tranchée, il n’en reste pas moins que les blogs juridiques sont une source d’informations considérable.

C’est pourquoi, il y a plus d'un an, un répertoire des blogs juridiques francophones [10] [7] a été créé pour les répertorier. Actuellement, Juriblogs [11] dénombre près de 150 juriblogs francophones, il en existe sûrement beaucoup plus, et probablement ce chiffre augmentera-t-il très rapidement, si l’on en croit le mouvement qui se poursuit.

Voir en ligne : JuriBlogs

Notes modifier

  1. Blawg, [1] : répertoire des Blawgs
  2. Sarah Kellog, « Do you Blog ? » . In Washington Lawyer, Avril 2005. Site du District of Columbia Bar, [en ligne] . [2] (page consultée le 21 septembre 2006)
  3. Bag and Baggage, Blog de Denise Howell, [3]
  4. La liste Droit-Blogs a été fondée par Frédéric Glaize et Cédric Manara
  5. Dimitri Houtcieff et Frédéric Rolin, « Blogs juridiques contre édition juridique traditionnelle : concurrence ou complémentarité ? ». In Recueil Dalloz 2006, n°9, 2 mars 2006, p.596-597.
  6. Jean-Baptste Soufron, « Lawrence Solum : les transformations de la doctrine juridique sous l’influence des blogs ». Blog de Jean-Baptiste Soufron, [en ligne], [4] (page consultée le 21 septembre 2006)
  7. Juriblogs, le répertoire des blogs juridiques a été créé en septembre 2005 par Arnaud & Benjamin Dumourier