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Populations vulnérables à la solastalgie

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Tout d’abord, toute personne vivant sur un territoire sujet à un changement envahissant, comme la déforestation, pourrait ressentir de la solastalgie[1]. En fait, toutes les populations dont l'environnement pourrait être détruit par des catastrophes naturelles ou par l'humain lui-même, soit par la guerre ou l'exploitation de ressources naturelles, sont plus à risque de faire l'expérience de ce sentiment. Cependant, certaines populations y sont plus vulnérables.

Par exemple, certaines études ont découvert qu'après une inondation, les victimes qui avaient été touchées par l'évènement ressentaient de la détresse psychologique pendant, mais également durant les années suivant la catastrophe. D'autres chercheurs ont noté qu'après qu'une ville ait été endommagée par des tornades, les résidents ressentaient une « douleur émotionnelle » et étaient désorientés. Ainsi, les populations habitant une région plus propice aux catastrophes naturelles sont davantage vulnérables à la solastalgie.

Les peuples autochtones

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Historiquement, les peuples autochtones sont plus à risque de vivre de la solastalgie, puisqu'ils ont assisté et assistent encore à la destruction de leurs terres et de leur culture[1]. En fonction de leur emplacement, les peuples autochtones peuvent être soumis à différents facteurs menant à la solastalgie. À travers le monde, des auteurs ont établi un lien entre les diverses problématiques sociales de ces communautés et la perte de leur culture et de leur environnement de support[1]. Pour certains peuples autochtones, le territoire est une partie importante de leur histoire, de leurs savoirs ancestraux et de la mémoire culturelle[2], ce qui lui accorde une importance supérieure à ce qui est représenté dans la culture occidentale.

Les Inuits

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Les Inuits se retrouvent dans les régions nordiques du Canada[3]. Puisqu'ils pratiquent encore les activités traditionnelles comme la pêche et la chasse, leur mode de vie est menacé par le réchauffement climatique. Ces changements dans leur environnement peuvent des conséquences négatives sur leur santé mentale[4]. En effet, une grande partie de l’identité des Inuits repose sur leur relation avec leur environnement, puisqu’ils se considèrent comme ne formant qu’un avec la terre. De plus, le rapport qu’ils entretiennent avec leur environnement est unique. Ils en retirent réconfort et guérison et s’ils ne peuvent plus s’aventurer sur les glaciers et y faire leurs activités traditionnelles, cela les pénalise en ce qui concerne leur bien-être psychologique[4]. Ainsi, les répercussions qu’occasionne le réchauffement climatique sur les glaciers ont un impact direct sur la perception des Inuits de leur identité et provoquent également plusieurs sentiments négatifs, tels que la peur, l’anxiété, la détresse et la frustration[4], qui peuvent tous être liés à la solastalgie ou la causer.

Émergence et prise de conscience du problème

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Le philosophe environnemental Glenn Albrecht, qui est à l'origine de la création du concept de la solastalgie, a d'abord fait la prise de conscience du problème lorsque les résidents de la région Hupper Hunter, en Australie, faisaient appel à lui à répétition afin d'obtenir des conseils concernant la situation environnementale de leur territoire. En effet, ces derniers étaient préoccupés par la pollution que produisaient les compagnies d’extraction de charbon à ciel ouvert[1]. En 2003, Albrecht a conduit une étude afin d’observer davantage les manifestations émotionnelles de la solastalgie à travers la population de cette même région et a inclus des extraits de ces entretiens dans son article qui introduisait pour la première fois le concept de solastalgie, en 2005[1].

  1. a b c d et e (en) Glenn Albrecht, « Solastalgia: A New Concept in Health and Identity », Philosophy, Activism, Nature, no 3,‎ , p. 41-55 (lire en ligne)
  2. Suzy Basile, Le rôle et la place des femmes atikamekw dans la gouvernance du territoire et des ressources naturelles (Thèse de doctorat, Sciences de l'environnement), Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, , 243 p. (lire en ligne), p. 153-156
  3. Minnie Aodla Freeman, « Inuits », L'Encyclopédie Canadienne,‎ (lire en ligne)
  4. a b et c (en) Susan Clayton Whitmore-Williams, Mental Health And Our Changing Climate: Impacts, Implications And Guidance, Washington, DC, American Psychological Association and ecoAmerica, , 70 p. (lire en ligne)