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Girardot de Noseroy [ou de Nozeroy] (Jean)- Salins v. 1580- Salins 1651

Avocat, homme politique et écrivain comtois (né à Salins v. 1580, + Salins 1651), auteur de Histoire de dix ans de la Franche-Comté de Bourgogne (1632-1642).

Biographie

Né à Salins vers 1580 (1584), reçu avocat au barreau de Dole en 1604, conseiller en la Cour souveraine du Parlement de cette ville, qui jouait le rôle d’un véritable gouvernement dans la Franche-Comté espagnole. Il fut chargé en 1622 d’une importante mission diplomatique à Madrid où il contribua à faire échouer une tentative de Besançon de troquer son statut de ville impériale contre celui de capitale de la Franche-Comté. Intendant des armées qui défendirent la Franche-Comté espagnole pendant la terrible Guerre de Dix ans menée par Richelieu pour s’emparer de la Province de 1631 à 1643, il fit campagne dans toute la Franche-Comté, aux côtés des gouverneurs de la province comme conseiller politique et stratégique des chefs militaires. Il fut également chargé de missions diplomatiques au cours des relations difficiles qu’entretenaient les alliés de l’Espagne – le duc de Lorraine, les Impériaux et leur armée cosmopolite - contre la France et ses alliés, Bernard de Saxe-Weimar et son armée de Suédois et d’Allemands. À la fin de la guerre, il revint siéger au Parlement de Dole, jusqu’en 1650, tout en consacrant ses nuits à écrire Histoire de dix ans de la Franche-Comté de Bourgogne (1632-1642), récit hallucinant, presque au jour le jour, de la destruction d’un pays et de sa population par des armées et des mercenaires issus de toute l’Europe : Français, Allemands, Polonais, Croates, Irlandais. Girardot rédigea encore un ouvrage curieux, Le livre de la Retraite, recueil d’exemples et de conseils destinés aux hommes politiques, pour les convaincre, après avoir servi, de se retirer à temps des affaires. Il mourut à Salins en 1651.

L’homme politique et l’écrivain

Politiquement, Girardot fait sienne l’aspiration espagnole à un Empire universel et catholique contre la conception laïque, celle de Richelieu, d’une politique indépendante de la religion. Par un étrange paradoxe, pour lui, le combat derrière l’Espagne est un combat pour les libertés comtoises contre la France perçue comme le pays d’un absolutisme dégénérant en tyrannie. Il a cette étrange formule dans La guerre de Dix ans « L’empire espagnol est une Franche-Comté étendue partout » !

Pourtant, c’est un autre homme qui apparaît dans son étrange ouvrage, inachevé ou parvenu à nous dans une ébauche inachevée, Le livre de la retraite. Girardot de Noseroy y livre sa conception du monde, de la religion, de la politique, de la guerre, de la société mais aussi explique pourquoi il se retire du monde et pour ainsi dire rentre en lui-même.

«  La grande chose de la vie est d’apprendre à mourir et pour cela il faut se libérer l’esprit de toutes les pesanteurs, qu’il soit en tous points déchargé et qu’il n’ait rien de corporel ni pesant tant soi peu pour prendre son vol en haut ».

« Dans la fréquentation des hommes et en combat avec le monde, nos passions ont coutume de se dérégler, et est force de nous retirer du combat, hantises et occasions pour les remettre à obéissance si nécessaire […]. Nous acquérons en cette dernière retraite une autre liberté et nous sommes délivrés au dehors de deux sortes d’importunités : l’une est l’importunité des personnes, et l’autre l’importunité des affaires »

Après avoir été plongé pleinement dans les combats politiques et religieux liés à la Contre-Réforme et à l’affrontement de la France et de l’Espagne, Girardot de Noseroy, à la fin de sa vie, entre dans une méditation où il trouve des accents parfois dignes d’un Montaigne :

« C'est une merveille que la mémoire, troisième faculté de nostre âme, qui tient ses magazins en une espace si petit, y loge distinctement et sans confusion plusieurs sciences ensemble; et autant de fois qu'il nous plait faire entrer nostre entendement dans ce petit arsenal, i! s'y promène les heures et les jours entiers, et y rencontre les démonstrations de philosophie et mathématique, les dispositions des loixs, les merveilles de la théologie, tous les empires qui ont estes sur la terre et n'y sont plus, et ce que les siècles passées et celuy auquel nous vivons ont portez de mémorable, bon et mauvais ; c'est une belle gallerie bien estendue et bien ornée, et en laquelle nous avons de quoy nous occuper innocemment et utilement pour le public, et ou personne ne nous trouble, si nous faisons demeurer nos passions hors la porte ; c'est ainsy que l'esprit trouve des grandes estenduès en un petit espace, et des magazins et thrésors invisibles aux yeux des hommes  »

Œuvres

Histoire de dix ans de la Franche-Comté de Bourgogne 1632-1642, Besançon, impr. d'Outhenin-Chalandre, 1651, republiée par M. Jules Crestin, Besançon, Chalandre, 1843, in-8°, XII et 307 pages, 1843. BnF/Gallica La justice de S.A implorée pour la défense des lois contre les calomnies, Anvers, 1619 Le Chemin d'honneur de la noblesse catholique dans le monde, Dole, 1627. La Franche-Comté protégée de la main de Dieu contre les efforts des François en l'an 1636, Dole, P. Chaligne / 1900 (première publication). Etat de la négociation des sieurs de Byarne et de Beauchemin à la cour de S.M Philippe IV, en l'an 1626, Lons-le-Saunier, 1901. Le livre de la retraite, Lons-le-Saunier, 1901, publié pour la première fois par Maurice Perrod, 1900. BnF/Gallica.

== Notes et références =={{Références}}

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[2]


  1. PERRAUD (Ph) et PERROD (M.) Perrod : Girardot de Nozeroy, un vol. in-8, Declume, Lons-le- Saunier, 1900
  2. LOUIS (Gérard) : La guerre de Dix Ans, 1634-1644. - Besançon : Presses universitaires de Franche-Comté, 1998. - (Annales littéraires de l'Université de Franche-Comté, prix du Livre comtois).