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CORRUPTION EN EDUCATION Catégorie:éducation

'Résumé' modifier

Selon Transparency International France, la corruption désigne « le fait pour une personne investie d’une fonction déterminée (publique ou privée) de solliciter ou d’accepter un don ou un avantage quelconque en vue d’accomplir, ou de s’abstenir d’accomplir, un acte entrant dans le cadre de ses fonctions. On distingue : la corruption active qui désigne le fait de proposer le don ou l’avantage quelconque à la personne investie de la fonction déterminée ; la corruption passive qui correspond au fait, pour la personne investie de la fonction déterminée, d’accepter le don ou l’avantage ». La corruption est donc une forme de dégradation, de malhonnêteté, qui est synonyme d’une malversation financière ou sous forme d’autres avantages divers. La corruption touche quasiment tous les secteurs d’activités et de nombreux domaines jusqu’à l’éducation. En effet, l’éducation est un secteur miné par de nombreux faits de corruption ; ceci peut consister en un paiement pour l’accès à un établissement ‘ordinaire’, l’obtention de faux diplômes, le trucage des examens, des abus sexuels pour valider une matière, la déclaration d’enseignants fictifs afin de récupérer leur salaire, etc. La corruption en éducation pose de nombreux problèmes et peut causer des milliards de pertes en dépenses publiques selon les pays. Comment fonctionne la corruption en éducation ? Quelles en sont les conséquences sur le système éducatif des pays touchés ? Quelles solutions pour lutter contre ce phénomène ? Notre analyse tentera de répondre à ces questions pour cerner la problématique de la corruption en éducation.[1]

I- La corruption en éducation : comment ça fonctionne ? modifier

1- Qu’ est-ce que la corruption ? modifier

Selon la convention des Nations Unies, la corruption désigne « le fait de commettre ou d’inciter à commettre des actes qui constituent un exercice abusif d’une fonction (ou un abus d’autorité), y compris par omission, dans l’attente d’un avantage ou pour l’obtention d’un avantage, directement ou indirectement promis, offert ou sollicité, ou à la suite de l’acceptation d’un avantage directement accordé, à titre personnel ou pour un tiers ». Par ailleurs, la corruption en éducation est un phénomène encore peu abordé par les sciences, les recherches sur la question ont commencé un peu après le 21ème siècle. La corruption en éducation touche principalement l’école et le système éducatif en général des pays touchés. Les budgets de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur sont en général significatifs selon les pays. En France par exemple, le budget de l’éducation nationale équivaut à 160 milliards d’euros, plus de 6,5% du PIB. Ainsi, « La dépense moyenne pour un élève ou un étudiant est de 8 690 euros. Elle augmente avec le niveau d’enseignement, allant de 6 550 euros pour un écolier, 8 710 euros pour un collégien, 11 190 euros pour un lycéen à 11 670 euros pour un étudiant » . Aux Etats Unis, le budget de l’éducation nationale équivaut à 7,3% du PIB Global qui dépasse les 19000 milliards de dollars. Ce sont donc des budgets colossaux consacrés à l’école et à l’administration éducative.

2- La corruption en Afrique modifier

En Afrique, les cas de corruption sont nombreux face à une grande paupérisation de la population. Mokaddem affirme que : « Ce qui fait défaut dans ces pays, c’est la bonne gouvernance dans le secteur d’éducation, mesurée ici par le contrôle de corruption. La corruption dans le secteur d’éducation constitue en effet une menace sérieuse à la réussite de l’EPT, puisqu’elle tend à réduire les ressources disponibles pour l’éducation, à en limiter l’accès (particulièrement les groupes les plus défavorisés), à détériorer la qualité de l’éducation, à exacerber les inégalités provoquant ainsi la destruction du capital humain d’une nation. » En Afrique, les taux d’alphabétisation, de scolarisation et de survie scolaire sont non seulement bas mais également le niveau de compétences de certains enseignants laisse à désirer. Cette situation influe sur l’efficacité interne (désigne la capacité du système éducatif à faire apprendre aux élèves ce qu’ils sont censés apprendre) et externe (renvoie plus à la finalité de ce système, concrètement si cela sert à quelque chose) du système éducatif et globalement sur la qualité de l’éducation. Au Sénégal, par exemple, en 2013, un gros scandale a été révélé par le ministre de l’éducation concernant le Concours de Recrutements des Elèves-Maitres (CREM), des faits de corruption ont été notés par le ministre de l’époque. En 2017, lors du baccalauréat toujours au Sénégal, des fuites sur les sujets ont été constatées, ce qui avait provoqué l’annulation des épreuves de français et d’histoire-géographie.[2]

II- Les conséquences du mal : la corruption affaiblit l’éducation. modifier

En 2010, l’UNESCO lance le programme EPT (Education Pour Tous), celui-ci a pour objectif d’offrir une éducation de base à tous les enfants, jeunes et adultes partout dans le monde. Cependant, la corruption apparait comme un frein à la qualité du système éducatif aussi bien au niveau des élèves que des enseignants. Selon Mokaddem , « la corruption a une incidence directe sur les progrès scolaires à travers son effet néfaste sur la motivation des élèves. La corruption inhibe la motivation scolaire qui est une condition nécessaire à l’apprentissage et fait partie des plus importants éléments à considérer pour expliquer le succès scolaire. Ensuite la corruption a une incidence indirecte sur les progrès scolaires qui transite par le biais du revenu par tête et par le biais des finances publiques ». La corruption en éducation engendre ainsi, une démotivation chez les élèves et donc une survie scolaire moins élevée dans les pays les plus touchés. Elle affecte le niveau des élèves et crée des écarts entre élèves, les programmes scolaires ne sont pas souvent achevés dus à des grèves de professeurs qui manquent de moyens ou de matériels pédagogiques. Le taux de redoublement et de réussite aux examens devient moindre également, obtenir le baccalauréat peut constituer un ‘luxe’ dans certains pays.[3]

III- Des mesures contre la corruption modifier

Robert KLITGAARD parle de la corruption en ces termes : « Même si l’analogie est imparfaite, on peut comparer la corruption à une maladie pandémique. C’est un problème qui sévit dans tous les pays, avec une vigueur et des effets particulièrement dévastateurs dans quelques-uns. Elle a des retombées sociales à bien des niveaux, notamment sur le plan économique. Enfin, c’est une maladie contagieuse difficile à combattre, capable de s’adapter, pour les déjouer, aux efforts déployés pour en venir à bout. » KLITGAARD assimile ainsi la corruption à une maladie pandémique difficile à soigner. En éducation, la solution serait une plus grande transparence au niveau de la distribution des marchés de manuels scolaires par exemple ou de la construction d’écoles. La transparence serait favorisée par une concurrence au niveau des appels d’offres, ce qui permettra de garantir une certaine équité. Au niveau de l’administration éducative, les fonctionnaires devraient être recrutés selon des critères mettant en exergue certaines valeurs comme l’éthique et la déontologie, l’honnêteté et surtout la compétence. La sensibilisation est également importante pour dénoncer les méfaits de la corruption auprès des citoyens, dans les écoles et universités également.[4]

Annexes modifier

https://fr.wikipedia.org/wiki/Corruption

Bibliographie modifier

Hallak Jacques & Poisson Muriel, Ethics and corruption in education, IIEP, Paris, 2002. Hallak Jacques & Poisson Muriel, Ecoles corrompues, universités corrompues : que faire ?, Les Presses de l’UNESCO, IIPE, 2007.

KLITGAARD Robert, Subvertir la corruption, Finance & Développement, volume 37- numéro 2, juin 2000. Les auteurs de fuites au bac condamnés au Sénégal, BBC.com, 13 juillet 2018, https://www.bbc.com/afrique/region-44820394

Mokaddem Lamia, La corruption compromet elle la réalisation de l’éducation pour tous ? : les canaux de transmission, Afrique-gouvernance.net, 2010. http://jaga.afrique-gouvernance.net/_docs/a_lamia_mokade.pdf

Sylvestre Jean-Marc, « Rentrée scolaire : la France est le pays où le budget de l’Education nationale est le plus lourd avec les enseignants les plus mal payés », atlantico.fr, 2 septembre 2019. https://www.atlantico.fr/decryptage/3578366/rentree-scolaire--la-france-est-le-pays-ou-le-budget-de-l-education-nationale-est-le-plus-lourd-avec-les-enseignants-les-plus-mal-payes-jean-marc-sylvestre Unesco.org http://www.coe.int/education

Notes & Références modifier