Utilisateur:Alexie Ann Hurtubise/Brouillon

Biographie

Maria Monk est née le 27 juin 1817 à Dorchester (aujourd'hui connu sous le nom de Saint-Jean-sur-Richelieu). D'origine écossaise, son père, William Monk était un casernier et il est décédé en 1824[1]. Sa mère, Isabella Mills, également écossaise, est devenue veuve suite au décès de son mari. Elle a déménagé à Montréal avec Maria pour travailler en tant que ménagère au château de Ramezay, à la résidence officielle du gouvernement[1]. Cette dernière a admit que sa fille lui donnait beaucoup de fil à retordre[2]. Maria a grandi dans un milieu de pauvreté et de négligence[3]. À l'âge de 7 ans, elle raconte que Maria se serait enfoncé un crayon dans l'oreille qui aurait pu possiblement endommager l'état de son cerveau[3]. Une fois rendue dans la métropole de Montréal, Maria fréquente pendant quelques temps l'école des soeurs de la Congrégation en 1826[4]. Elle commence à entretenir des activités de prostitution, alors sa mère décide de la placer en novembre 1834 à l'Asile de la Madeleine sur la rue Sainte-Genevièvre. Cet établissement était mené par Henriette Huguet-Latour McDonell, un lieu où allaient des jeunes filles repenties, mais elle fut expulsée l'année suivante en 1835, à 19 ans, dû à ses comportements turbulents et désorganisés, en plus d'être enceinte[4]. Suite à son expulsion, celle-ci s'enfuit aux États-Unis, dans l'État de New York[3]. Après s'être fait arrêtée comme voleuse à la tire[4], Maria Monk décède en 1849 à l'âge de 33 ans, dans la prison de l'Île de Blackwell, à moitié démente[2].

Allégations religieuses

Une fois rendue à New York, en 1836, Maria Monk se trouve au beau milieu d'un scandale suite à la rédaction et la publication d'un volume sur son séjour au couvent de l'Hôtel-Dieu de Montréal et y fait de graves allégations religieuses criminelles[2]. Son livre intitulé "the Awful Disclosures of Maria Monk: as Exhibited in a Narrative of her Sufferings During a Residence of Five Years as a Novice, and Two Years as a Black Nun, in the Hotel Dieu Nunnery at Montreal"[3]. Dans son livre, elle dénonce les crimes auxquels elle a été témoin, et auxquels elle aurait été forcée de participer. Les atrocités en question auraient été faites par des prêtres et des supérieures religieuses; ce sont des agressions sexuelles, des religieuses engrossées, des châtiments corporels sadiques, des meurtres et des suicides[3]. Maria raconte qu'on l'aurait forcée à participer au meurtre d'une pensionnaire qui refusait de se soumettre aux caprices sexuels des prêtres, ordres de la supérieure de l'Hôtel-Dieu ainsi que de l'évêque auxiliaire de Montréal, soit Mgr. Jean-Jacques Lartigue[3]. Les enfants issus de ces viols illégitimes étaient baptisés, ce qui faisait en sorte que le péché d'une naissance hors-mariage était "lavé", puis étranglés à mort pour ensuite les brûler dans la chaux, dans la cave du couvent[4]. Les couventines étaient engrossées par des prêtres du séminaire voisin. Ces religieux empruntaient un tunnel souterrain secret qui reliait le séminaire à l'Hôtel-Dieu de Montréal[3].

À l'époque, le succès de ses écrits déclenche un violent débat entre les lecteurs et ses adversaires,[2] alors qu'entre 200 000 à 250 000 exemplaires circulent à travers le Canada, les États-Unis ainsi que l'Angleterre[4]. Les propos qu'elle venait de rendre publiques suscitaient de forts doutes[3]. À l'automne 1836, une montréalaise qui prétendait connaître Maria Monk depuis le couvent a inscrit un témoignage qui figurait dans une brochure "The Escape of Sainte Frances Patrick, another Nun from the Hotel Dieu Nunnery of Montreal, to Which is Appended a Decisive Confirmation of the Awful Disclosures of Maria Monk"[3]. Afin de mettre la lumière sur la vérité, William Leete Stone, écrivain et éditeur originaire de New York[5], se rendit à Montréal pour enquêter sur la situation, et il en vient à la conclusion que Maria n'a jamais séjourné dans ce couvent[2]. Les recherches réalisées par Stone illustrent plusieurs inexactitudes de son volume, entre autres, qu'il y avait effectivement un tunnel souterrain, mais il ne menait pas au séminaire, tel qu'elle le disait, mais plutôt à un fleuve où les Hospitalières allaient laver leur linge, et ce tunnel n'était pas secret[4]. Dans la rédaction de son livre, elle évoquait également l'Île des Soeurs, un lieu où allaient se rejoindre des religieuses venues du Canada et des États-Unis pour donner naissance aux enfants illégitimes issus de ces viols[1].

Maria Monk aurait été influencée par des ecclésiastiques protestants, soit W. C. Brownlee, George Bourne ainsi que John J. Slocum, lors de la rédaction de son livre, ce qui confirmait à l'époque les faux et exagérés propos de l'ancienne religieuse[4]. Suite à la publication de son volume, elle a disparu de New York en 1837, pour qu'on la retrouve à Philadelphie[1]. Elle avoua par la suite qu'elle s'était fait kidnappée par des prêtres voulant mettre fin à ce scandale[1]. Les autorités disaient d'elle : ­­­­"elle reste l'héroïne de l'ouvrage qui a exercé la plus large influence dans l'histoire américaine de la propagande anticatholique"[1].

  1. a b c d e et f Philippe Sylvain, « L'affaire Maria Monk », Les Cahiers des dix, no 43,‎ , p. 167–184 (ISSN 0575-089X et 1920-437X, DOI 10.7202/1015548ar, lire en ligne, consulté le )
  2. a b c d et e « Monk, Maria | l'Encyclopédie Canadienne », sur www.thecanadianencyclopedia.ca (consulté le )
  3. a b c d e f g h et i Jean-Sébastien Marsan, « L’affaire Maria Monk : l'Hôtel-Dieu de Montréal donjon de la débauche », sur Histoire populaire de l'amour au Québec, (consulté le )
  4. a b c d e f et g Ronald Sutherland, « Indiscrétions montréalaises : Maria Monk, Charlotte Führer », Études françaises, vol. 27, no 3,‎ , p. 65–72 (ISSN 0014-2085 et 1492-1405, DOI 10.7202/035858ar, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Anonymous, « Colonel William Leete Stone », sur Cleveland Museum of Art, (consulté le )