Utilisateur:Ajello Cécile/Brouillon
Denis Ettighoffer est un des spécialistes français reconnus dans l’étude projective de l’impact des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication). Ses contributions à la réflexion sur l'évolution des sociétés, des modèles économiques et organisationnels sont nombreuses. Sa spécificité réside dans sa capacité à analyser le présent, pour en extraire les orientations économiques et sociétales stratégiques pour les décennies à venir. Tout ce qu’il évoque existe quelque part. Et c’est ce qui en fait la force. Il fait penser à Russell Ackoff, célèbre professeur de management de la Wharton School de l’Université américaine de Pennsylvanie, qui pour bâtir un vision du futur ou une nouvelle organisation, recommandait de toujours raisonner « à technologie disponible », en passant par ce qu’il appelait le « present perfect ».
Son parcours atypique aura forgé chez lui une pensée singulière. Ainsi, il sera à la fois homme de réflexion, et homme de terrain, mettant en place et pilotant des projets totalement innovants, capable de passer de l’idée avant-gardiste à l’action économiquement efficace.
Vie privée
modifierDenis Ettighoffer, est né à Lourdes, le 6 avril 1943. Ainé d’une famille modeste de cinq enfants, l’impécuniosité de sa famille, l’obligera à suivre une filière technique courte afin de gagner rapidement sa vie. Il a 6 enfants, quatre d’un premier mariage et deux d’un second.
Formation et Carrière
modifierA 17 ans il obtient un CAP mécanicien auto. Puis dans l’armée de l’air, il passe ses Certificats et Brevets Mécanicien avion. Il quitte l’armée et fait plusieurs petits métiers pour vivre, avant de trouver sa voie. Il reprendra des études supérieures à l’âge de 36 ans.
Entre salarié et entrepreneur
modifierEn 1965, il entre à la SEREB (Société d’Études et de Réalisations d’Engins Balistiques), future Aérospatiale. En 1969, il crée sa première entreprise: les ACAI (Ateliers de Création Artistique et Industrielle). Il dépose plusieurs brevets et développe en trois ans son propre réseau d’entreprises sous-traitantes sur toute la France. Entre 1969 et 2012, il aura créé, administré et/ou redressé une dizaine d’entreprises, dont une clinique en Côte d’Ivoire, une société familiale de distribution agro-alimentaire dans le Sud-ouest et un service de commande en ligne de produits gastronomiques par Minitel.
1973 : Entrée dans les métiers du tertiaire
modifierIngénieur d’Affaires Grands Comptes, Il occupe des fonctions de support « vertical market » grands comptes (études d’applications de la bureautique), et de responsable du Département Bureautique dans différentes sociétés telles que Kalle Infotec, Rank Xerox, iX Conseil. Membre puis vice-président du collège bureautique de l'AFCET (Association Française de Cybernétique Économique et Technique), il organise des rencontres nationales sur les impacts des NTIC et sur la modernisation des administrations françaises.
En 1981, à 38 ans, il prend la direction générale d’une filiale commune à Cap Gemini Sogeti et Bossard Consultants, « CSB Bureautique », qui le lancera définitivement dans le monde du conseil. En 1983, CSB bureautique est absorbée par Bossard Consultants et il est promu Directeur du développement pour les NTIC et senior partenaire chez Bossard Consultants (1985-1992). Ses missions sont le plus souvent associées à l’utilisation stratégique des technologies de l’information. Il a entre autre contribué à la modernisation d’administrations centrales telles que les Finances, ou l’Équipement. Il a également piloté la mise en œuvre de l’informatique, la bureautique et la télématique de nombreuses entreprises et collectivités territoriales. Enfin, il a été membre de la commission Thierry Breton sur le télétravail et les téléservices pour l’aménagement du territoire.
En 1992 il crée le think tank Eurotechnopolis Institut alors qu’il quitte le groupe Bossard Consultants et édite son premier livre [1]. Dès l’origine Eurotechnopolis Institut travaille avec le soutien de grandes entreprises. Denis Ettighoffer y organise de nombreuses conferences sur l’avenir et l’impact des TIC sur la société, le travail, l’entreprise et l’économie. Sont invités des économistes, des chefs d’entreprises, des chercheurs et des responsables de la presse spécialisée.
Eurotechnopolis Institut sera à l’origine de nombreux projets innovants et toujours avant-gardistes. En 1993, Denis Ettighoffer participe aux travaux sur la première banque en ligne CITELIS au Crédit Mutuel de Bretagne. En 1994, il propose le projet CyberPoste à la POSTE ; il s’agit des premiers bureaux de poste reliés à Internet. La même année, il est associé à la mise en œuvre du premier Centre d’Affaires et de Services Partagés, le Telespace de Villard de Lans dédié à l’aménagement du territoire. En 1995, dans le cadre d’un projet européen réunissant Eurotechnopolis Institut, Lotus (Projet Inter-Communauty), le Groupe IGS, la City University of London et IBM, il lance un premier campus virtuel européen : le CVE.
En 1999, Il crée le premier incubateur virtuel qu’il cèdera à la région Poitou-Charentes. En 2002 : il met au point un prototype de Virtual Business Center : HttpCorp.com. Un Centre Virtuel d’Affaires et de services à distance à l’intention des professions libérales, consultants et travailleurs indépendants, concept aujourd’hui repris par l'Entreprise Facile. Il vend Eurotechnopolis Institut en 2006.
Denis Ettighoffer est aujourd’hui membre correspondant de l'Académie de l'Intelligence Economique, contributeur de plusieurs blogs. Il s’intéresse à la politique sociale, économique et aux stratégies des États en matière de développement dans une économie numérique.
Conférencier
modifierDenis Ettighoffer exerce son activité de conférencier en France dans les plus grandes écoles et hautes institutions françaises et européennes. Diverses grandes entreprises, collectivités et syndicats l'ont invité également. A l’étranger, il sera un des intervenants de Global Forum à Washington, à Malmö, à Rome, à Montréal. Il interviendra également au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Togo, pour des actions de formation sur les méthodes de modernisation des grandes administrations auprès de cadres venus d’Afrique centrale.
En 2008 création du blog "Ettighoffer Digital Campus"
modifierDans ce blog il continue ses contributions sur l’influence des TIC dans notre société. Une de ses propositions les plus significatives est celle du "Droit à l'oubli" qui deviendra une loi.
Il insiste depuis le début des années 2000 sur la remise en question des référentiels traditionnels sous la triple influence de la croissance de l’économie immatérielle, la numérisation du monde et la diffusion accélérée des infrastructures des télécommunications. Il rappelle l’importance de la création de la valeur par l'innovation organisationnelle. Plus que la puissance technologique et la quantité d’investissements dans les TIC, c’est la qualité des organisations, l’efficacité globale, qui, pour les organisations, comme pour les États, feront la différence dans un contexte hyper concurrentiel.
Il reste un fervent défenseur du Copyleft. Selon lui, les TIC ont modifié les règles d’accès aux œuvres et la société doit urgemment moderniser son système de rémunération des artistes. Il mettra aussi en évidence que c’est désormais l’accès économique aux savoirs, à l’intelligence et aux idées qui fait la différence et non plus simplement l’aptitude à produire à moindre coût. En 1998, il lance le concept de «e.fertilisation», de Co-création ou Co-innovation afin de favoriser le développement d’une nouvelle économie qui est celle des Idées.
Depuis 1996, Il plaide pour un investissement massif dans les industries de la simulation considérant qu’elles seront au 21eme siècle ce qu’a été l’industrie automobile au 20eme siècle. Une réflexion associée à l’importance croissante de l'économie "low cost", avec le démarrage d’un nouveau cycle social et économique caractérisé par un objectif d’éco-efficience globale rendu possible par les industries du numérique. Pour Denis Ettighoffer, la substitution progressive des « esclaves mécaniques » par des « esclaves numériques » sera un facteur clé pour réduire nos dépenses énergétiques et fortifier notre compétitivité vis-à-vis des pays en fort développement.
Fin des années 80, alors que la spéculation sur les actifs immatériels, la guerre des brevets et du copyright ne cessent de s’intensifier, il insistera sur les différentes façons d'aborder les spécificités de l'économie immatérielle, pour créer de la valeur et pour se protéger des risques de perte de certains actifs immatériels. Il parlera d'ailleurs dès le milieu des années 90 de "crise des référentiels" pour illustrer les difficultés d'adaptation des organisations aux enjeux clés de l'économie quaternaire. Au début des années 2000, avec la fin des effets frontières du fait des TIC, il mettra en évidence la formation des "réseaux savants" et des zones innovation, en observant que nous passons de la spécialisation des territoires à celle des réseaux, ce qui aura des conséquences majeures sur la conduite du développement économique.
Bibliographie
modifierDenis Ettighoffer révèle dans ses livres les nouvelles règles et les dangers géopolitiques d’une économie essentiellement fondée sur l’immatériel et le numérique. La méthode de Denis Ettighoffer est toujours la même : il rassemble une multitude de faits, de références, d’exemples, leur donne du sens, et décode à notre intention les nouvelles règles du jeu. Et l’ensemble trace une perspective incontournable pour qui veut préparer le monde qui vient et se préparer à y vivre.
Denis Ettighoffer a écrit 9 livres dont 6 ont été nominés ou primés. En 1994, il crée une collection spéciale Eurotechnopolis Institut & Dunod, collection dirigée par Gérard Blanc.
- L'entreprise virtuelle et les nouveaux modes de travail, Odile Jacob, 1992. Prix Décideurs du manager du XXIème siècle[2]. Il sera réédité dix ans plus tard aux Éditions d’Organisation. On le trouve en version française, anglaise, italienne et portugaise.
- Le Bureau du Futur, Eurotechnopolis Institut & Dunod, 1994.
- Le Travail au XXIème siècle, mutations de l’économie et travail à l’ère des autoroutes de l’information, Eurotechnopolis/Dunod, 1995. Rédaction collective avec la participation d’auteurs, économistes, sociologues connus afin de lever le doute sur les impacts de la diffusion des TIC trop souvent considérés comme négatifs.
- Le Syndrome de Chronos, Eurotechnopolis/Dunod, 1997, avec Gérard Blanc. Prix Rotary du livre d’entreprise en 1998.
- Business Generation, les micro-entreprises gagnent de l'argent sur Internet, Village Mondial, 1999.
- Mét@organisations, les modèles d’entreprises créateurs de valeur, Village Mondial, 2000. Prix Turgot du Meilleur livre d’Économie Financière en 2001.
- Du Mal Travailler au Mal vivre, Eyrolles, 2003, ) toujours avec Gérard Blanc. Ce livre a été nominé par la Fondation Manpower parmi les cinq meilleurs ouvrages sur les ressources humaines en 2004.
- Trop, c'est trop ! Le stress des managers, Eyrolles, 2004.
- Netbrain, planète numérique, Dunod, 2008. Sous titré "Les batailles des nations savantes », recevra le prix du livre de l’année 2008 par le Club de l’Économie Numérique, devenu l'ADEN.
Par ailleurs, Denis Ettighoffer participera à plusieurs ouvrages de réflexion et d’analyse : Halte aux Absurdités Technologiques (Yves Lasfargue 2003) - L’Empire des Techniques (Ruth Scheeps 1994) – Géo-économie, Les Batailles des Savoirs (Choiseul 2010) – Storytelling, le guide (Edition du Désir 2009).
Tous ses livres sont aujourd’hui disponibles par téléchargement sur son site . Denis Ettighoffer, fervent défenseur du libre échange des connaissanceset du « copyleft » a fait en sorte que la totalité de ses ouvrages puissent être disponibles gratuitement et librement sur la Toile. Aujourd’hui, l’ensemble de ses publications présentées de façon plus détaillées sont librement disponibles sur son site.
Notes et références
modifier- Vous pouvez retrouver les archives d'Eurotechnopolis Institut en français et anglais
- L'appellation "entreprise virtuelle a été proposée en 1992 par Denis Ettighoffer en France et par Davidow et Malone aux Etats-Unis, puis popularisée par un article paru dans "Business Week" en 1993