Theo Mavrostomos

plongeur scaphandrier à la Comex

Théo Mavrostomos est un plongeur scaphandrier français, d’origine grecque et né à Marseille le 12 juillet 1953[1]. Dans le cadre de l'expérience Hydra X de la Comex, il est considéré comme l'homme ayant effectué la plongée la plus profonde au monde, soit 701 m en 1992.

Theo Mavrostomos
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Biographie
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Biographie [2] modifier

Un temps destiné à des études d'architectures, Théo Mavrostomos s'engage dans la Marine nationale avec la spécialité de détecteur entre 1970 et 1973. Bon nageur, chasseur de surcroît, Théo Mavrostomos est embauché en 1973 par la société SIMAT et devient « brosseur de coques », ce qui lui vaut d’être repéré par la COMEX qui recherche des plongeurs. La COMEX l'envoie à la CETRAVIM, qui deviendra l'INPP Institut National de Plongée Professionnelle, pendant 3 mois pour y être formé et obtenir les diplômes de scaphandrier classes 2 et 3. Théo Mavrostomos devient plongeur à saturation entre 1975 et 1995, avec en moyenne 90 jours de saturation par an. Il démissionnera deux fois de la COMEX en 1977 et 1997 pour raisons personnelles, mais cela lui a permis de revenir à la COMEX avec la spécialité de plongeur soudeur. A cette époque ils sont 6 plongeurs à dépendre du « département soudure » de la COMEX et moins de 40 plongeurs dans le monde à jouir de ces prérogatives[réf. souhaitée].

Pendant cette période, Théo va faire de nombreux chantiers, participer à de nombreux tests notamment ceux, avec les Docteurs Comet, Fructus, et Gardette qui permettront d’élaborer à la fin des années 1980 début des années 90 la révision des tables de décompression du Ministère du Travail, mieux connu sous l’acronyme MT92 ,toujours utilisées aujourd'hui.

Programme Hydra 10[3] modifier

L’apogée de ces expériences est la série d’expériences HYDRA de la COMEX; pour l’expérience ultime HYDRA 10 (1992), une équipe de 3 plongeurs a été constituée et il faut deux remplaçants: le Dr Bernard Gardette propose Théo Mavrostomos pour être le remplaçant du remplaçant, mais des dissensions entre Henri Germain Delauze et l'équipe principale vont conduire Théo Mavrostomos à prendre la tête de l'équipe de trois plongeur du programme HYDRA 10, ses compagnons sont Serge Icart et Régis Peilho.

La compression, jusque à la profondeur fictive de 675 mètres dure 13 jours ! Les plongeurs du programme HYDRA 10 respirent un mélange composé de 20% d’hydrogène, 50.6% d’hélium et seulement 0.4% d’oxygène. Ils sont maintenus à cette pression (67 bars, ou 67 kg/cm2) pendant 3 jours, ils commencent à ressentir les premiers symptômes du SNHP (Syndrome Nerveux des Hautes profondeurs). Outre les effets toxiques des gaz respirant, l'augmentation de pression augmente la viscosité du gaz et donc l'effort respiratoire, la chaleur y est tropicale, enfin les plongeurs discutent entre eux depuis 15 jours avec des voix de canard à la limite de la compréhension (l’Hélium déforme la voix) dans un espace confiné de quelques m3. Ces conditions physiquement difficiles et anxiogènes ont un fort impact sur l'équipe de plongeurs mais également sur les scientifiques qui veulent dès lors arrêter l’expérience à 675 mètres, qui est déjà un succès.

L'état psychique et physique des deux autres plongeurs ne leur permettant pas de poursuivre la compression, ni d'effectuer les travaux expérimentaux, car il faut le rappeler, le but de l’expérience HYDRA était de démontrer la faisabilité d'un travail sous-marin réalisé à la profondeur ciblée. Il fut décidé que les deux autres plongeurs resteraient à la profondeur de 675m et, le 20 novembre 1992, après l’accord de l’équipe médicale, Théo Mavrostomos[4] est comprimé jusqu’à 71.1 bars soit 701 mètres de profondeur, soit 2 300 pieds ! Théo Mavrostomos réalise des simulations d’activités techniques pendant 3 heures et fera également une simulation de plongée en s’immergeant dans un bassin intégré dans le caisson. Au bout de 9 heures à -701 mètres, on commence la décompression qui ramènera les trois plongeurs, à la pression de surface, cela durera 24 jours. En tout, les plongeurs du programme HYDRA 10 aura duré 40 jours et fera de Théo Mavrostomos l'homme le plus profond du monde[5].

Distinctions modifier

Théo Mavrostomos a été nommé citoyen d’honneur des villes de Montpellier et de Marseille, ainsi que l’ordre du mérite et l’ordre du mérite maritime[6].

Partenariat modifier

Depuis les années 60, la société horlogère Rolex ayant collaboré avec la COMEX pour concevoir des montres de plongée adaptées à la vie en caissons hyperbare. Lors des plongées Hydra X, les plongeurs étaient équipés de modèles Rolex Sea-Dweller, à la suite du record Théo Mavrostomos deviendra ambassadeur[7] de la marque Rolex[8].

Références modifier

  1. « Portrait de Théo Mavrotomos, légende et recordman de plongée – Le Magazine Click-Dive » (consulté le ).
  2. « Theo Mavrostomos Archives »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Plongerdubord.com (consulté le ).
  3. « Theo Mavrostomos, recordman de plongée » (consulté le ).
  4. « Théo Mavrostomos » (consulté le ).
  5. (ms) « Théo Mavrostomos, l'homme le plus profond du monde... » (consulté le ).
  6. Stefan jacquet, « L’homme qui restera le plus profond du monde »   [PDF], sur jacquet.stephan.free.fr, (consulté le ).
  7. Publié par Unknown, « La Montre du jour: Rolex Submariner Comex » (consulté le ).
  8. « Rolex Sea-Dweller Comex: La montre de Thèo Mavrostomos aux enchères », sur Les Rhabilleurs, (consulté le ).