La spermatorrhée est une émission fréquente et involontaire de sperme, diurne ou nocturne, considérée comme malsaine ; sans présenter la gravité des écoulements blanchâtres de la blennorragie.

Dans le contexte puritain et médical occidental du XIXe siècle, la spermatorrhée, tout comme la masturbation, a été considérée par de nombreux médecins comme un trouble médical grave, tant pour l'intégrité de l'esprit que pour le corps[1].

Plusieurs parades ont été proposées depuis l'antiquité, dont la chasteté imposée et l'évitement de la masturbation. La circoncision a été l'un des moyens parfois utilisée comme traitement[2],[3],[4].

En Orient modifier

La médecine traditionnelle chinoise a longtemps considéré la production de sperme comme l'une des plus grandes contraintes sur le jing (essence de rein), affectant le qi rénal[5],[6].

Selon l'ouvrage La matière médicale chez les Chinois de Jean Léon Soubeiran, Philibert Dabry de Thiersant, Adophe Marie Gubler (1874), les médecins chinois prescrivaient alors par exemple des cristaux de quartz dans du vin ferrugineux, ou des astringents ou produits végétaux amers (galles de chêne, extrait de saule, de peuplier ou de Dichroa fébrifuga), la racine d'un polygala (Polygala tenuifolia), des graines d'ail, de pavot (opium) ou de lotus (crues, bouillies ou grillées), ou encore de la corne de cerf rapée (qui soignait aussi l'incontinence urinaire), de la rouille, une espèces de mante religieuse 'tang-lang' (verte à l'abdomen très développé) ou la membrane externe du gésier de poule desséchée ou encore de l'os de dragon passé au feu, réduit en poudre et lavé.

En médecine ayurvédique, Ashwagandha et Bala sont utilisés pour traiter cette maladie vata. La bibliothèque numérique des connaissances traditionnelles indiennes (TKDL) a également une prescription médicinale utilisant l'herbe[7].

En Occident modifier

Aux XVIIIe siècle et XIXe siècle, un patient ayant des éjaculations hors des rapports conjugaux, ou émettant des quantités de sperme jugées excessives, était diagnostiqué atteint de spermatorrhée ou "faiblesse séminale". Une variété de médicaments et d'autres traitements, y compris la prière, la circoncision la castration ou le port d'instruments empêchant l'érection, ont été conseillés comme traitement[4],[8].

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Références modifier

  1. Darby R, « Pathologizing male sexuality: Lallemand, spermatorrhea, and the rise of circumcision », J Hist Med Allied Sci, vol. 60, no 3,‎ , p. 283–319 (PMID 15917258, DOI 10.1093/jhmas/jri042, S2CID 29249045)
  2. Keane JR, « The neurological complications of spermatorrhoea », Arch. Neurol., vol. 51, no 6,‎ , p. 600–3 (PMID 8198472, DOI 10.1001/archneur.1994.00540180078017)
  3. Ornella Moscucci, Sexualities in Victorian Britain, Bloomington, Indiana University Press, , 63–64 p. (ISBN 0-253-33066-1), « Male masturbation and the offending prepuce »
  4. a et b William Acton. "Victorian London - Disease - Spermatorrhoea." From Prostitution, considered in its Moral, Social, and Sanitary Aspects. 2nd edition, 1870. Compiled in Lee Jackson's The Victorian Dictionary.
  5. « Acupuncture . acuxo . Library » [archive du ], www.acuxo.com
  6. « New Treatments - Kratom, CBD, Kratom Reviews & Many More... » [archive du ]
  7. « Archived copy » [archive du ] (consulté le )
  8. Robert J. L. Darby, A Surgical Temptation: The Demonization Of The Foreskin And The Rise Of Circumcision In Britain, Chicago, University of Chicago press, (ISBN 0-226-13645-0, lire en ligne), p. 198